26.2.16

BOTANIQUE ET GÉOGRAPHIE (2eme partie)

Commençons cette seconde partie par l'Extrème-Orient :

Iris du Japon. 

Dans la série des LAEVIGATAE il y a entre autres I. ensata, qui est le nom savant des iris du Japon. Ce sont des fleurs cultivées depuis des temps immémoriaux au Japon où elles jouissent d'un engouement exceptionnel. Voici ce qu'en dit Richard Cayeux (2) :  « Il suffit d'avoir admiré un jour leurs fleurs qui semblent flotter dans l'air et leurs multiples associations de teintes pour (le) comprendre. » Après les grands iris des jardins, c'est certainement les hybrides les plus cultivés dans le monde.

Iris de Formose. 

Avec ces iris-là, nous restons en Extrême Orient. Nous sommes en présence de ce qu 'on a longtemps appelé les « iris à crête », et qui font partie de la série JAPONICAE. I. formosana, et son cousin I. japonica sont des plantes qui ne perdent pas leurs feuilles, étroites et longues, d'un vert moyen, qui portent des fleurs de petite taille, relativement nombreuses, sur des hampes grêles mais solides, blanches marquées de plumetis lilacés et ornées de crêtes jaunes. Ce sont des fleurs très originales, faciles à cultiver et dont la floraison, en juin, dure environ quatre semaines. I. formosana est originaire du nord-est de Taïwan, où il vit en lisière des forêts, sur les pentes des collines et les talus des routes, à partir de 500-1000 m d'altitude, ce qui en fait une plante rustique.

Pour terminer ce long voyage, nous allons franchir l'Atlantique et gagner l'Amérique.

Iris de Louisiane.

Les iris de Louisiane sont des plantes créées par l‘homme. Les croisements de base ont été effectués entre des espèces de la série des iris HEXAGONAE, originaires de l’embouchure du Mississipi et des régions environnantes, dans le sud des USA : I. brevicaulis, I. fulva et I. giganticaerulea, auxquels il faut ajouter Iris hexagona. Plus tard, I. nelsonii est venu apporter aux hybrides des coloris jusqu’alors inconnus dans le groupe, et surtout le rouge. Ce sont des plantes volumineuses et gourmandes, mais dont les fleurs, plutôt petites et aplaties, font partie des plus belles du monde des iris. Elles sont réputées peu rustiques, mais les plus récentes obtentions résistent bien au gel. Les champions de la culture des ces fleurs sont les Australiens, plus encore que les Américains !

Iris de Californie. 

Ce sont des hybrides d'apparition assez récente. Disons qu'ils sont apparus dans les années 1930. Pas aux États-Unis d'ailleurs, mais en Grande-Bretagne. Au début ce furent des espèces botaniques qui ont été utilisées, puis des croisements interspécifiques sont intervenus, dans le but de réunir les qualités de différentes espèces, toutes natives de la côte Ouest, entre l’État de Washington et celui de Californie. Le cocktail actuel est composé d'une douzaine d'espèces, mais il y en a quatre qui ont été majoritairement utilisées : I. douglasiana, I. innominata, I. tenax et I. munzii. Le résultat est un hybride qui forme rapidement de fortes touffes, qui préfèrent les sols acides et bien drainés, couvertes à la floraison de nombreuses fleurs généralement rondes, d'environ 8cm de diamètre, dans un choix remarquable de couleurs et de modèles. 

 Iris du Canada.

Le Québec, au Canada, s’est adjugé la paternité de I. versicolor au point d’en avoir fait sa fleur nationale on ne peut plus légalement, en 1999. Iris versicolor est le cousin américain de nos I. pseudacorus, iris qui pousse dans les fossés et se couvre de fleurs jaunes. I. versicolor lui ressemble beaucoup : ses fleurs, assez grandes mais étroites, ont des sépales qui s’évasent à la pointe, ce qui fait tout leur charme. De couleur bleue ou violacée, elles s’ornent d’un signal blanc et se teintent de jaune d’or au cœur. C’est cette couleur bleue qui les fait appeler communément aux États-Unis « blue flag », drapeau bleu. Il fait partie de la série des LAEVIGATAE. Ses origines asiatiques lui confèrent une solide résistance au froid. I. versicolor vit de préférence en milieu humide, voire inondé, mais il peut également pousser en terrain plus sec à la condition de l’arroser copieusement. Il lui faut néanmoins un sol acide, riche en nutriments.

 Nous terminons ici notre tour du globe.

 Qu'ils soient des plantes botaniques ou horticoles, tous ces iris démontrent la grande diversité du genre et attestent de sa diffusion mondiale.
 
(2) Richard Cayeux, L'Iris, une fleur royale.

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