24.8.13

GEORGE SUTTON

La petite ville de Porterville, située tout au centre de la Californie, dans la fameuse vallée de San Joaquin, est connue depuis longtemps pour les pépinières d’iris qui s’y sont développées. Dans les années 1960/70, c’est Jim Gibson, le maître des plicatas, qui l’a rendue célèbre, par la suite George Sutton s’y est installé et y a fait prospérer une des meilleures pépinières d’iris des Etats-Unis, à côté d’une activité soutenue d’hybrideur.
 Après une longue maladie, c’est là qu’il est décédé à la fin de mai 2013, à l’âge de 80 ans. Sa mort est survenue seulement quelques semaines après celle de son épouse Margaret. Pour leur fils, Michael, qui a pris la succession, les épreuves se sont donc accumulées…

Les Sutton s’étaient installés à Porterville en 1988. Ils arrivaient de Ukiah, petit patelin situé bien plus au nord, dans le pays des vignes et des séquoias, où ils avaient commencé la culture des iris, plutôt comme un hobby que comme activité commerciale. Car à l’époque George Sutton, natif du New-Jersey, venu très jeune s’installer en Californie, exerçait la profession d’orthophoniste, après avoir servi dans l’US Air Force pendant la guerre de Corée, et se dévouait comme maître-nageur au club local de natation. George avait acheté en 1970 quelques plantes, et, peu à peu, avait accru sa collection – c’est un processus commun à bien des amateurs d’iris -. Dès 1983 il avait abandonné son travail d’orthophoniste et fait de sa passion son métier. Il s’est rapidement fait connaître dans le monde des iris, et son installation à Porterville était la conséquence de l’extension de ses affaires.

Peu a peu la famille (père, mère et fils) a agrandi son domaine, le portant à environ 100 acres (soit 40 hectares) et y développant une pépinière d’iris dont la renommée s’est vite étendue bien au-delà des frontières américaines. Ceux qui ont passé commande à cette entreprise on pu constater la qualité des produits et la générosité des « bonus ».

George Sutton n’était, cependant, pas seulement un producteur apprécié. De 1988 à sa mort il a enregistré près de 350 variétés nouvelles, ce qui en fait un des obtenteurs les plus prolifiques. Dans cette impressionnante production on trouve une majorité de TB, mais aussi des iris de toutes les autres catégories, et ce sont sans doute les AB qui lui ont apporté le plus de satisfaction.

Une remarque s’impose néanmoins tout de suite quand on examine la liste des obtentions de George Sutton : les récompenses majeures y sont très rares et sans commune mesure avec l’étendue de la production. Un peu comme ce fut le cas pour Richard Ernst, on peut se demander pour quelles raisons les juges américains se sont montrés aussi sévères, d’autant que les variétés cultivées en France semble répondre à tous les critères d’excellence qu’on peut leur opposer. S’agit-il d’une réticence à noter des iris remontants (G. Sutton en était un spécialiste) ? Est-ce pour signaler que ces iris manquent un peu d’originalité ? Toujours est-il que seulement quatre variétés ont atteint le stade des AM : ‘Bugles and Horns’ (1997), blanc pur, ‘Circus Circus’ (1996), plicata bleu, ‘Bye Bye Blues’ (1996), bleu glycine à éperons, vainqueur du concours FRANCIRIS 2005, et ‘Devonshire Cream’ (1999), le plus réussi, en blanc crémeux. Quelques autres variétés auraient mérité un peu plus de considération : ‘Blue Fin’ (1997), ‘Lord of the Night’ (2005), ‘Westpointer’ (2001) ou ‘Wing Commander’ (1998) notamment.

Le monde des iris peut se montrer ingrat. Néanmoins George Sutton conservera sa place parmi les meilleurs obtenteurs de son époque.

Illustrations : 


· ‘Devonshire Cream’ 


· ‘Lord of the Night’ 


· ‘Westpointer’ 


· ‘Wing Gommander’

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