2.3.12

LA FLEUR DU MOIS





‘OKAVANGO’

On reproche parfois à Ladislav Muska, l’obtenteur Slovaque, de n’avoir pas été assez sélectif et d’avoir enregistré de trop nombreuses variétés. Il est vrai que certaines de ses obtentions ne méritaient pas vraiment d’être retenues. Mais il en est d’autres, qui sont vraiment des réussites. ‘Okavango’ (Muska, 1994) fait partie de celles-là. Mon opinion s’appuie tout d’abord sur la qualité de la plante. Cet iris est arrivé chez moi en 1997 et depuis ce moment il a régulièrement fleuri chaque année, se développant normalement et ne montrant jamais aucune trace d’atteinte de maladies. Il est d’une taille plutôt élevée (95 cm en moyenne) et présente en général trois branches par hampe florale. Si je devais le noter sur ce chapitre je lui donnerais un peu plus que la moyenne. Si l’on se place au plan de la fleur, l’appréciation sera nettement favorable : un coloris original, une fleur bien formée, de bonne taille, ondulée et généreusement dentelée. La photo ci-jointe lui rend justice.

‘Okavango’ est le fruit d’un croisement entre ‘Tomorrow’s Child’ (Blyth B., 1984) et ‘Lady Madonna’ (Schreiner, 1984).

Le premier est bien connu chez nous. Sans être particulièrement original son coloris, bien net et vif, est intéressant et sa floraison abondante en fait un agrément du jardin. Il tient ces qualités en grande partie à ‘Sostenique’ (Blyth B., 1975), et son autre ancêtre, ‘Latin Tempo’ (Blyth B., 1974), a contribué à son coloris. Son géniteur ‘Lady Madonna’ n’a pas eu le même succès commercial en France et il me semble qu’il n’est jamais apparu sur notre marché. Par ailleurs il n’a eu qu’une courte vie dans le catalogue de son obtenteur. C’est pourtant une variété relativement importante, souvent utilisée par Ladislav Muska, mais aussi par d’autres hybrideurs comme Schreiner, bien sûr, Kasperek, Cadd et le Slovène Izidor Golob. Ce qui est recherché, c’est l’abondance et la densité des dentelures qui la caractérisent. Ces agréments se trouvent déjà à la génération précédente chez ‘Fabulous Frills’. Sur ‘Okavango’ ils sont particulièrement présents et ils font tout le charme de cet iris.

Il n’y a que Muska lui-même qui ait utilisé ‘Okavango’ dans ses croisements. ‘Erebuni’, de 1998 et ‘Corso’, de 1997 en sont des descendants. Ce dernier, qui a la même coloration, en est une agréable amélioration.

On ne peut pas dire que ‘Okavango’ soit l’iris du siècle, mais tel qu’il est, il est agréable à voir, d’une réjouissante vigueur et fidèle au jardin. Cela suffit bien pour que je l’apprécie et que je lui consacre cette petite chronique mensuelle où se rencontrent mes iris favoris.

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