12.9.15

SE FAIRE PLAISIR

Quand on a décidé de créer une collection d'iris, bien des questions se posent. Je suis passé par là il y a plus de trente ans, et au fil des années, j'ai eu à résoudre certains problèmes ; j'ai aussi eu à constater des erreurs que j'avais commises et que j'aurais pu éviter si j'avais, à l'époque, pu profiter de l'expérience d'autres collectionneurs. Je vais essayer ici de parler de mes loupés et de mes tâtonnements. Pour aider, autant que possible, les débutants.

Planter. 

Tout dépend, bien entendu, de la place dont on dispose. Néanmoins il y a des erreurs à ne pas commettre.

Première erreur : planter à un emplacement mal ensoleillé. Si l'ensoleillement est seulement insuffisant – moins d'1/2 journée de plein soleil -, les iris pousseront normalement, mais leur floraison sera moins abondante et plus tardive. J'en ai fait le constat ce printemps au parc Floral de la Ville de Paris à Vincennes, lors du dernier concours FRANCIRIS : une partie des iris en compétition avait été plantée à proximité de grands arbres qui leur cachaient le soleil toute la matinée ; total, ces variétés n'étaient pas encore en fleur alors que la plupart des autres l'étaient. Si la lumière est vraiment trop faible, le feuillage va manquer de vigueur, s'étaler sur le sol au lieu de se dresser, et il n'y aura pas de floraison.

 Deuxième erreur : choisir un emplacement mal drainé. Qu'ils soient grands, moyens ou petits, les iris n'aiment pas l'eau stagnante. Il faut qu'ils aient les racines au sec. Si le terrain est humide, prévoir une plantation sur merlon.

 Troisième erreur : planter trop serré. A moins de 50cm les uns des autres, les iris ne tarderont pas à se rejoindre et à se mêler. Mais planter trop lâche n'est pas mieux car l'esthétique du jardin s'en ressentira : il ne faut pas que l'on voit trop la terre entre les touffes et, en plus, cela laisse de l'espace pour le développement des plantes adventices, qu'il faudra arracher !

 Quatrième erreur : Constituer des bordures trop larges. Lorsqu'il y a plus de deux touffes de front, l'entretien (désherbage, retrait des fleurs fanées, coupe des tiges après la fin de la floraison...) va se trouver plus délicat à effectuer. En plus, l'aspect général, trop massif, sera moins plaisant. L'idéal, c'est une bordure d'environ un mètre de large bordée d'une allée de part et d'autre. Ces allées elles-même doivent avoir une largeur suffisante pour que les visiteurs puissent y passer sans risquer, en frôlant les plantes, de casser les fleurs, voire même les hampes florales ; si elles sont engazonnées ces allées doivent permettre le passage de la tondeuse (deux passes, c'est bien).

Cinquième erreur : adopter un plan de plantation compliqué, ou tortueux. Plus un plan est simple (bordures rectilignes ou en larges ondulations) plus il est élégant parce qu'aisément lisible. Un plan dont on ne peut avoir une vision globale qu'en survolant le jardin en montgolfière n'a plus de sens, au niveau du sol où se trouvent les visiteurs. Éviter cependant les bordures trop longues : les visiteurs seraient trop tentés d'enjamber la plantation pour aller d'un bord à l'autre, et alors gare aux dégâts !

Ce sont là les principales erreurs à éviter, mais il doit y en avoir d'autres auxquelles je ne pense pas à l'instant. La semaine prochaine on parlera plutôt du choix des variétés car c'est là le moment de se faire vraiment plaisir.

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