25.2.17

LES TROPHÉES

Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine.

VII – 2003 


Médaille de Dykes = 'Celebration Song' (Schreiner, 1993) 

Fiorino d'Oro = 'Pay the Price' (Grosvenor, 1999) 



Williamson-White Medal (MTB) = 'Apricot Drops' (Aitken, 1995) 


FRANCIRIS = 'Belle de Nuit' (R. Cayeux, 1999)

L'AMOUR EN ROSE

Dans l'univers des iris le mot amour rime bien souvent avec le mot rose. Edith Piaf voyait « La Vie en Rose » quand elle parlait d'amour ; les hybrideurs d'iris font de même. Aujourd'hui, allons faire un voyage amoureux et en couleur au pays des iris. 

A commencer par la fleur qui donne son nom à notre titre : 'Love is Pink' (Cadd, 2008)
 Cela commence toujours comme cela : 'Falling in Love' (Hager, 1990)

Vient le moment des mots d'amour : 'Love Poem' (Williamson, 1979) et 'Poem of Love' (Johnson T., 2015)


Ils expriment à la fois l'amour et le désir : 'Love and Desire' (Williamson, 1979)

Ces poèmes vont être mis en musique : 'Love Chant' (Blyth, 1979)

Puis les choses suivront leur cours : 'Love Goes on' (Spoon, 2004)

On se jure fidélité : 'No Other Love' (Schreiner, 2004)

Parce que l'amour est éternel : ' Abiding Love' (Johnson T. 2014)

Et sans conditions : 'Unconditional Love' (Ghio, 2009)

Et qu'il n'aura pas de fin : 'Endless Love' (Tompkins, 1985)

C'est l'heure des souhaits les plus tendres : 'Love me Tender' (Terada, 1996)

Ou, comme le chantait Elvis Presley : 'Love me True' (Johnson T. 2008)

Mais les serments d'amour ont leur destin, et un jour la chanson bien douce ne résonnera plus, à moins qu'elle ne revive sous une autre forme et qu'elle ne vise un autre cœur : 'In Love Again' (Keppel, 2004)

Notre voyage se terminerait-il comme cela ? Sûrement pas ! On peut en jurer : il y aura toujours des iris roses pour parler d'amour !

18.2.17

LES TROPHÉES


Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine. 

 VI – 2002 

Médaille de Dykes = 'Mesmerizer' (Byers, 1990) 


 Fiorino d'Oro = 'Dude Ranch' (P. Black, 2000) 


Whalter Cup (HM+) = 'Happenstance' (Keppel, 2000) 


Williamson-White Medal (MTB) = 'Reminiscence' (Mahan, 1992)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

 Et de deux !

 Le dernier bulletin de l'American iris Society nous apprend que Graeme Grosvenor, l'hybrideur australien, cesse son activité. Il a plus de 80 ans, cela n'est pas particulièrement étonnant. Il laisse la place à son beau-frère John Taylor qui, après s'être fait une gloire dans le domaine des iris de Louisiane, et de bons débuts dans celui des PCN (iris de Californie), se lance depuis peu dans celui des grands iris. Il y fait déjà preuve d'une grande maîtrise. Souhaitons une bonne et longue retraite à Graeme Grosvenor.



Ladislaw Muska 

Avec un retard qui me désole, j’apprends le décès de Ladislaw Muska en mai dernier, à l'âge de 84 ans. Je reviendrai dans les semaines qui viennent sur cet événement important pour le développement de l'iridophilie en Europe.

A PROPOS DES BICOLORES INVERSÉS

Les lignes qui suivent sont de la main de Keith Keppel qui, sur Internet, publie depuis quelques temps une sorte de cours d'iridologie à l'usage des amateurs curieux d'en connaître plus sur leur fleur préférée. Quand c'est un maître de cette pointure qui s'exprime, il n'est pas besoin d'en rajouter ! 

 «  Il y a de nombreuses années, c'était quelque chose de couramment admis. Les amoenas avaient des pétales blancs et des sépales bleus ou violets, les néglectas avaient des pétales bleus et des sépales d'un bleu ou d'un violet plus sombre. Un bicolore inversé devrait donc, théoriquement, avoir les mêmes combinaisons de couleur mais la plus sombre devrait être celle des pétales. Il n'y avait pas de mot pour qualifier les bleus pâles avec des sépales plus clairs...

 Après tout, les espèces qui se trouvaient derrière ces vieux hybrides étaient essentiellement des unicolores ou des bitones ou des bicolores traditionnels. J'aime bien la théorie selon laquelle les fleurs devraient avoir les sépales plus foncés que les pétales... Dans le livre de Wilma Valette «Iris Culture and Hybridizing for Everyone (Adams Press, 1961) » il est dit : « S'agissant de pigments hydro-solubles, portés par le liquide inter-cellulaire,  les anthocyanines sont susceptibles sous l'influence de la gravité, d'avoir une plus grande concentration dans les sépales, tournés vers le bas, que dans les pétales, dressés. Il n'y aurait pas besoin d'un gène spécial pour ça, et cela expliquerait pourquoi autant de bleus ou de « blends » ont les sépales un peu plus sombres que les pétales, mais pas tout à fait assez pour en faire des bitones. » (Dites donc, serait-ce pour cela que, quand les fleurs sont en bouton, avec les sépales dressés et entourant les pétales, ils sont plus foncés???)

C'est là qu'intervient I. imbricata.

Dans les années 1930, l'hybrideur Paul Cook croisa I. imbricata, une espèce diploïde jaune verdâtre, avec un semis diploïde « pallida pink ». Un des semis qui résulta de ce croisement fut alors croisé avec un bleu tétraploïde et cela donna un semis avec les pétales un peu plus foncé que les sépales. Deux choses s'étaient produites :

- l'introduction des gènes imbricatas dans les TB tétraploïdes ;

- l'obtention d'un bleu avec les pétales nettement plus foncés, c'est à dire le début des amoenas bleus inversés.

Il est intéressant de noter que Cook avait entrepris le projet imbricata dans l'espoir que cela apporterait une aide dans l’éclaircissement des pigments bleus des TB, alors que cela a été le point de départ d'une lignée d'amoenas inversés. Un bon hybrideur fait un croisement dans un certain but : un grand hybrideur reconnaît que quelque chose d’inattendu s'est produit, prend la tangente, et développe quelque chose d'entièrement différent. Quatre générations après le croisement imbricata initial, Cook a introduit 'Wide World' (1954) et l'affaire des amoenas inversés était commencée.

 Avec le temps, la profondeur de la couleur et le degré de contraste ont augmenté. Des obtenteurs ont commencé à croiser ces amoenas inversés avec des variétés porteuses de pigments caroténoïdes (oléo-solubles, de couleurs chaudes) et les amoenas inversés ont évolué vers toutes sortes de combinaisons de « bicolores inversés ». Bien que de nombreux obtenteurs soient impliqués, c'est Georges Shoop qui réalisa les introductions les plus nombreuses (et les plus innovantes) dans ce nouveau genre : ses « dark tops » adorés. »

Keith Keppel s'exprime avec naturel et facilité. Cette introduction à l'histoire des bicolores inversés est tout à fait passionnante. Cela rappelle sa façon agréable de raconter l'histoire des iris que l'on trouve dans sa savante contribution à « The World of Irises ». On lira avec autant de plaisir les suites qu'il donnera, je l'espère, à cette intrigante aventure. 

 Iconographie : 


 'Wide World' (Cook, 1954), le premier... 


'Surf Rider' (Tucker, 1970) 


'Hawaiian Queen' (Shoop, 1986) 


'Tropical Magic' (Shoop, 1994)

11.2.17

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Dmitriy Taranenko

Dmitriy Taranenko est un pédiâtre ukrainien, de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine, qui est aussi un passionné d'iris. Il a posté récemment un petit film montrant son jardin et ceux qui l'ont vu, comme moi, on du se dire qu'il s'agissait d'un des plus jolis jardins d'iris qui soient. Il pratique un peu l'hybridation, bien sûr, et la photo ci-jointe est celle d'une de ses obtentions.

LES TROPHÉES

Emprunter le titre de ce feuilleton à José-Maria de Hérédia me paraît tout à fait adapté pour mettre en valeur les variétés d'iris considérées comme les meilleures de ces vingt dernières années. Ce sont des iris qui méritent bien les trophées qu'ils ont remportés. Nous en verrons quatre par semaine. 

V – 2001 

Médaille de Dykes = 'Yaquina Blue' (Schreiner, 1992) 


Fiorino d'Oro = 'H.C. Stetson' (Stetson, 2001) 


Wister Medal (TB) = 'Fancy Woman' (Keppel, 1995) 


Williamson-White Medal (MTB) = 'Bangles' (L. Miller, 1993)

FRANKLIN E. CARR

L'hybrideur aimé des papes 

A l'occasion d'une visite au pape Paul VI, Franklin E. Carr, hybrideur américain qui eut son heure de célébrité au cours des années 1980, fut invité à planter certains de ces iris dans les jardins du Vatican, et la légende dit que, à l'occasion, des hampes de son obtention 'Serene Highness' (1972) ont été disposées sur l'autel privé du Saint Père. Mais si cet événement est tout de même assez exceptionnel, il n'est pas le seul dans son genre à avoir donné un caractère original à la carrière d'hybrideur de cet Américain de la côte Est.

Né dans le New Jersey, à Bordentown, près de Philadelphie, il n'a jamais quitté cette région où il a fait carrière dans l'industrie métallurgique et où il a pris sa retraite. Ce n'est certainement pas de ce côté là qu'il faut regarder si l'on veut découvrir la part d'originalité de cet homme, discret et dévôt. Il faut plutôt se tourner vers son travail d'hybrideur de grands iris. Il s'est intéressé à ces plantes dès son plus jeune âge, et a été attiré par elles parce qu'il y en avait dans le jardin du presbytère de l'église où il se rendait pour son service d'enfant de choeur. Pour parfaire ses connaissances en botanique, il a suivi des cours à l'Université de Pennsylvanie, et, pour la pratique, il donné un coup de main à sa sœur qui était fleuriste dans leur petite ville.

 Dès son mariage et l'acquisition d'une maison avec jardin, il a fait l'acquisition de quelques variétés fameuses à l'époque. C'est à partit de là qu'il s'est lancé dans l'hybridation. Il fallait qu'il ait une certaine audace bien du talent pour parvenir aux résultats qu'il a atteint dans ce domaine alors que la totalité de ses iris poussaient dans un espace grand comme un mouchoir de poche !

Sur cette surface exiguë il a réalisé des croisements généralement très simples mais qui lui ont donné des plantes soigneusement sélectionnées et qui ont rencontré un succès plus qu'honorable dans les compétitions, partout dans le monde, auxquelles elles ont été inscrites. Son premier enregistrement, 'Introit' (1970) a reçu la Médaille d'Or de l'  « Iris Bewertung » 1980 qui se déroulait alors à Frankfurt. Dans la même compétition, en 1983, 'Daylight Splendor' et 'Joyful News' ont eu droit à une Médaille d'Or et 'Jersey Maid' une Médaille d'Argent. Mais ce n'était qu'un début !

C'est surtout le Concorso de Florence qui lui a réussi. Sa première participation remonte à 1976 et à partir de cette date il y a collectionné les place d'honneur : 'Raven Hiil' (1973), 'Golden Summit' (1973), 'Noble Fancy' (1974), 'Queen's Jubilee' (1977), 'Lahaska' (1979), Angel's Message' (1981), 'Jersey Maid' (1981) et 'Worthy Deed' (1983) ont obtenu une « Mention Honorable », 'Heavenly Cloud' (1974) a été déclaré en 1977 « Meilleure Variété Blanche », en 1981 c'est 'Joyful News' (1979) qui a été dit « Variété la plus Commerciale ». Mais le meilleur restait à venir : en 1990 'Evening Canticle' (1988) a reçu la Médaille d'Argent et en 1994 'Steadfast Love' (1994) a obtenu, enfin et à titre posthume, le Florin d'Or ! Pour un obtenteur aussi confidentiel, presque un amateur, il n'est pas possible de faire mieux !

D'autant plus que, pendant ce temps, deux variétés baptisées en l'honneur du jardin botanique Raven hill de Germantown, en Pennsylvanie, ville où Grace Kelly, la future princesse de Monaco, a été à l'école, 'Raven Hill' et 'Serene Highness', ont été cultivées dans les propriétés de la famille princière, tant à Paris qu'à Monaco même. 'Queen's Jubilee' a été dédié à la Reine Elizabeth II de Grande Bretagne et, à ce titre, a été planté à Buckingham Palace.

 Et cela continue ! En 1982 le bleu 'Point Breeze' (1972) (du nom de la propriété où Joseph Bonaparte s'est réfugié de 1815 à 1840) a servi de modèle pour la médaille officielle du tricentenaire de Bordentown. Quant au blanc 'Pontiff', (1981) il a été utilisé en vue de la création d'un objet en porcelaine offert au pape Jean-Paul II pour le remercier d'avoir autorisé l'exposition aux USA d'objets d'art tirés des collections du Vatican.

 Ces nombreuses marques de reconnaissance n'ont cependant pas altéré la modestie de Franklin Carr qui, une fois à la retraite, a ajouté à ses hobbies l'élevage de labradors et la collection de soldats de plomb.

 Cette histoire peu ordinaire est absolument exemplaire. Elle démontre qu'il n'est pas nécessaire de cultiver des milliers d'iris pour acquérir la renommée. Franklin Carr y est parvenu sur un terrain pour ainsi dire de la taille d'un timbre-poste et avec des moyens comparables à ceux de la grande majorité de ceux qui hybrident pour leur loisir.

Iconographie : 


'Daylight Splendor' 


'Point Breeze' 


'Pontiff' 


'Queen's Jubilee'

3.2.17

LA FLEUR DU MOIS

'Mesmerizer' ( Monty Byers, 1990) 
('Sky Hooks' x 'Condottiere') X 'Branching Out' 

 Le grand hybrideur Ben Hager a écrit ce qui suit à propos de Monty Byers, l'obtenteur de 'Mesmerizer' : « He was truly one of the most original and ardent breeders of irises in the iris world. In that world his niche was expanding both with accomplishment and promise--until death cut short all inspiration and activity. But his iris creations still remain to pleasure our gardens and to remind us of his gifts to us. » (C'était vraiment l'un des obtenteurs les plus originaux et les plus brillants du monde des iris. Dans ce monde il a développé le créneau qu'il avait choisi avec talent et promesse, jusqu'à ce que la mort coupe net cette inspiration et cette activité. Mais les iris qu'il a créés subsistent pour agrémenter nos jardins et pour rappeler tout ce qu'il nous a donné.)

Ce bel hommage convient à merveille à cet artiste dont la disparition prématurée a été une immense perte pour tous les passionnés d'iris. Dans une chronique que je lui ai consacrée, je l'ai appelé le Mozart des iris, et je continue de penser que ce qualificatif lui convient parfaitement : il était génial et il est mort dans la fleur de l'âge. 'Mesmerizer' fait partie de ses dernières créations. Dès que cela fut possible j'ai acquis cette variété et je n'ai jamais regretté mon achat. Je sais cependant que tous les irisariens ne l'ont pas toujours apprécié et je me souviens de ce que Lawrence Ransom en disait. Il considérait qu'en lui donnant la Médaille de Dykes en 2002 les juges avaient fait une erreur parce qu'il s'agissait d'une variété peu fiable et capricieuse à cultiver. Je n'ai jamais constaté ce défaut. Dans mon jardin ce fut une plante fidèle et vigoureuse, fleurissant en abondance et se développant normalement. Il est cependant possible que chez certains, comme chez Ransom, ce n'ait pas été le cas...

Dans le pedigree de 'Mesmerizer' on trouve deux iris qu'on peut qualifier d'incontournables : 'Sky Hooks' et 'Condottiere'. L'un et l'autre ont été utilisés à foison par les hybrideurs de tous les pays. Ils sont à l'origine de variétés très appréciées et de véritables familles d'iris car l'un et l'autre ont notamment apporté du nouveau à deux catégories majeures : les iris à éperons et les iris tricolores. 'Sky Hooks' (Osborne, 1979) a totalement révolutionné le domaine des iris à éperons qu'il a relancé et considérablement perfectionné. Il est à l'origine au premier rang de plus de 300 variétés enregistrées, ce qui en fait l'un des géniteurs les plus prolifiques. 'Condottiere' (J. Cayeux, 1978) est présent dans le pedigree de plus d'une centaine de variétés parmi lesquelles les fameux iris tricolores de la maison Cayeux, mais aussi de plein d'autres iris de tous modèles. 'Branching Out' (Byers, 1986), le « père » de 'Mesmerizer' est beaucoup moins connu, mais il fait partie lui-aussi des descendants directs de 'Sky Hooks'. C'est un blanc bleuté avec un long éperon rouge que l'on ne trouve que rarement dans les jardins et qui, de ce fait, est véritablement en danger de disparition.

On peut imaginer qu'avec son pedigree et son palmarès 'Mesmerizer' ait tenté bien des hybrideurs. C'est le cas en effet, et on décompte près de 180 descendants au premier rang de cette variété vedette. Curieusement, parmi les utilisateurs on ne trouve pas, ou peu, de grands noms de l'irisdom. Cela signifierait-il que ces grands hybrideurs ont partagé l'opinion exprimée par Lawrence Ransom ? En tout cas la conséquence de cette apparente réserve des plus éminents est qu'il n'y a guère de variétés internationalement connues parmi les enfants de 'Mesmerizer'. Les utilisateurs les plus reconnus sont Tom Burseen, George Sutton, Lloyd Zurbrigg et le slovaque Ladislaw Muska. Mais 'Mesmerizer' a eu beaucoup de succès en Russie et en Ukraine chez Alla Chernoguz et Igor Khorosh. Allez donc savoir pourquoi ?

Dans ma collection personnelle 'Mesmerizer' a tenu toute sa place. Sa blancheur immaculée et ses éperons très développés en ont fait une vedette très admirée par mes visiteurs. Il semble que le même succès se soit produit dans d'autres jardins puisque, apparu dans le symposium en 1997, il n'en a plus bougé et, après avoir atteint le neuvième rang, sa meilleure place, en 2009, il était encore 21eme l'année dernière.

Iconographie : 


'Mesmerizer' 


'Sky Hooks' 


'Condottiere' 


'Branching Out'

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Kat Zalewska 

Ceux qui apprécient les photos artistiques peuvent aller visiter le jardin d'iris de Kat Zaleswska, filmé par Magda Wasiczek, à l'adresse suivante : www.magdawasiczek.pl/irysy . Enthousiasmant !

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Semis d'iris 

Antoine Bettinelli, amateur d'iris des plus convaincus, a publié sur Facebook une remarquable lettre concernant les semis d'iris. Avec son autorisation j'en publie ci-dessous de larges extraits.

« Je vous explique rapidement comment je procède pour le semis. 
 (…) Sachez également que je ne range pas mes graines d’iris au frigo : le bac à légumes contient déjà de multiples enveloppes de graines d’hémérocalles, prioritaires dorénavant. (…) j’ai mis les graines dehors (…) : trois semaines de froid, avec des pointes à -18°c, ça peut vous réveiller une graine bien endormie, peut être? 
Allez, trêve de blabla : une graine d’iris c’est du costaud, ça a la tête dure : on commence par un trempage d’une semaine dans de l’eau changée tous les jours. J’ai toujours utilisé de l’eau de pluie bouillie, mais vous pouvez utiliser de l’eau minérale si vous voulez. Certains ajoutent un peu d’eau oxygénée, je le fais pour les hémérocalles, pas pour les iris, moins fragiles. Un trempage dans un verre de vin rouge (deux heures, pas plus !) est censé aussi accélérer la germination. Je n’ai pas de statistiques là dessus. 
Si vous avez (…) suffisamment de graines, un petit coup de papier de verre sur quelques unes est peut être aussi à essayer... 
Je sème ensuite dans des pots de 4 litres, jusqu’à 40 graines par pot, et je mets sous châssis froid. 
Pas la peine d’aller guetter tous les jours : lorsque je sème en novembre, il n’est pas rare que les premières plantules pointent fin mars ! 
Et si rien ne sort avec ce semis tardif, ne criez pas au voleur, vous ne serez pas remboursés ! Mais attendez sagement le printemps 2018. Il y a deux ans, j’ai eu un très mauvais taux de germination, les graines sont sorties l’an passé. Et l’an passé, j’ai eu un taux de germination de l’ordre de 80%. C’est variable... 
Ne laissez pas vos pots au sec complet, c’est l’humidité et le froid qui favorisent la germination (mais ce ne sont pas des iris d’eau non plus hein !) 
Je sème dans un gros pots parce que les racines d’iris s’enfoncent vite profondément. En mai, en général, lorsque les plantules sont assez grosses, je les repique en pleine terre. Au bout de trois à quatre semaines, les signes de reprise sont bien visibles. On n’ en perd pas en général, même en secouant les plantules. 
Choisissez un endroit très ensoleillé, avec une terre plutôt calcaire et sableuse. 
Si vous êtes dans une région plutôt humide, plantez les sur de légères buttes, l’iris germanica déteste l’eau stagnante ! Et pas de paillage surtout ! 
Vous aurez sans doute la chance d’en voir fleurir dès la fin du printemps 2018, les autres en 2019. Eh oui, il ne faut pas si longtemps que ça pour voir apparaître la première fleur, pur moment de bonheur ! (...) » 

 On ne peut pas expliquer mieux les choses. Pas étonnant, Antoine est prof de math : la pédagogie, il connait !

Francesca THOOLEN américaine et française

Francesca THOOLEN ne fait pas partie des hybrideurs ultra-connus dont il est généralement question dans les biographies publiées par Irisenligne. Mais elle mérite néanmoins que l'on parle d'elle parce que pour nous, Français, elle avait quelque chose de particulier.

 Elle est née dans l'Etat de New York, mais elle a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence en France dans les années 1930. En effet son père était diplomate à l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Elle a donc appris la langue française et cette aptitude l'a accompagnée tout au long de son existence. Elle a en effet commencé sa vie active par un travail de secrétariat à la Compagnie Générale Transatlantique, la compagnie de navigation propriétaire de navires aussi connus que le « Normandie » ou l' « Ile de France », et plus connue aux USA sous le titre de « French Line ».

Après la guerre elle s'est mariée et a suivi son époux en Californie. Elle y a longtemps travaillé à la bibliothèque de l'Université de Californie où elle a exercé différentes tâches, avant de cesser toute activité professionnelle en 1964 pour se consacrer entièrement à une vie de femme au foyer. C'est à partir de ce moment qu'elle s'est intéressée aux iris. Dès 1965 elle a rejoint l'AIS et n'a pas tardé à y tenir des postes de direction, étant par exemple responsable de l'organisation de la Convention de 1968.

 Dans la foulée Francesca est devenue juge officielle et même responsable de la formation des juges dans l'importante Région de Californie du Nord. Parallèlement l'AIS a mis ses connaissances linguistiques à contribution et l'a désignée pour la représenter à Orléans lors de la manifsetation internationale que la SFIB y avait réunie en 1978. Ce retour dans le pays où elle avait passé ses jeunes années fut pour elle un grand moment de plaisir. C'est elle-même qui me l'a dit lorsque nous avons fait connaissance.

Son intérêt pour les iris ne portait pas essentiellement sur les grands iris de jardin, mais plutôt sur des catégories plus rares et considérées comme plus raffinées. En particulier les iris arils et les iris de Californie, puis, un peu plus tard, les iris botaniques et les croisements interspécifiques. Dans chaque cas elle est vite devenue une sommité unanimement appréciée. Plus ses connaissances s'approfondissaient, plus elle accordait d'importance aux questions de botanique et de biologie végétale, C'est ainsi qu'elle s'est penchée sur l'embryo-culture des iris arils, puis sur le développement des iris nains à 48 paires de chromosomes avec pour objectif d'obtenir des iris arils nains.

Cette activité plus scientifique qu'horticulturale, associée à un sens aigu de l'organisation et de la formation faisait de Francesca Thoolen une personnalité à part dans le monde américain des iris. Ajoutez à cela une francophilie affirmée et vous aurez le portrait d'une personne assez exceptionnelle. Elle ne perdait jamais une occasion de s'exprimer dans un français très soutenu, un peu suranné, qui lui donnait un charme sympathique et rendait sa fréquentation fort plaisante. J'avais envers elle une sorte d'affection filiale. Elle était en effet de la génération de ma propre mère avec qui, si les circonstances l'avaient voulu, elle aurait pu faire connaissance car, à la fin des années 1930 elles fréquentaient l'une et l'autre le milieu de la bourgeoisie parisienne.

Francesca Thoolen avait ce charme propre aux personnes de qualité, à l'aise avec tout le monde et dont chacun reconnaissait implicitement le caractère dominant mis en valeur par son côté séduisant.