27.3.13

BEAUCOUP D'AVANCE

Beaucoup d'avance, cette semaine, pour cause de week-end pascal en Bretagne.

CALENDRIER RÉPUBLICAIN

Le calendrier « républicain » créé de toute pièce par la Convention en 1792, pour effacer toute trace de l’ancien régime et des allusions au christianisme, n’a vécu que quatorze ans. Mais il est resté bien vivace dans l’esprit des français et tous ceux de mon âge connaissent par cœur les noms des douze mois imaginés par le poète Fabre d’Eglantine.

 III. Frimaire

 L’hiver est bien là. Le froid est associé, sous nos climats, à cette saison, et les noms d’iris lui font une large place.

· ‘Cold Creek’ (Michael Sutton, 2010) 

· ‘Christmas Ice’ (Oscar Schick, 2003) 

· ‘Frost Echo’ (Larry Aitken, 1995) 

· ‘Morning Frost’ (Schreiner and co, 2004)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Ultra-Hâtif 

Un obtenteur amateur de l’Etat de Washington, dans le nord-ouest des Etats-Unis, vient de mettre sur le marché une variété ultra-hâtive, qui, depuis sa première floraison, montre ses premières fleurs dès le 1er avril, soit environ un mois avant les autres iris de sa catégorie. Ce comportement exceptionnel est un événement d’une grande importance car c’est le premier élément d’une possible extension de la durée de floraison, recherchée par tous les fans d’iris qui se plaignent de la brièveté de la saison.

 ‘First Date’ (Duncan Hulard, 2013) TB ; Avant-saison ; 75 cm. Pétales roses, ondulés ; sépales blancs, barbes orange. Odeur de fantaisie. ‘Spring Laugh’ X ‘Trouble of Love’.

LA BARBE ET LES PETITS NOIRS

La présente chronique n’a pas d’autre but que de décrire un ensemble de fleurs dont l’évolution a été remarquable au cours des dernières années.

 La catégorie des SDB (Iris barbus nains standard), que l’on appelle aussi iris lilliputs, rassemble des hybrides dont la hauteur est comprise entre 25 et 40 cm, portant des corolles qui ne dépassent pas les 10 cm de diamètre. Ils proviennent de croisements entre I. pumila ou autres espèces voisines, et grands iris de jardin et sont apparus dans les années 1950. Ils ont été considérablement développés et offrent aujourd’hui à l’amateur un choix de coloris exceptionnel. Le travail acharné et astucieux des hybrideurs est parvenu à un stade où tous les avantages des espèces de base ont été exploités en vue d’obtenir des iris de petite taille, hâtifs, élégants et prolifiques. Quant au panel des couleurs, il doit, en fin de compte être encore plus vaste que celui des grands iris, ce qui n’est pas peu dire !

 Comme chez leurs grands cousins, en ce qui concerne les iris unicolores, la fantaisie a été apportée par l’addition de barbes au couleurs tranchantes. C’est le cas des fleurs noires, qui sont apparues tardivement, mais qui sont parvenues à une diversité réjouissante. On trouve désormais des SDB noirs qui portent des barbes de toutes les couleurs. Les variétés évoquées ici en sont la démonstration.

 Prenons pour commencer par une variété toute récente, obtenue par Loïc Tasquier et enregistrée en 2012. Son nom ? ‘Oda Mae’ ; son pedigree ? (Lollipop X Devil Baby). ‘Lollipop’ (Hager) est une variété déjà qualifiée d’historique puisqu’elle date de 1976. C’est un iris grenat à barbes assorties. ‘Devil Baby’ est un produit Keppel de 2004, de couleur grenat très sombre, avec des barbes moutarde, titulaire d’un pedigree plutôt compliqué comme il en est fréquemment chez K. Keppel. ‘Oda Mae’ a retenu le côté sombre de ses parents et y ajoute une barbe franchement noire. L’ensemble est, à mon avis, d’un coloris exceptionnel par sa saturation et son uniformité.

 ‘Devil’s Night’ est un frère de semis de ‘Devil Baby’ dont il vient d’être question. Il a été enregistré en 2007 seulement. Il a beaucoup de ressemblance avec son aîné, mais en diffère par la couleur de ses barbes. Celles-ci sont pourprées à la base et jaune moutarde à la pointe, plus clair que chez ‘Devil Baby’, ce qui illumine la fleur de façon très agréable.

 Après le jaune, allons au rouge, avec une nouveauté signée Paul Black, qui a pour nom ‘Matador’s Cape’. Cette cape de torero fait référence aux barbes rouges qu’arbore cette petite merveille sympathique dont le pedigree est (Delayed Development X He's So Shy sib). La barbe rouge est une évolution de celle de son parent masculin, mais il faut chercher beaucoup plus loin pour identifier l’origine de la couleur noire…





 On peut tout envisager parmi les alliances de couleur entre les tépales et les barbes. Paul Black s’essaie depuis quelques temps aux extrêmes comme blanc sur noir. Il y est parvenu très bien avec ‘Wish upon a Star’ (2006). Les pétales sont bleu nuit ombré de noir, les barbes vont du blanc crémeux au blanc pur. Le pedigree s’écrit ('Zap' sib X 'Neutron'). Le parent féminin, ‘Zap’ (Black, 2004) approche du noir – mais reste plus bleu nuit que noir – avec une barbe jaune orangé, le parent masculin ‘Neutron’ (Johnson, 2000) est moins significatif, en bleu violacé assez ordinaire. Le dernier perfectionnement se rencontre chez ‘Black Olive’ (2013) où les pétales reflètent encore une origine rougeâtre, mais où les sépales parviennent au plus beau noir, tandis que les barbes éclaboussent la fleur d’un blanc parfait. Le pedigree fait appel à ‘Wish upon a Star’ évoqué ci-dessus : (Fido sib X (Wish Upon a Star x Bad Intentions).


 Pour terminer ce bref tour d’horizon, jetons un œil vers ‘Black Lightning’ (Chapman, 2009) (‘Ruby Eruption’ X (‘Chubby Cheeks’ x (‘Velvet Caper’ x ‘Michael Paul’)), qui propose une autre association : bleu/noir. ‘Ruby Eruption’, dans les tons de pourpre foncé, est un des meilleurs SDB de la fin des années 1990 ; On ne présente plus ‘Chubby Cheeks’ (Black, 1984) qui est un des piliers de la catégorie ; ‘Velvet Caper’ (Warburton, 1963) est un vieux de la vieille sans doute choisi pour sa vigueur et sa floribondité, et ‘Michael Paul’ (Jones, 1979) fait partie des tout premiers SDB « noirs ».

 Ainsi, de nos jours, chez les SDB, le noir est offert dans tous les mélanges possibles, depuis le noir/noir jusqu’au blanc/noir, en passant par le jaune, le rouge et le bleu. De quoi enthousiasmer les collectionneurs et constituer de jolies bordures !

22.3.13

CALENDRIER RÉPUBLICAIN

Le calendrier « républicain » créé de toute pièce par la Convention en 1792, pour effacer toute trace de l’ancien régime et des allusions au christianisme, n’a vécu que quatorze ans. Mais il est resté bien vivace dans l’esprit des français et tous ceux de mon âge connaissent par cœur les noms des douze mois imaginés par le poète Fabre d’Eglantine. Ils rappellent, comme le dit Wikipédia, « un aspect du climat français (décembre, nivose, la neige) ou des moments importants de la vie paysanne (septembre, vendémiaire, les vendanges). »

2. Brumaire 

C’est le début de l’hiver, avec l’apparition des brouillards et des ciels bas. Les obtenteurs ont toujours été inspirés par le côté poétique et romantique de cette période.


· ‘Autumn Rosemist’ (Lloyd Austin, 1960)

· ‘Mist Arising’ (Barry Blyth, 2007)


· ‘Misty Twilight’ (Monty Byers, 1988)


· ‘October Sky’ (Larry Lauer, 1999)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Monde des iris et Commerce

 Le titre de la chronique de la semaine dernière, « Les nouveaux commerçants », était un clin d’œil au slogan de la chaîne U, mais il ne voulait pas pour autant comparer ce monde-là et celui des iris. Il fallait le prendre au sens propre (au premier degré comme on dit aujourd’hui) et, en lisant la chronique elle-même, voir qu’il concernait l’émergence, dans le monde des iris de notre pays, d’un nouveau type de commerce. Pendant très longtemps, pour acheter des iris, il suffisait de s’adresser à quelques producteurs, quatre ou cinq, qui s’approvisionnaient eux-même dans leurs propres obtentions pour la plupart, et dans les offres des producteurs américains ou australiens. Mais Internet est apparu, offrant à tous ceux qui le souhaitent la possibilité d’ouvrir un site et d’y proposer des iris à la vente, soit par correspondance, comme les grands, soit par commande directe à la propriété du marchand. Cette nouvelle offre a manifestement rencontré un succès certain. A tel point que les commerçants historiques en ont senti les effets sur leurs ventes. Je les ai tous interviewés et les réponses obtenues ont été convergentes : moins de ventes. Pour certains même cela les a incité à développer leur offre vers d’autres plantes ou à se lancer dans d’autres activités plus rémunératrices.

 Oui, le commerce direct rencontre la faveur des acheteurs, et ceux que j’appelle « les nouveaux commerçants » sont de plus en plus nombreux. Ils ne dépendent généralement pas exclusivement de ce commerce pour assurer leur subsistance. Ils ont peu de frais (magasin, catalogue…), leurs prix sont attractifs et leur choix souvent diversifié, de plus en plus vers des variétés qu’on ne trouve pas dans les catalogues et qui intéressent une clientèle jeune, connaissant de mieux en mieux les iris et avide de nouveautés. Et si les stocks pour chaque variété ne sont pas très importants, ils suffisent à satisfaire les quelques dizaines (voire centaines) de clients qui soit se présentent, rameutés par le bouche à oreille, et qui s’enthousiasment pour ce qu’ils voient, soit commandent sur le site.

 Oui, c’est une nouvelle forme de commerce. Elle a du succès. Il sera effectivement intéressant de voir l’ampleur qu’elle va prendre et les conséquences qu’elle aura sur la forme traditionnelle.

 SFIB : renouveau (suite)

 La SFIB a tenu son AG samedi dernier. Le renouveau amorcé il y a deux ans se confirme, avec une prise en main par des gens réellement motivés pour le genre Iris et pour les iris hybrides en particulier. Le Conseil d’Administration se répartit assez équitablement entre véritables amateurs d’iris, professionnels traditionnels, et ce que j’appelle les nouveaux commerçants.

 Sauvés !

 Une très bonne nouvelle : la riche collection constituée des variétés ayant concouru aux FRANCIRIS ® 2005, 2007 et 2011 va être récupérée et hébergée dans la pépinière de Mélie Portal et Frédéric Prévot, « Les Senteurs du Quercy », à Escamps (46230). S’y trouvent des variétés qu’on ne verra jamais ailleurs, surtout celles venues des pays de l’Europe de l’Est, ainsi que quelques autres, jamais commercialisées.

 Illustration :

 ‘Valovi Modrine’ (Izidor Golob, 2008) – une des variétés sauvées.

 FRANCIRIS ®2015

 Sauf catastrophe, un concours FRANCIRIS ® se déroulera en 2015. Ce sera au Parc Floral de la Ville de Paris, à Vincennes, dans des conditions qui se présentent pour le mieux.

APRÈS 'SUNSET SNOWS'

Barry Blyth, le grand maître australien de l’hybridation, est venu en France au printemps 2012 ; il a été reçu par la SFIB qui lui a fait rencontrer les producteurs et hybrideurs français ainsi que de nombreux simples amateurs, honorés de côtoyer une de leurs idoles, et intéressés d’entendre sa parole. Car il a animé chacun de ses rendez-vous d’une mini-conférence où il a présenté son travail sur les amoenas blanc et rose. Je vais ici tenter de résumer ce qu’il nous a dit le 15 mai 2012, lors de sa venue chez Richard Cayeux.

 La recherche de l’amoena blanc et rose est la grande affaire de la vie de Barry Blyth. C’est même à partir de ce but qu’il a produit et offert au monde des iris son incomparable travail sur les iris bicolores. Celui-ci a débuté en 1962, quand Barry Blyth a découvert ‘Sunset Snows’ (Stevens, 1965) et qu’il a ressenti le désir de rechercher un iris parfaitement blanc aux pétales et richement rose aux sépales. Il a multiplié les croisements, souvent audacieux, obtenu une multitude de semis, parmi lesquels il a découvert un nombre incroyable de nouveautés qu’il a retenues et enregistrées, dans toutes les associations possibles de couleurs et de modèles. Des iris blanc/rose, il en a remarqué des quantités, dont il a sélectionné un certain nombre, mais il est toujours dans l’attente de ce qu’il imagine comme la perfection. Il faut dire que ‘Sunset Snows’, l’une des dernières obtentions de la Néo-zélandaise Jean Stevens, disparue en 1967, a atteint un sommet !

 On a très peu d’informations sur les origines de ‘Sunset Snows’ (mais peut-être ceux qui ont eu accès aux carnets de Mme Stevens en savent-ils plus), car les Check-Lists ne lui attribuent qu’un seul parent dénommé, ‘Youthful Charm’ (Stevens, 1961), lequel n’a qu’une généalogie ambiguë …

 Les informations sur les premières tentatives de Blyth avec les croisements concernant ‘Sunset Snows’ sont tout aussi parcellaires. Aussi faut-il suivre l’obtenteur lorsque, dans son exposé, il saute rapidement jusqu’à ‘Adoree’ (2009). Cette variété n’est pas à proprement parlé un amoena rose ! Mais Blyth y a senti les prémices de ce qu’il cherchait à atteindre depuis quarante-cinq ans. ‘Adoree’ a un pedigree pour spécialistes du décryptage : ((((Holiday Lover x Love Comes) x Bygone Era) x ((Affaire x (Chocolate Vanilla sib x semis)) x (Chocolate Vanilla x Electrique))) x Mandarin Morning sib) X I'm Dreaming sib. La variété la plus intéressante de ce panel est ‘Chocolate Vanilla’ (Blyth, 1992) dont voici le pedigree : (Touch of Bronze x Beachgirl) X ((Inca Queen x (Tranquil Star x (Love Chant x Festive Skirt))) x Amber Snow). Dans ces brillants ancêtres on trouve plusieurs variétés aux pétales blancs surmontant des sépales orangés ou rosés : ‘Beachgirl’ (Blyth, 1983), ‘Love Chant’ (Blyth, 1979), ‘Festive Skirt’ (Hutchings, 1974), ‘Amber Snow’ (Blyth 1987), ainsi qu’un certain ‘Tranquil Star’ (Blyth, 1978) qui, pour ne pas présenter ces couleurs, possède un ancêtre, ‘Outer Limits’ (Blyth, 1972), qui descend directement de ‘Sunset Snows’ ! Si l’on cherche bien, on découvre que ce ‘Sunset Snows’ est aussi présent dans l’arrière plan de ‘Beachgirl’ (par l’intermédiaire de ‘Twist and Shout’), ‘Festive Skirt’, ‘Amber Snow’, tout comme ‘Love Chant’ ! Keith Keppel a fait le compte, ‘Sunset Snows’ apparaît plus d’une centaine de fois dans le pedigree détaillé de ‘Adoree’ !

 Avec ‘Adoree’, Barry Blyth est certain de détenir la clef de cet amoena rose qu’il cherche depuis si longtemps. En le croisant avec un autre de ces semis prometteurs, il a déjà obtenu plusieurs iris aux couleurs délicieuses, qui ont des sépales vivement colorés de rose vif ou d’amarante. Il continue la quête de cet iris dont il a fait le but de sa vie d’hybrideur, un iris qu’il imagine depuis longtemps, qu’il voit peu à peu se préciser dans ses semis, mais qui lui échappe encore : un saint Graal qui le fuit, qu’il aperçoit à l’horizon de ses rêves, vers lequel il temps la main, plein d’espoir et de passion, mais qu’il n’a pas encore touché…

 Iconographie :

 ‘Sunset Snows’

 ‘Adoree’

 ‘Amber Snow’ 

 semis V 126-1 (Legerdemain X Ginger Ice)

15.3.13

CALENDRIER RÉPUBLICAIN

Le calendrier « républicain » créé de toute pièce par la Convention en 1792, pour effacer toute trace de l’ancien régime et des allusions au christianisme, n’a vécu que quatorze ans. Mais il est resté bien vivace dans l’esprit des français et tous ceux de mon âge connaissent par cœur les noms des douze mois imaginés par le poète Fabre d’Eglantine. Ils rappellent, comme le dit Wikipédia, « un aspect du climat français (décembre, nivose, la neige) ou des moments importants de la vie paysanne (septembre, vendémiaire, les vendanges). »

Il est relativement facile de trouver parmi les noms d’iris des références aux éléments choisis pour les douze noms. Pendant les prochaines semaines, notre feuilleton va faire ces rapprochements.

 1. Vendémiaire 

Premier mois de l’année républicaine, vendémiaire est le mois de la vigne et des vendanges. De nombreux iris portent des noms qui évoquent cet épisode de la vie paysanne.


· ‘Autumn Wine’ (Vincent Christopherson, 2003) 

· ‘Mulled Wine’ (Keith Keppel, 1982) 

· ‘Soirée de Vendange’ (Lawrence Ransom, 2007) 

· ‘Wine Time’ ( Virginia Messick, 1998)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Les nouveaux commerçants.

Depuis quelques années on constate une évolution rapide et profonde du monde français des iris. Une nouvelle forme du commerce des iris est apparue. Un nombre chaque année plus important de collectionneurs se lance dans la commercialisation de leurs propres hybrides et des variétés qui se trouvent dans leur jardin. L’engouement pour le commerce de proximité, considéré comme plus authentique que le commerce traditionnel, se manifeste aussi dans celui qui nous intéresse. On constate donc que ces micro-producteurs, ni tout à fait professionnels ni tout à fait amateurs, profitant de la mode, et des facilités du e-commerce, viennent grignoter les parts de marché des quatre ou cinq entreprises historiques de cette branche d’activité. Ces nouveaux producteurs échangent entre eux, achètent et vendent les produits de leurs confrères et considèrent avec une certaine fierté que leurs obtentions sont en vente ailleurs que chez eux. Ils prennent aussi des responsabilités dans la SFIB et s’attirent de ce fait la sympathie des adhérents de l’association. Car la SFIB est devenue un petit groupe de véritables passionnés d’iris qui communiquent par Internet, et profitent de l’association pour nourrir leur passion. Ils se groupent pour acheter au meilleur prix, échangent des plantes et du pollen pour leurs hybridations, des idées, des conseils…

 Les producteurs historiques (comme on dit de France-Télécom qu’elle est l’entreprise historique de téléphonie) s’inquiètent et se diversifient pour compenser leurs manque à gagner qui atteint plusieurs centaines de commandes par an. Il sera intéressant de suivre l’évolution des uns et des autres.

NOM D'UN CHIEN !

Il est fréquent que les obtenteurs d’iris avouent qu’ils ont du mal à trouver un nom satisfaisant pour leurs variétés nouvelles. C’est vrai que cela doit être difficile. Quand il s’agit de dénommer une ou deux plantes, cela peut encore s’arranger, mais quand il faut trouver une dizaine de noms, voire bien plus, cela doit devenir une galère. Comment a fait, par exemple, Paul Black pour baptiser les trente-neuf variétés qu’il a mises à son catalogue en 2012 ?

 Il y a les noms liés à des traits caractéristiques de l’iris ; il y a ceux qui sont inspirés par des événements d’ordre général ou plus intime ; il y a les mots d’humour ou les jeux de mots (une pratique très américaine) ; il y a aussi les hommages que l’on rend à une personnalité vivante ou disparue, et les témoignages de tendresse ou d’amitié. Dans la première catégorie on trouve des noms comme ‘Fanfreluche’ (Cayeux, 2003) ou ‘Devonshire Cream’ (Sutton G., 1999) ; ‘Murrah Memorial’ (Bianco, 1998) ou ‘Sorriso di Alice’ (Marucchi, 2008) font partie de la deuxième catégorie ; ‘Sacrée Barbouze’ (Ransom, 2001) ou ‘Spooktacular’ (Burseen, 2012) sont à ranger dans la troisième ; ‘Edgar Poe’ (Loktev, 2005), ‘Frison-Roche’ (Cayeux, 1994), ‘Lovely Kay’ (Hamblen, 1980) appartiennent à la quatrième.

 Même si, comme le fait remarquer Barry Blyth, il peut être risqué de donner à un iris le nom d’une personne amie, c’est pourtant une pratique des plus courantes. Elle présente l’inconvénient de mettre l’obtenteur dans l’embarras quand, pour telle ou telle raison, il va devoir cesser de cultiver l’iris en question. Comment l’ami, un jour honoré, va-t-il prendre sa mise au rancart ? Il est moins délicat de baptiser une variété du nom de son chien : l’animal ne se montrera pas aussi susceptible ! Ce n’est probablement pas le raisonnement que se sont tenus ceux qui ont choisi le nom de leur chien pour un nouvel iris, mais ils l’ont inconsciemment échappé belle ! En fait, il n’y a pas de différence fondamentale entre le flot de tendresse qui vous pousse à donner à l’une de vos obtentions le nom de votre enfant, et la poussée d’affection qui vous incite à en dédier une à votre compagnon favori, vivant ou défunt.

 Récemment quelques chiens ont été ainsi honorés.

 Paul Black aime sans doute autant ses chiens que ses iris. Il ne manque pas une occasion de parler de ses compagnons si affectueux, et, à ma connaissance il a donné par deux fois à des iris un nom lié à son cher petit animal. ‘Bundle of Love’ (2007) est un BB de 66cm, qui fait allusion à cette « brassée d’amour » que fut son chien favori. Ce petit iris rose abricot fait partie de la nouvelle classe qu’il a créée à partir des grands iris de jardin et de l’espèce I. aphylla, et dont le prototype s’appelle ‘Dolce’ (2002).

 C’est à son chien « Fancy », mort il y a peu, qu’il a dédié un grand iris sous le nom de ‘Fancy Dog’ (2009). Il s’agit d’un très joli luminata dans les tons de prune dont il est fort probable qu’on entendra parler un de ces jours dans le palmarès des honneurs.

 Rusty est le nom du teckel que Graeme Grosvenor a offert à son beau-frère, le célèbre obtenteur d’iris de Louisiane John Taylor. ‘Rusty Taylor’ est le nom qu’il a donné à l’une de ses dernières obtentions (2009) à la gloire de ce petit chien. L’iris est un superbe orange ocré bien uni, issu de (Wearing Rubies X Rustle of Spring). Le chien, lui, doit être de couleur feu, pour justifier son nom.

 Le dernier attributaire du Florin d’Or au Concours de Florence 2012 se nomme ‘Cheyenne my Dog’. Le chien Cheyenne à l’origine de ce nom un peu bizarre (et qui, à mon oreille, sonne de façon bien prosaïque) est celui de l’obtenteur Roberto Marucchi. C’est, aux dires de son maître « le plus doux, le plus intelligent, le meilleur chien que j’ai jamais eu » ; l’iris, lui, a été enregistré en 2012 ; c’est un unicolore orange abricot, presque blanc sous les barbes, qui vient de (Coonalpyn X Leading Light).

 Parmi les dizaines de milliers d’iris jamais enregistrés, il serait bien étonnant qu’il n’y en ait pas d’autres qui aient été baptisés en l’honneur d’un chien. Car le cœur d’un être humain est ainsi fait qu’il peut faire en lui autant de place à un animal qu’à un autre homme…

 Illustrations : 

· ‘Bundle of Love’ 

· ‘Fancy Dog’ 

· ‘Rusty Taylor’ 

· ‘Cheyenne my Dog’

8.3.13

LES QUATRE SAISONS

IV.     HIVER -



- ‘Edge of Winter’ (Schreiner, 1983) 
 
- ‘Winter Adventure’ (Paul Black, 1992) 

- ‘Winterberry’ (Spoon, 2010) 

- ‘Winter Breeze’ (Tom Johnson, 2010)

ECHOS DU MONDE DES IRIS

Hommage ?

 ‘Truly Yours’ est un iris historique, enregistré par Orville Fay en 1949, et quia reçu la Médaille de Dykes en 1953. Il peut être décrit comme iris blanc, largement infus de jaune au cœur ; barbes jaunes. Son pedigree s’écrit : « (((Rameses x Farwest)x semis Fay)x semis Hall) X Zantha ». Encore aujourd’hui on peut dire qu’il « a de la gueule ». Mais voilà : Joë Ghio a découvert dans ses semis un nouvel iris qui ressemblait étrangement à ‘Truly Yours’. Il l’a appelé ‘Yours Truly’ (2012). C’est à n’en pas douter une façon de rendre hommage au grand ancêtre, et, en ce sens, c’est une louable intention. Mais c’est aussi une nouvelle entorse à la règle n° 6 qui interdit « Les faibles variations d’un nom déjà donné ». En l’occurrence il n’y a même aucune variation, si ce n’est l’ordre des mots !

Actuellement la plus grande anarchie règne dans l’attribution des noms d’iris. Il serait temps que l’AIS, protectrice des appellations, réagisse vigoureusement.

DOMINANCE ET RÉCESSIVITÉ

Quand j’ai commencé la rédaction de cette chronique, je me suis demandé si je réussirai à aller jusqu’au bout. J’ai même hésité longuement avant de me lancer. C’est que je ne suis ni scientifique, en général, ni généticien, en particulier ! J’ai même l’intime conviction que je n’ai aucune aptitude pour cela. Mais, bon ! Essayons un peu de venir en aide à ces amateurs d’iris qui veulent effectuer des croisements sans aller à l’aveuglette (1).

 Première constatation : dans l’espoir d’obtenir un iris plicata, on a croisé une jolie variété de ce modèle, et un bel iris rose dont espérait retrouver la couleur sur le fond du nouveau plicata. Mais non, rien. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas un seul plicata parmi les rejetons pourtant amoureusement soignés pendant trois ans ? La faute au fait que le bel iris rose ne portait pas le gène plicata, et que pour que le modèle apparaisse, il faut que l’iris pris pour mâle et l’iris pris pour femelle portent l’un et l’autre le gène plicata. C’est sans doute dit de façon imparfaite pour un généticien (je crois qu’on devrait parler d’allèle d’un gène plutôt que de gène), mais je crois que c’est ça. On dit que le gène plicata est récessif.

 Deuxième constatation : on recroise l’un des nouveaux iris avec un autre plicata, et il y a des plicatas parmi les semis de cette deuxième génération. Pourquoi ? Parce que les deux parents portaient le gène plicata (dans le premier il n’était pas exprimé, mais il l’était visiblement dans le second).

C’est la difficulté avec les gènes récessifs : il faut qu’ils soient présents dans le génome des deux parents pour apparaître. Si on associe un parent porteur et un parent non-porteur on ne verra rien, le gène est présent mais il ne peut pas s’exprimer. J’ai trouvé dans Wikipedia la phrase suivante qui résume bien le phénomène : « L'allèle récessif d'un gène désigne un allèle qui ne s'exprime pas dans un génome qui contient un allèle dominant du même gène ». Et aussi : « La particularité de l'allèle récessif d'un gène est qu'il peut être présent dans le génome et transmis sur plusieurs générations sans qu'il ne s'exprime ». Il est là, tapi quelque part, et il attend son heure. Elle viendra quand il rencontrera un allèle semblable. Et dans notre exemple le croisement plicata X plicata donnera nécessairement naissance à des plicatas.

Un allèle dominant (le contraire d’un allèle récessif) s'exprime toujours dans le génome de son porteur. Avec ce cas de figure, pas de problème : le caractère recherché apparaîtra dès la première génération.

Mais comment savoir si un caractère est récessif ou dominant ? Pour cela comptons sur notre expérience et l’expérience des autres. C’est à l’usage que cela se constate et c’est en étudiant ce que les hybrideurs ont déjà dit ou écrit que l’on acquiert toute cette connaissance.

Encore une observation : chez nos iris l’affaire se complique par le fait que nous n’avons pas affaire à des plantes naturelles, mais à des hybrides issus de croisements multiples et répétés (à l’heure actuelle on dépasse facilement la quarantaine de générations), qui concernent des porteurs de gènes dominants et des porteurs de gènes récessifs, sans qu’on soit absolument certains de la nature de ce que l’on croise. Dans la plupart des cas il y a donc une grande incertitude, et pour aboutir à ce que l’on désire obtenir il faut cultiver un très grand nombre de semis. Si l’on ajoute que, la chance aidant, on a trouvé parmi tous les petits nouveaux quelque chose qui ressemble à ce que l’on cherche, il faut encore plus de chance pour qu’il y ait, parmi ces nouveaux iris, une plante avec des fleurs belles et bien formées, portées par une plante élégante, vigoureuse et qu se multiplie sans difficulté : il y a plus de vilains petits canards que de superbes cygnes dans une brassée de frères de semis !

 (1) L’exactitude scientifique a été vérifiée par Maurice Boussard.

 Illustrations : 

- ‘Pleasure Cruise' (Plough, 1975) - un plicata classique, primé à Orléans en 1978 

- ‘Dipped in Dots’ (P. Black, 2011) – un plicata moderne 

- ‘Pink Taffeta’ (Rudolph, 1968 –DM 1975) - un unicolore rose classique 

- ‘Sensuelle’ (Ransom, 2000) – un unicolore rose moderne

1.3.13

LA FLEUR DU MOIS

‘FLUTED LIME’ 

Cette fois nous allons faire un saut en arrière de presque cinquante ans. Parce que je vais parler d’une variété qui a longtemps excité ma curiosité. C’était au début des années 1980, quand je me suis mis à collectionner les iris. Peu à peu je me suis constitué un ensemble où se rencontrait tout ce que je connaissais comme coloris. Mais il en était un que je n’avais jamais vu « pour de bon » : le vert. En matière d’iris, quand on parle de vert on ne pense pas à la couleur des épinards, ni même à celle des amandes. Le vert des iris est plus proche du jaune que de n’importe quoi d’autre. Il évoque le tilleul, la chartreuse, la tisane que l’on boit l’hiver, au coin du feu… C’est une couleur douce, une touche de chlorophylle sur un fond doré. Le vert évoque, dans l’esprit des obtenteurs, inévitablement, l’Irlande. Ils donnent donc à leurs iris verts des noms qui renvoient vers ce pays : Ireland, Erin… Ils n’hésitent pas non plus à parler franchement de « Green », ce qui est un peu excessif tout de même. Ils font aussi le rapprochement avec la couleur de certaines boissons à base de plantes, et en particulier au whisky !

 Tout cela pour dire que, lorsque je me suis dit qu’il n’y avait pas de « vert » dans ma collection, j’ai hésité à acheter des plantes en fin de compte si peu en rapport avec la couleur qu’elles étaient sensées représenter. Les iris verts ne sont ni les plus attrayants, ni les plus photogéniques. J’ai donc repoussé plusieurs années de suite l’acquisition d’une de ces variétés dont je doutais de l’effet au jardin. Jusqu’au jour où, effectuant un échange de rhizomes avec une dame du nord de la France, celle-ci m’a proposé ‘Fluted Lime’ (Noyd, 1966). La gratuité de l’opération m’a incité à franchir le pas, et c’est ainsi que j’ai découvert un iris vert.

 ‘Fluted Lime’ fait partie, à mon avis des variétés dans les tons de vert les plus contrastées, les plus proches de ce qu’on nomme habituellement le vert. Admettons tout de même que c’est un iris jaune, mais accordons-lui le bénéfice d’une certaine influence tirant vers le vert. Qualifions-le de vert tilleul, avec des barbes moutarde. Il provient d’un croisement ('Green Glint' X ('Woodland Sprite' x 'Whispering Bells') dont les membres, aujourd’hui, ne courent certainement pas les rues ! ‘Green Glint’ (Rex Brown, 1960) n’a pas été transféré au Panthéon des iris ! C’est, d’après son obtenteur, une fleur jaune soufre, avec des barbes verdâtres. ‘Woodland Sprite’ date de 1956. Il est décrit comme « dresden yellow », c’est à dire d’un jaune pâle comme celui qu’on voit sur la porcelaine de Saxe. Son obtenteur est un parfait inconnu qui s’appelait George Coppedge, citoyen de l’Alabama, à qui le monde des iris est redevable de dix variétés enregistrées, toutes restées inconnues. Quant à ‘Whispering Bells’ (1959), c’est un produit de Luella Noyd, comme son descendant. Il a dans son pedigree des références sérieuses comme ‘Midwest Gem’ (Sass, J., 1937) et se présente en rose pâle.

 La descendance de ‘Fluted Lime’ n’est pas nombreuse, mais elle existe. Elle n ’est officiellement composée que de six variétés, toutes jaunes ou verdâtres, dont ’Mountain Dew’ (Innerst, 1979), nettement jaune moutarde, et le sympathique iris polonais ‘Zhoonyo’ (Komarnicki, 2003).

 Par la suite j’ai cultivé plusieurs autres iris qualifiés de verts. A commencer par ‘Green Quest’ (Rex Brown, 1959), vert mimosa, cousin de ‘Green Glint’ cité plus haut. Il y eut ensuite ‘Bayberry Candle’ (DeForest, 1969) qui est peut-être encore le plus vert des iris, ‘Song of Erin’ (Roach 1971), où le vert colore un fond blanc, ‘Irish Spring’ (Roe 1973), joli amoena aux pétales bien blancs et aux sépales nettement influencés de jaune verdâtre, ‘Pistachio’ (Ghio 1974) , mimosa vif avec barbe moutarde , qui marque l’entrée de Joë Ghio dans le domaine des verts ; et aussi ‘Pride of Ireland’ (Noyd 1971), ‘Al Fresco’ (Ghio, 1981), très vert et assombri d’une barbe brune ; puis ‘Lichen’ (Byers 1989) jaune verdâtre tendre, qui est un de mes favoris, et ‘Verde Luna’ (Romoli 1996) qui fait partie de la famille ‘Pistachio’, mais qui n’en retrouve pas la profondeur du coloris. Plusieurs ont du céder la place à des variétés plus intéressantes pour d’autres raisons que leur coloris, mais je reste attaché au vert et je garde beaucoup de tendresse à ‘Fluted Lime’, pour sa fraîcheur et la vigueur de la plante.

 Illustrations : 


 - ‘Fluted Lime’ (Noyd, 1966) ; 

- ‘Pistachio’ (Ghio 1974) ; 

- ‘Pride of Ireland’ (Noyd 1971) ; 

- ‘Zhoonyo’ (Komarnicki, 2003).

LES QUATRE SAISONS

III. AUTOMNE


- ‘Autumn Leaves’ (Keppel, 1974)

- ‘Mariposa Autumn’ (Tasco, 1999)

- ‘Autumn Rain’ (Michael Sutton, 2007)

- ‘Autumn Explosion’ (Tasco, 2013)

INDÉBOULONNABLES !

Les fidèles du Symposium 

Je n’ai plus parlé ici du Symposium depuis 2006. Il faut avouer que c’est une compétition où rien – ou presque – ne se passe. Je l’ai baptisée un jour (en 2004) « le triomphe de la stabilité » et elle mérite toujours ce qualificatif. D’ailleurs, des cinq premiers en 2003, quatre sont toujours présents dans ce petit cercle ! Et j’ai établi une statistique sur les années de 1989 à 2012, soit 25 ans, pendant lesquelles je constate que seulement 49 variétés figurent ou ont figuré au Top 20.

 Pour corroborer cette opinion, j’ai compté les variétés qui, présentes au Symposium de 1989 dans les vingt premières, étaient toujours présentes dans le classement 25 ans plus tard ; il n’y en a que 18. Voici le résultat :

 ‘Dusky Challenger’ (Schreiner, 1986) –DM 1992. Installé à la première place depuis 1992 ;
 ‘Jesse’s Song’ (Williamson, 1983) – DM 1990. Meilleures places = 2e en 2001/02/03 et 05 ;
 ‘Beverly Sills (Hager, 1979) – DM 1985. Trois ans de suite n° 1, en 1989/90 et 91 ;
 ‘Stepping Out’ (Schreiner , 1964) – DM 1968. Le plus beau parcours de tous les temps, présent dans le classement depuis 47 ans, et n° 1 pendant 15 ans ;
 ‘Lady Friend’ (Ghio, 1981). Meilleur classement = 9e en 1995 et 1996 ;
 ‘Edith Wolford’ (Hager, 1986) – DM 1993. A atteint le 4e rang en 1993 et 1994 ;
 ‘Immortality’ (Zurbrigg, 1982). Se maintient au milieu du tableau ; 16e en 1998 ;
 ‘Vanity’ (Hager, 1975) – DM 1982. Toujours en bonne place ; a été n° 2 en 1990 ;
 ‘Titan’s Glory’ (Schreiner, 1981) – DM 1988. A eu un brillant parcours jusqu’à être 2e en 1989 ;
 ‘Laced Cotton’ (Schreiner, 1978). S’est hissé à la 7e place en 1989, année où il a loupé de peu la DM ;  
 ‘Mary Frances (Gaulter, 1973) – DM 1979. Meilleure prestation en 1990, avec le 5e rang ;
 ‘Song of Norway’ (Luihn, 1979) – DM 1986. 5e en 1989, mais avec un parcours plutôt en demi-teinte ;
 ‘Victoria Falls’ (Schreiner, 1977) – DM 1984. Parcours assez proche du précédent ; 7e en 1990 ;
 ‘Superstition’ (Schreiner, 1977). Pas un leader, mais un permanent avec la 13e place en 1989 et 1990 ;
 ‘Going my Way’ (Gibson, 1972). L’éternel rival de ‘Stepping Out’, toujours un peu en retrait mais toujours là ;
 ‘Bride’s Halo’ (Mohr, 1973) – DM 1978. Approche enfin de la sortie (80e en 2012) ;
 ‘Breakers’ (Schreiner, 1986). N’a jamais été aux premières loges, mais figure toujours parmi les 100.
 ‘Sky Hooks’ (Osborne, 1980). Tient compagnie, cette année, à ‘Bride’s Halo’ à la 80e place.

 Mes observations de 2004 n’ont pas changé : On constate en général une montée très rapide des nouveautés qui arrivent sur le marché. Ensuite leur progression stoppe, puis la régression apparaît, mais elle est lente et sujette à de brusques recrudescences de popularité dont les causes sont complexes (le plus souvent obtention d’une distinction honorifique qui rebooste le marché). Et certaines variétés, appréciées des juges et des hybrideurs, ne font qu’une carrière modeste, sans qu’on puisse en préciser la raison. Ce fut le cas de ‘Pacific Panorama’ (Sexton, 1960) - DM 65, qui n’a pas vraiment connu le succès populaire. C’est étonnant car toutes celles qui ont obtenu la Médaille de Dykes, à une exception près, ‘Everything Plus’ (Niswonger, 1984) – DM 1991, ont fait une carrière plutôt belle dans le Symposium.

 Autre constatation étonnante, les iris de Keppel, encensés par les juges et les collectionneurs, restent plutôt discrets dans ce classement. ‘Gypsy Lord’ (2005) commence à décliner après seulement quatre ans de présence dans les 20 premiers ; ‘Sea Power’ (1999 – DM 2006) est situé dans ce panel depuis sept ans seulement et n’a pas dépassé le 8e rang ; ‘Florentine Silk’ (2005 – DM 2012) , en pleine ascension, n’est là que depuis cinq ans ; ‘Drama Queen’ (2003 – DM 2011) ne décolle pas ; ‘Happenstance’ (2000) s’est arrêté à la 16e place ; les autres végètent en milieu de peloton s’ils ne sont pas même totalement ignorés.

 En fait, bien évidemment, ce sont les variétés les mieux commercialisées qui cartonnent, c’est pourquoi les titulaires d’une DM ainsi que les Schreiner font d’aussi belles carrières.

 Illustrations :
 Symposium 2012 –Top 20- :


 les deux entrants : - That’s All Folks - Edith Wolford (1)

 
 Les deux sortants : - Celebration Song - Hello Darkness 

(1) retour après élimination en 2011.