17.1.14

L'ECHELLE DE JACOB

‘KILT LILT’ (Jim Gibson, 1970) 

Comme ‘Bride’s Halo’, dont on a remonté l’arbre généalogique précédemment, ‘Kilt Lilt’ a triomphé dans la course aux honneurs (en 1976). Comme lui il a vécu une vie brillante, facilitée par ses couleurs éclatantes et ses formes parfaites. Comme lui il a une variété française parmi ses ancêtres, deux, même, puisque ‘Madame Louis Aureau’ (F. Cayeux, 1934) est issu de deux iris bien français, ‘Fakir’ (F. Cayeux, 1933) et ‘Ferdinand Denis’ (F. Cayeux, 1930). Comme lui, ces variétés françaises se rencontrent dans les deux branches de l’arbre généalogique.

 Fakir > Madame L. Aureau > Gibson Girl > Taholah sib > Flashing Gem > x > x > x > Kilt Lilt
Fakir > Madame L. Aureau > x > x > x > Henna Stitches ------------------------|
Fakir > Madame L. Aureau > Gibson Girl > x > Taholah > Wild Ginger > Golden Filigree > Kilt Lilt

‘Fakir’ (F. Cayeux, 1933) est déjà un iris plicata. Un plicata dans les tons de violet et indigo, plutôt chargé, où le fond blanc n’apparaît qu’aux épaules des sépales.

‘Madame Louis Aureau’ (F. Cayeux, 1934) est une référence en matière de plicata. On peut même dire qu’il n’y a guère de plicata actuel, du moins dans les tons autres que bleu ou violet, qui n’en porte pas les gènes. Car sa couleur n’est pas le bleu bien connu, mais un rose violacé original, dont on sait maintenant qu’il a pour origine le fond légèrement crémeux, lequel, associé aux pigments bleus du liquide intercellulaire, donne optiquement cette couleur différente.

‘Gibson Girl’ (Gibson, 1949) constitue une des bases du travail de son obtenteur avec les plicatas « rouges ». Les dessins typiques du modèle sont lie-de-vin et le fond, qui semble blanc, doit néanmoins contenir une dose de pigments caroténoïdes, tout au moins vers les bords.

‘Taholah’ (Gibson, 1956). Cette fois le côté crémeux du fond est visiblement présent. De ce fait le coloris des dessins plicatas tourne nettement au brun-rouge. Cette variété fait partie des plicatas de légende, tant il a été souvent utilisé en hybridation (plus de 30 fois, à la première génération –F1-).

‘Flashing Gem’ (Gibson, 1963). Ce descendant des deux précédents est un plicata violacé sur fond jaune.

‘Henna Stitches’ (Gibson, 1960) a acquis les calmes ondulations typiques de son époque. Il se présente en jaune pâle, griffé et bordé de brun clair un peu rosé. C’est un splendide plicata classique dans son aspect général.

‘Wild Ginger’ (Gibson, 1962) ne diffère pas profondément du précédent si ce n’est que les dessins plicatas en sont un peu plus chargés et enrichis d’une flamme assortie au centre des sépales, un trait que l’on retrouve nettement chez ‘Kilt Lilt’.

‘Golden Filigree’ (Gibson, 1964) a hérité de ses deux parents, ‘Henna Stitches’ et ‘Wild Ginger’ une couleur de dessins nettement rousse, et même décrite comme « orange brûlé » (je n’ai pas trouvé de photo) sur un fond qui, bien que blanc, doit contenir des traces de caroténoïdes.

Aux dires de Jim Gibson lui-même, il avait en tête le nom de Kilt Lilt et il a cherché à obtenir un iris qui aurait les traits qu’il imaginait : une fleur aux couleurs des tartans de ses ancêtres écossais, avec suffisamment d’ondulations pour figurer le balancement d’un kilt autour de la taille de celui qui le porte. La couleur viendrait de la branche maternelle, celle de ‘Flashing Gem’, les ondulations seraient la participation de ‘Golden Filigree’, mais ses propres couleurs, plutôt vives, ne sont certainement pas étrangères à la brillante combinaison qui sied si bien à ‘Kilt Lilt’.

 De génération en génération, cette lignée de plicatas a abouti à un iris superbe à tous points de vue qui n’a pas volé la récompense suprême qui lui a été accordée.

(à suivre)

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