10.11.17

ELOGE DE LA PERSÉVÉRANCE

Une qualité que l'on rencontre fréquemment chez les hybrideurs d'iris, c'est la persévérance. C'est à n'en pas douter quelque chose qui concerne les gens passionnés, et les hybrideurs font partie de cette race. On pourrait citer maintes et maintes anecdotes démontrant cette affirmation, mais il suffit d'en mettre deux ou trois en avant. Ce sera notre propos d'aujourd'hui.

Un premier exemple pourrait être celui de David Hall. La passion pour les iris remonte chez cet homme au début des années 1920 et il y a consacré, dès lors, une bonne partie de ses loisirs alors qu'il travaillait au service après-vente d'une compagnie de téléphone. Mais ce n’est qu’après sa vie professionnelle qu’il s’y est entièrement investi. Il s’est intéressé dès le début aux iris roses. Mais ses premiers semis, entrepris un peu au jugé, furent particulièrement décevants. A un moment de sa vie il avait pratiqué l’élevage des chevaux et du bétail dans une ferme du côté de Calgary, au Canada. Il se rendait compte qu’en cette matière les résultats tangibles n’apparaissaient guère avant la troisième génération. C’est pourquoi il en a déduit que les lois génétiques applicables aux animaux devaient valoir aussi pour les plantes. Il a donc repris son travail sur les iris à zéro et ses premiers résultats appréciables sont apparus en 1927. Il a poursuivi ses travaux d’amélioration de générations en générations et on peut sans se tromper lui attribuer le titre de père de l’endogamie. En 1942, après 17 ans d’acharnement, sans douter un instant du bien-fondé de ses convictions, sont apparus les premiers iris valables en rose à barbe orange. Ce furent le bien nommé 'Overture' (1944), qui est aussi le plus clair, puis il y eut 'Dream Girl' (1942), le plus vif de ton, mais le moins costaud, et 'Fantasy' (1947), plus nettement teinté de mauve. A ce nouveau coloris d’iris, Dave Hall donna le nom général de « Flamingo Pink ». De 'Fantasy' descend 'Cherie' (1948), qui fut le premier rose à obtenir la Médaille de Dykes, en 1951. Jusqu’à la fin Dave Hall introduisit de nouveaux roses avec de véritables réussites comme 'Vanity Fair' (1950), 'Happy Birthday' (1952), 'May Hall' (1952), puis 'Fashion Fling' (1965), l’un des tout derniers. Les roses de Hall ont très vite acquis une renommée mondiale, grâce, en particulier, aux photos en couleur reproduites dans le catalogue Cooley. Mais ce qui nous intéresse maintenant c'est l'inextinguible passion que David Hall a maintenu pendant quarante ans. Jamais il n'a douté au point de baisser les bras, jamais il n'a abandonné sa recherche de l'iris rose parfait. A son sujet on peut donc bien parler d'une persévérance exceptionnelle.

On pourrait ensuite évoquer la carrière de George Shoop. Voilà un homme qui, dans son minuscule jardin nous a concocté des fleurs délicieuses, qui ont d'ailleurs fait le tour du monde. La signature de George Shoop, c'est les barbes rouges. Enfin, quand on parle de barbes rouges, il faudrait plutôt dire barbes vermillon. Pendant toute sa carrière, avec un persévérance bien digne d'être relevée, il a créé des fleurs dont le cœur s'ornait de ce type de barbes qui, c'est évident, donnent du peps au variétés qui en disposent, même si ce ne sont pas les meilleures qu'on puisse trouver. Prenez le cas de 'Delphi' (1980). C'est un iris qui déçoit car son image est attrayante, mais au jardin il s'avère plutôt médiocre (si l'on ne parle que de ce qu'il montre !), cependant sa barbe fait qu'on le remarque malgré sa taille trop faible et la substance de ses fleurs trop molle. Cela ne l'a pas empêché d'être à l'origine de la plupart des variétés bleu-blanc-rouge qui sont tellement à la mode aujourd'hui. Beaucoup d'autres fleurs, plus réussies, sont sorties du jardinet de M. Shoop. Cela à commencé par 'One Desire' (1960), l'un des meilleurs roses de son époque. Ce sont ensuite des variétés intéressantes comme l'orange 'Spanish Gift' (1964), le bicolore 'Latin Lover' (1969), le bien nommé 'Peach Spot' (1973), le très populaire 'Ringo' (1979), le fameux 'Fancy Tales' (1983), et toute la série finale, avec le bicolore inversé 'Hawaiian Queen' (1986) et les tricolores 'Prince George' (1996) et 'Last Laugh' (2000), et des roses originaux comme 'Tropical Magic' (1994). Tous ont une brillante barbe vermillon : on peut dire que George Shoop avait de la suite dans les idées !

La preuve de persévérance de Barry Blyth n'apparaît pas au premier abord. On peut en effet penser qu'un obtenteur qui a enregistré près de 1500 variétés est éclectique dans ses choix et regarde dans plusieurs directions. Cela n'est pas inexact car le catalogue de cet homme exceptionnel présente toutes sortes de choses (avec une prédilection, tout de même, pour les iris polychromes). Mais en écoutant ses déclarations et en lisant ce qu'il a écrit sur lui-même, on comprend que son énorme travail était parti d'un désir apparu au tout début de sa carrière, un désir resté inassouvi jusqu'à ce jour : obtenir l'amoena rose parfait. Sa boulimie d'iris serait donc la conséquence d'une recherche tellement mythique et tellement difficile, d'une association absolument exemplaire du blanc et du rose. Une association qu'il a vue en rêve dès l'apparition de 'Sunset Snows' (Jean Stevens, 1963) et qu'il n'a pas encore obtenue au moment où il songe à ranger ses brucelles au fond d'un tiroir...

'Sunset Snows' est déjà un amoena rose. Ses couleurs sont encore un peu trop tendres pour satisfaire un personnage aussi exigeant que Barry Blyth, mais le blanc et le rose sont là. Il suffit d'accroître le contraste en renforçant la couleur rose des sépales. Plus facile à dire qu'à faire, semble-t-il ! Barry Blyth a relevé le défi et jusqu'à la fin il a multiplié les tentatives, réalisé des tas de croisements, cru arriver au but, et constaté qu'il n'y était pas encore... Parmi tous ses essais on trouve plusieurs variétés aux pétales blancs surmontant des sépales orangés ou rosés : ‘Love Chant’ (Blyth, 1979), ‘Beachgirl’ (Blyth, 1983) ou ‘Amber Snow’ (Blyth 1987). Trente ans plus tard il n'en est plus loin comme on peut voir avec le superbe 'Bashful Love' (2014). Mais réussira-t-il ? Il faut le lui souhaiter car la constance qu'il y a mise, l'immensité des variétés qui sont apparues au fil des ans, méritent amplement une suprême récompense.

Bien d'autres hybrideurs, sous tous les cieux, on fait preuve d'une volonté implacable pour parvenir à leurs fins. Leur quête de l'absolu est un bonheur pour les amateurs car elle a été à l'origine d'une foule de variétés, apparues au fil du temps et des combinaisons essayées, qui font la richesse et la diversité de nos jardins d'iris.

Iconographie : 

'Fantasy' 


'Vanity Fair' 


'Peach Spot' 


'Last Laugh' 


'Beachgirl' 


'Bashful Love'

1 commentaire:

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