1.6.12

APRÈS UN PLAIDOYER

La chronique de la semaine dernière a suscité des commentaires divergents. Plusieurs lecteurs m’ont informé de leur approbation, d’autres n’ont pas partagé mon point de vue.

Les premiers disent qu’ils constatent eux-même que beaucoup de nouveaux cultivars ne se distinguent guère d’offres précédentes, et ils ne voient pas l’intérêt de mettre sur le marché autant de variétés aussi proches. Certains font le rapprochement avec les rosiers pour lesquels, disent-ils, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Leur embarras n’est pas apaisé par les descriptions emphatiques que l’on trouve dans certains catalogues où les caractéristiques de la fleur sont mises en avant alors que celles de la plante sont rarement évoquées. Pour être mieux informés il y a les sociétés iridophiles et les forums comme celui du site de la SFIB, auxquels il est facile de se brancher.

Les seconds, des hybrideurs, ont deux sortes de réactions :
· Les uns ne perçoivent pas le marché de l’iris avec le même œil que moi ; ils ne ressentent pas la pression commerciale qui peut pousser à proposer des produits analogues à ceux des confrères ; ils voient dans l’obtention de nouvelles variétés une recherche de la perfection tant horticole qu’artistique.
· Les autres s’interrogent sur la pertinence de leur travail et l’intérêt que peut avoir l’enregistrement puis la commercialisation de leur semis dès lors que ceux-ci ne présentent pas de changement nettement et extérieurement perceptible par celui qui veut acheter des iris.
La candeur des uns démontre que l’iridophilie recèle encore des richesses de sincérité et d’enthousiasme que les considérations mercantiles n’ont heureusement pas taries. La perplexité des autres est également à leur honneur. Aux uns comme aux autres, je dis : « Continuez à vous faire plaisir, en même temps que vous poursuivez le but que vous vous êtes fixé. Vous serez toujours récompensés par la décharge d’adrénaline que va déclencher l’apparition de chaque nouvelle fleur, et par la joie de découvrir un progrès ou une modification qui vous semblera important, ou au contraire la délicieuse surprise de voir apparaître quelque chose à quoi vous ne vous attendiez pas et qui vous séduit immédiatement. » C’est cela le plaisir de l’hybridation, un plaisir qui doit être bien moindre quand il se limite à montrer son savoir-faire pour ne pas être en reste par rapport aux autres.

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