28.12.12

LES SATELLITES

A l’image des Etats-Unis eux même, l’AIS est constituée de sociétés ou d’associations régionales : une structure fédérale, en quelque sorte. Il y a actuellement 22 régions(1) qui peuvent regrouper un certain nombre d’Etats voisins (par exemple la Région 6 rassemble l’Ohio, l’Indiana et le Michigan) soit n’être constituées que d’un seul Etat (c’est le cas de la Région 17 qui ne concerne que le Texas) ; seule la Californie est scindée en deux parties, le Nord qui, augmenté du Nevada et d’Hawaii, forme la Région 14, tandis que le Sud, allié à l’Arizona, aboutit à la Région 15, qui s’est donnée le nom de « Calizona ». A noter que les treize Provinces du Canada, depuis une réforme entrée en application en 2011, sont comme qui dirait annexées aux Etats-Unis pour faire partie des Régions 1 (les provinces maritimes de l’Est), 2 ( le Québec et l’Ontario), 13 (British Columbia et Yukon), 21 (les autres). Enfin Porto-Rico, qui n’est qu’un Etat associé des Etats-Unis, est également absorbé, cette fois par la Région 5. Mais cultive-t-on les iris aussi bien dans le Nunavut qu’aux Antilles ? Chacune de ces Régions est représentée dans le staff de l’AIS par un Vice-Président. A tour de rôle les Régions organisent chaque année la Convention de l’AIS, grand’ messe de l’iris, extrêmement bien fréquentée par les adhérents, à qui traverser l’Amérique du Nord pour se rendre à la Convention ne fait pas peur. 

Chaque Région regroupe les différentes sociétés locales, nombreuses et généralement bien structurées et actives, qui organisent des colloques, des ventes aux enchères, des compétitions de plantes soit vivantes soit en bouquets. Les plus importantes disposent d’un site Internet, voire d’un blog ou d’un compte sur les réseaux sociaux. Ça marche ! D’ailleurs, après de nombreuses années de perte d’effectifs, l’AIS est de nouveau en croissance. 

 Voilà pour l’organisation territoriale de l’AIS. Mais à côté de ces organismes membres à part entière, figurent deux sortes de sociétés satellites, structurée autour d’un thème particulier – soit catégorie d’iris, soit caractère spécifique de certains iris.



 Les sociétés les plus proches de l’AIS (dont on pourrait presque dire que ce sont des franchisées) sont les « AIS Sections ». Elles sont à l’heure actuelle au nombre de neuf. Il y en a six pour des catégories d’iris particulières. Une pour les iris de taille intermédiaire entre les grands et les nains. C’est la « Median Iris Society ». C’est une des plus anciennes sections puisque créée en 1959 et l’une des plus vivantes : elle publie un bulletin spécifique, The Medianite, très apprécié. Autres sections dédiées à une catégorie d’iris, la Society for Siberian Irises (pour les accros aux iris de Sibérie), la Spuria Iris Society, la Society for Japanese Irises ( qui concerne évidemment les iris du Japon), la Society for Pacific Coast Native Irises, pour les iris de Californie, et la Dwarf iris Society qui concerne uniquement les amateurs d’iris nains. Les trois autres visent d’autres centres d’intérêts, que l’on peut qualifier de transversaux. C’est d’abord la Reblooming Iris Society, qui traite de tout ce qui intéresse les iris remontants. Avant d’être une section proprement dite, elle est apparue en 1962 et ce n’est qu’en 1967 qu’elle a pris son statut actuel. Vient ensuite le Species Iris Group of North America (SIGNA) qui date de 1968 et qui est une société de botanique, importante et reconnue comme telle partout dans le monde. Enfin la Historic Iris Preservation Society (HIPS), fondée en 1988, qui s’est donné pour tâche la sauvegarde des anciennes variétés et qui publie deux fois l’an « Roots », un superbe bulletin tout en couleur. 
 
A côté de ces sortes de filiales, on trouve un groupe de trois « Cooperating Societies » qui entretiennent avec l’AIS des relations beaucoup plus subtiles. L’Aril Society International est, comme son nom le laisse entrevoir, une société internationale dédiée aux iris arils, elle a été fondée en 1996 et est dirigée actuellement par un Australien. La Society for Louisiana Irises, elle, s’apparente plutôt à une Section, mais elle a conservé une certaine indépendance, liée à ses origines. C’est une affaire ancienne puisqu’elle a été fondée en 1941. La Tall Bearded Iris Society pourrait aussi être une Section. Son statut actuel est la résultante d’une longue discorde : elle a été fondée en 1998 par des dissidents de l’AIS qui reprochaient à cette dernière de ne pas faire assez de place aux TB, et qui a joué les francs-tireurs pendant une dizaine d’année. Aujourd’hui les querelles sont apaisées et, comme elle est composée essentiellement de gens encore membres de l’AIS, ou d’anciens dirigeants parvenus au terme de leur mandat, elle est à peu près rentrée dans le rang. Son bulletin, « Tall Talk », est l’une des plus belles revues d’iris qu’on puisse trouver. 

La composition un peu complexe de l’AIS résulte de son histoire et de celle des hommes qui l’ont créée. C’est une entreprise importante, animée par des bénévoles, qui a pris une place prépondérante dans le monde des iris dont elle constitue le cœur. 

(1) A l’origine il y avait 24 Régions, mais les Régions 16 et 19 n’existent plus depuis 2010. 

Illustrations :
- « Roots » - bulletin de la HIPS 
- « The Medianite » - bulletin de la MIS 
- « Tall Talk » - bulletin de la TBIS.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Petit correctif, le Président de l’Aril Society International (iris arils et iris arilbred) est en fait une femme, Pat Toolan (Patricia). Elle cultive avec succès les oncocyclus et a réussi de merveilleux hybrides. Pat sera remplacée au 1 janvier par une américaine, Anita Moran.
L.R