18.3.16

UN QUART DE SIÈCLE D'IRIS FRANÇAIS 1990/2014

Pas facile de faire le compte exact des variétés d'iris enregistrées par des obtenteurs français au cours de ces 25 ans ! Il y a celles qui ont suivi le cursus normal et qui ont été enregistrées – via le « registrar » français – avant leur mise sur le marché (ou simultanément), celles dont l'enregistrement a été confié à un « registrar » étranger, et celles qui n'ont été enregistrées qu'après coup et dont le nom d'origine a du quelques fois être modifié. Sans compter celles dont l'obtenteur ne réside pas en France mais qui ont été enregistrées par notre « registrar » national, lequel – et c'est le cas actuellement – ne réside pas dans notre pays, car elles ne peuvent pas être qualifiées de « made in France » ! Cela dit, j'ai tout de même pu faire un décompte, mais je ne garantis pas qu'il n'y ait pas quelques inexactitudes...

Ce quart de siècle est caractérisé par l'existence de deux phases très distinctes : de 1990 à 1999, d'une part, et à partir de 2000 d'une autre. La première phase est la suite sans évolution de ce qui s'est passé auparavant : deux ou trois obtenteurs seulement font enregistrer leur travail ; ce sont des hybrideurs chevronnés, également, le plus souvent, pépiniéristes, qui créent, enregistrent et commercialisent leurs iris. Cela donne une moyenne de 15 enregistrements par an et un total de 7 hybrideurs seulement. Cette situation n'est pas nouvelle, en effet depuis des décennies il en est ainsi dans notre pays. La SFIB, pendant des années, a insisté pour que les hybrideurs amateurs fassent enregistrer leur travail, mais ses incitations n'ont eu aucun effet car, je ne sais pourquoi, les amateurs considéraient avec une humilité excessive que leur travail n'arrivait pas à la cheville de celui des professionnels, et n'osaient pas se mesurer à eux. Notre pays se situait donc parmi les moins productifs du monde des iris. En Europe, d'ailleurs, c'était un peu partout la même chose. Seuls les Allemands agissaient scrupuleusement.

 Brusquement, à partir de 2000, le nombre des enregistrement s'est mis à croître considérablement.

En 2000, deux nouveaux venus se sont manifesté. C'est le début d'un renouvellement qui se prolongera d'un nouveau venu en 2001. Par la suite dix autres obtenteurs vont faire leur apparition, et le nombre des enregistrements va passer à une moyenne de 34 par an. Comment peut-on expliquer ce changement ? A mon avis il faut y voir l'arrivée d'une nouvelle génération d'hybrideurs, réellement passionnés, et pas du tout intimidés par leurs grands aînés. Nous disposons enfin d'une représentation à la mesure du développement de l'iridophilie chez nous. Mais le renouvellement n'est pas achevé, et plusieurs hybrideurs très jeunes – la trentaine – se lance maintenant dans le grand bain, et les pionniers des années 2000/2010 ont atteint une maîtrise de leur art qui s'affirme d'année en année, dans tous les domaines de l'hybridation.

Car une des caractéristiques des iris français, c'est la diversité. On ne trouve pas seulement les grands iris de jardin (TB), mais aussi des cultivars de tous les types.

69 SDB
42 AB
36 IB
21 MDB
05 BB
03 MTB
03 LA
03 SPU
02 CA
02 JA
02 SPCX
01 SIB
01 AR

Ce choix est vraiment exceptionnel. Quant aux TB, il y en a dans toutes les catégories et dans tous les modèles. Ce constat en dit long sur la vivacité de l'iridophilie en France. Il existe cependant une regrettable lacune dans cette France des iris : la difficulté pour les non-professionnels à commercialiser leur production. Parce que les pépiniéristes ayant pignon sur rue sont aussi, le plus souvent, obtenteurs eux-mêmes, et qu'ils accordent bien naturellement une priorité à leurs obtentions dans leurs catalogues. Pour les autres, s'ils veulent que leurs iris sortent de leurs jardins, il faut qu'ils se lancent dans le commerce. C'est d'ailleurs ce qu'ils font, souvent avec beaucoup de succès. Aux USA il est très fréquent qu'un pépinériste-obtenteur diffuse certains iris de ses confrères. En France c'est rarissime ce qui n'est justifié que parl'extrème concurrence, sur un marché très étroit.

 Illustrations : 


 'Mamours' (Ransom, 2002 - SDB) 


'Massoud' (Ransom, 2010 - AB) 


'Ombrageux' (Gestreau, 2012 - IB)


'Planète Magique' (P. Anfosso, 1991 - SDB) 


'Satyre' (Ransom, 1999 - SDB)

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