5.10.12

LA FLEUR DU MOIS


‘SOLOVINAYA NOCH’


Voici ce que j’ai écrit en 2007 après le concours d’iris de Jouy en Josas : « La Nuit du Rossignol » est la traduction en français du nom de la variété qui vient de remporter le Concours FRANCIRIS ® 2007. Comme on peut le voir sur les photos ci-dessus, il s’agit d’un iris original, avec des pétales pourpre clair, ourlés de blanc, et des sépales veinés pourpre sombre. La plante est de belle taille, saine, robuste, les fleurs, bien proportionnées, sont nombreuses et durent longtemps. Tout ce qu’il faut pour faire un iris de compétition. Mais ce qui va en surprendre plus d’un, c’est que cette variété nous arrive d’Ukraine, et qu’elle est l’œuvre dune vieille dame de 92 ans aujourd’hui, Nina Miroshnichenko. En ukrainien son nom s’écrit ‘Solovinayia Noch’ ; c’est du moins celui que lui a donné son obtenteur, mais il n’a pas encore été enregistré, de sorte que son pedigree nous reste inconnu. En tout cas c’est vraiment un iris de choix, qui a, certes, bénéficié de ce qu’il était tardif, puisque ses concurrents plus hâtifs n’étaient plus en mesure de concourir, mais il n’est pas certain qu’il n’aurait pas triomphé si le concours avait eu lieu un peu plus tôt en saison. »

Je n’ai rien à ajouter à mon précédent texte. Dès qu’on pénétrait dans le jardin du concours, on était frappé par la beauté de la fleur et la masse de la touffe. À je ne sais plus qui, qui me demandait un pronostic, un peu avant les résultats du concours, j’ai répondu « je parie sur le n° ?? (qui était celui attribué à ‘Solovinaya Noch’) ». Il était évident qu’aucune autre variété en fleur n’arrivait à la cheville de celle-ci.

Nina Miroshnichenko est un franc-tireur de l’hybridation. À Jitomir, au fin fond de l’Ukraine, elle a poursuivi pendant de nombreuses années, à l’articulation entre l’ère soviétique et son éclatement en un grand nombre de nouveaux Etats, son petit chemin d’amatrice éclairée. Elle s’est toujours tenue à l’écart des bouleversements qui ont marqué cette période : elle hybridait uniquement pour son plaisir, sans idée de compétition, et si elle a de temps en temps envoyé certaines de ses obtentions en Occident, c’est plus pour savoir si son travail valait la peine que pour engranger des médailles ! De même, alors qu’elle a tout de même enregistré plus d’une centaine de variétés (des TB et des BB), elle ne s’est jamais aventurée à donner le pedigree de ses cultivars !

Tel qu’il est, ‘Solovinaya Noch’ est une variété particulièrement intéressante. Mais c’est un iris en danger : les variétés ayant concouru à Jouy depuis 2005  sont actuellement toutes (ou au moins toutes celles qui subsistent encore) plantées en pot, engrangées dans une serre de l’école Tecomah, à attendre qu’on leur trouve un  terrain de repli ! Il est évident que cette situation ne pourra pas durer et que si un point de chute n’est pas découvert rapidement, toutes ces plantes iront à la benne ! On parle actuellement d’un transfert au Parc Floral de la Ville de Paris, à Vincennes, mais tant que l’opération n’aura pas eu lieu, on peut craindre le pire. Pourtant dans ces pots il y a plein de valeureux iris, dont certains n’existent peut-être plus qu’à cet endroit. Ah ! Si j’avais un jardin plus grand, et vingt ans de moins, je me débrouillerai pour récupérer toutes ces raretés, mais aujourd’hui je n’ai plus qu’à espérer…

Illustrations :

  • ‘Solovinayia Noch’
  • ‘Anatoly Solovianenko’
  • ‘Prazdnichny’
  • ‘Sladky Greh’

1 commentaire:

emilie la brestoise a dit…

ils sont superbes ! je veux bien en prenrde quelques un en "nurserie" moi ! ;-)