20.7.12

CHANGER LE SYSTÈME ?


La Société Américaine des Iris (AIS) a mis en place un système d’accession aux récompenses extrêmement structuré basé sur une progression de degré en degré, avec élimination des moins brillants à chaque étape. Ce système a fait ses preuves, mais est-il cependant parfait ? Certains pensent qu’il pourrait être amélioré.

Dans la dernière livraison du bulletin de l’AIS (vol. 93 n° 2, avril 2012), Tom Waters, un original adhérent, présente un projet de réforme. Actuellement, pour obtenir une distinction un iris doit avoir été noté par un grand nombre de juges qui l’auront apprécié au cours de la saison de floraison. Ceci implique que, pour avoir des chances de triompher, une variété doit être particulièrement bien distribuée à travers le pays : plus elle a des chances d’être vue, plus elle a de chances d’être notée. Waters cite l’exemple suivant : « Un iris A est cultivé par 500 juges. 100 juges le considèrent comme digne d’être récompense, les 400 autres juges ne le trouvent pas digne (peut-être a-t-il mal poussé ou mal fleuri chez eux). Un iris B a été vu par 100 juges en différentes régions du pays, et ces 100 juges sont d’accord pour dire que cet iris doit être récompensé. Les deux variétés ont reçu 100 votes et seront traitées de la même façon dans le système actuel. Mais il est évident que l’iris B est supérieur (il a bien marché pour tous ceux qui l’ont apprécié), tandis que le A n’a pas été brillant dabs 80 % des jardins !
La conséquence est évidente : un iris peut remporter une médaille même si la plupart des juges ne l’en ont pas jugé digne, simplement du fait qu’il a été vu par beaucoup, beaucoup de juges. »
Il fait cette suggestion : « Au lieu de faire voter les juges pour un certain nombre d’iris précisément désignés (1), qu’ils votent pour tout iris qu’ils ont eu l’occasion d’évaluer. On fait ensuite l’addition de tous les points reçus par chaque iris. Les juges qui n’ont pas vu et évalué un iris n’ont aucune influence sur son sort, alors que dans le système actuel, le fait de ne pas avoir vu un iris est en fait voter contre lui. »
Il ajoute : « On ne doit plus considérer que ne pas connaître et désapprouver sont la même chose. » C’est en effet une lacune du système que de ne pas tenir compte des désapprobations.

Cette suggestion me semble donc pleine de bon sens. L’attribution des récompenses ne serait plus assujettie à la quantité de plantes présentes dans les jardins, et les variétés valeureuses mais moins bien commercialisées auraient aussi leur chance. Il faut cependant admettre que les plus hautes récompenses concernent des variétés en générales excellentes à tous points de vue, ne serait-ce que parce que la compétition est d’une telle durée que les premiers jugements favorables ont pu être corrigés par une appréciation étalée sur de nombreuses années. Quoi qu’il en soit la suggestion de Tom Waters est particulièrement intéressante. A-t-elle cependant quelque chance d’être prise en considération ? Les producteurs d’iris, ceux donc qui les commercialisent, tiennent une grande place au sein de l’AIS (contrairement à ce qui se produit en Europe où les rivalités commerciales font que les producteurs se tiennent en marge des sociétés iridophiles pour ne pas être soupçonnés de vouloir les investir à leur profit) et peut-être craindront-ils que des plantes « indépendantes » ne fassent de l’ombre à celles qu’ils commercialisent…

Iconographie :
‘Dream Lover’(Tams, 1971 – DM 1977), l’une des DM qui eu le moins de succès commercial ;
‘Debby Rairdon’ (Kuntz, 1965 – DM 1971), une exception à la règle de Tom Waters ;
‘Mesmerizer’(Byers, 1991 – DM 2002), l’une des DM les plus controversées ;
‘Sky Hooks’ (Osborne, 1980 – AM 1986), une variété qui n’a pas dépassé le stade de l’AM, mais qui a été universellement appréciée.

(1) Les juges reçoivent chaque année la liste des variétés qu’ils ont à juger pour chaque degré de la course aux honneurs. Cette liste est établie en fonction des conditions de participation précisées dans le règlement de la compétition.

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