2.2.18

A PROPOS DES ENREGISTREMENTS

J'ai déjà écrit plusieurs chroniques sur ce sujet. Il revient ces jours-ci sur Facebook par une question que pose un nouvel hybrideur néerlandais, Jan Jacobsen :
« Quelqu'un peut-il me dire s'il y a une loi ou un règlement qui impose qu'un nouvel iris soit enregistré par l'AIS, je demande ça parce que nous pourrions avoir notre propre enregistreur européen pour les iris obtenus ici ? Juste une idée, comme ça ! »

 C'est Milan Blažek, le célèbre spécialiste tchèque qui a répondu le premier :
« Une coopération internationale est nécessaire pour éviter les synonymes (et les doublons NDT), dans les noms - mais cela ne signifie pas qu'un autre enregistreur, par exemple pour les enregistrements européens, ait existé ou puisse exister. La Check List éditée par l'AIS depuis 1939 a fortement contribué à une information de base sur les cultivars d'iris à travers le monde et est une source d'information extrêmement importante pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire. On y trouve les plus récentes informations du moment de même que des renseignements valables trouvés dans la littérature botanique la plus ancienne.
L'information la plus ancienne sur les origines en Europe date des années 1830. Entre les années 1920 et 1990 la plupart des nouveaux iris sont d'origine américaine. Depuis la proportion entre les origines américaines et non-américaines a changé. Certaines société ont leur propre bureau d’enregistrement qui collabore maintenant avec celui de l'AIS ».

Keith Keppel, qui fut longtemps les responsable américain des enregistrements, s'est aussitôt mis à son clavier d'ordinateur pour dire :
«Bien entendu il n'y a aucune loi qui dise que l'on doit enregistrer un iris. Je pourrais nommer et vendre un de mes semis noirs sous le nom de 'Snow Flurry' et on ne me mettra pas en prison pour ça... mais...ça porterait à confusion et ce serait contre-productif (nonobstant que ma variété serait inéligible pour les récompenses américaines). Si l'on doit faire des échanges d'iris entre les différentes parties du monde, il est bien meilleur que, d'une certaine façon, quelqu'un soit désigné pour mettre de l'ordre dans les noms – et dans la collecte d'information sur les iris nommés pour une meilleure connaissance générale et la constitution d'archives. Depuis environ cent ans l'AIS a pris la responsabilité de se charger des enregistrements ; peut-être qu'un jour dans le futur quelqu'autre organisation prendra sa place – mais il est nécessaire qu'une seule personne rassemble et publie les informations.La désignation de « bureaux d'enregistrement associés » dans de nombreux pays, sous la responsabilité de la société iridophile de chacun de ces pays, rend plus facile pour les hybrideurs non-américains de participer au processus global d'enregistrement. »

Jan Jacobsen à précisé :
« Je ne parlais que d'une société ici en Europe qui pourrait être responsable de l'enregistrement des noms en dehors de l'AIS, une organisation indépendante, je sais qu'il est possible de vendre un iris quel que soit le nom qu'on lui ait donné, la raison pour laquelle j'ai posé cette question était de pouvoir se passer de l'AIS à ce sujet. »

Loïc Tasquier a ajouté :
« On peut commencer avec une société européenne, puis une société de Corse pourrait faire son apparition, puis une société de Catalogne... Je préfère garder un seul bureau d'enregistrement ; une division n'apporterait que du trouble. »

Enfin Chuck Chapman, l'hybrideur et pédagogue canadien, a précisé :
 « L'AIS a été désignée par l'ICNP (1) pour enregistrer les iris. Différentes sociétés ou organismes ont été désignés pour enregistrer les différentes classes ou espèces de plantes. Il existe un bouquin où les règles sont exposées. Chaque société désignée est tenue de respecter ces règles. Si vous dérogez à ces lois, vous vous exposez à toutes sortes de sanctions. »

Je me pose à mon tour la question de savoir quel intérêt il y aurait à se passer des services de l'AIS ? Même s'il y a des positions que je n'approuve pas toujours (par exemple le fait qu'à côté du nom choisi une traduction dans une langue unique – l'anglais – ne soit pas exigée de façon à rendre ce nom compréhensible par tous), ou des comportements que je voudrais voir changés, le travail n'est tout de même pas mal fait et, comme dit Loïc Tasquier, la multiplication des organismes d'enregistrement n'apporterait que complication et confusion.

 (1) « International Code of Nomenclature for Cultivated Plants », ou, en français, « Code International de Nomenclature des Plantes Cultivées ».

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