18.7.14

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Retour à Florence 

Le concours d'iris de Florence s'est déroulé cette année dans des conditions plutôt chagrines et ingrates. Comme si l'idée de voir disparaître, fut-ce provisoirement, cette glorieuse compétition pouvait avoir une influence sur les conditions météorologiques, celles-ci ont tout essayé pour perturber le bon déroulement de la fête. D'abord en faisant en sorte que la floraison ait eu suffisamment d'avance pour que seules les variétés un peu tardives soient encore en état d'être jugées (un peu comme cela avait été le cas à Jouy en Josas en 2011) ; ensuite en faisant régner un temps médiocre et frisquet pendant la semaine de concours. Les personnes qui sont allées à Florence à l'occasion du « Concorso » n'ont guère pu profiter de la merveilleuse cité, et pas davantage de son splendide jardin d'iris.

 Quoi qu'il en soit quelque chose de satisfaisant ressort de ce concours : le retour parmi les grands hybrideurs de la fameuse famille Schreiner, puisque celle-ci voit apparaître deux de ses variétés récentes à la première et à la quatrième place. 'Drifting' (2011) est un bel amoena classique avec des sépales bleu-jacinthe et des barbes jaunes pointées de blanc. Ceux qui s'intéressent au pedigrees resteront sur leur faim car Schreiner's s'est contentée d'indiquer « parents inconnus », faute de pouvoir être franchement affirmative sur ses origines.

'Glad', (2011), quatrième de la compétition, est décrit comme étant bleu-violet avec barbes mandarine. Ce coloris n'est pas vraiment exceptionnel, mais la plante doit avoir d'autres attraits qu'une simple photo ne permet pas de remarquer. En tout cas on dispose du pedigree : « (Firewater x Condottiere) x Grecian Skies) x (Ride the Wind x Pledge Allegiance)) X ((Northwest Pride sib, x Riverboat Blues) x Above the Clouds)”. Rien que du beau monde.

 Le second prix est allé à une variété italienne, 'Tenue Tenerezza', non encore enregistrée (et je n'ai pas réussi à en obtenir une photo). C'est une obtention de Mauro Bertuzzi, hybrideur non-professionnel, mais néanmoins talentueux, puisqu'il a déjà remporté le concours en 2006, avec 'Recondita Armonia', délicieux variegata champagne et bleu clair, et que d'autres de ses obtentions ont déjà récolté des places d'honneur.

 C'est une variété signée Paul Black qui a fini sur la troisième marche du podium, 'No Place Like Home' (2011), un délicat bleu moyen avec un fin liseré presque blanc au bord des sépales et des barbes orange, joliment coiffé. Voici son pedigree : “(Cameo Appearance sib, x (Intimidator x Fogbound)) X (Dressed to Kill x Baja Boys)”.


Doutes 

 Il y a un an, le 5 juillet 2013, j'écrivais ici : «Pas de catalogue Iris au Trescols cette année. Je ne connais pas la raison de cette absence, mais j’espère qu’il ne s’agit que d’une interruption sabbatique. Et j’ai hâte de voir les nouveautés que Lawrence Ransom nous réserve pour 2014.” Aujourd’hui, il n'y a toujours pas de catalogue Iris au Trescols. Celui que je considère comme le plus doué des hybrideurs français est en plein doute. Doute sur l'intérêt pour lui de continuer la vente d'iris ;  doute sur sa capacité physique, les années passant, de cultiver seul ses chers iris qui lui brisent le dos ; doute sur l'évolution actuelle du monde des iris... Mais toujours autant de passion pour l'hybridation. Cette passion sera-t-elle suffisante pour le conduire à reprendre le travail ? Tous ceux qui l'apprécient, et tous les amis des iris l'espèrent et le souhaitent.

3 commentaires:

gerard a dit…

On ne peut que regretter ce retrait de Lawrence Ransom en espérant que ses nombreux adeptes l'aideront à reconsidérer sa position. C'est un hybrideur exigeant, à l'écart des modes et qui considère qu'il ne suffit pas à un iris d'être "beau". Encore faut-il qu'il soit solide et vigoureux, qu'il résiste à des conditions difficiles.
Beaucoup de ses cr&éations s'épanouissent régulièrement et généreusement dans mon jardin.
Lawrence, come back to us !

Les iris du Grand-Murier a dit…

Peut-être que le modèle économique actuel n'est pas au gout de Lawrence Ransom. Difficile aujourd'hui de ne vivre que de la culture d'iris, d'autant plus que le nombre d'exploitations, si petites soient-elles, ne permet pas aux plus "gros" de résister sans un nouvel élan donné à leur activité (diversification, nouveautés, implantation sur de nouveaux marchés, etc etc ...) Bref marche ou crève !

En tous les cas comme tu le soulignes Gérard, les variétés d'iris au Trescols ont toujours été très solides chez moi et il n'y a souvent pas grand chose à leur reprocher.

Anonyme a dit…

Je peux vous assurer que mon retrait sabbatique en 2013 et de cette année n’a rien à voir avec de quelconques raisons commerciales, même s’il est indéniable que cette activité ‘ne paye pas’ les heures de travail fourni, sauf pour celui qui a, contrairement à moi, une superficie importante avec tracteur, gros matériel et main d’œuvre et, en plus des clients particuliers, un important réseau de jardineries revendeurs. Mais cela n’a jamais été mon cas, ni mon désir. Non, la raison de mon retrait est principalement due à un malaise ressenti vis-à-vis d’une partie du Monde de l’iris actuel. Malgré cela j’espère pouvoir vous présenter quelques nouveautés en 2015!

Cordialement.
L. Ransom