1.10.10











LA FLEUR DU MOIS :

les B.C. d’Ensminger

Ce mois-ci, ce n’est pas une fleur qui est choisie, mais plusieurs, obtenues par Allan Ensminger, un hybrideur américain qui s’est fait une spécialité des iris maculosas (ou « broken color »).

Dès mes débuts en iridophilie j’ai été intrigué par les iris « broken color ». C’était en 1981 et en France, à cette époque, il n’en était guère question. Mais j’avais appris leur existence par une de mes lectures, je ne sais plus laquelle, et j’ai souhaité tout de suite voir ce qu ‘étaient ces iris bariolés. A ce moment là je n’avais pas le volant de connaissances et de relations dont je dispose aujourd’hui, et je ne savais pas où voir, et me procurer, ces fleurs-là. Il faut dire que jusqu’à la fin des années 80, personne n’accordait beaucoup de crédit aux iris « broken color ». Il n’y avait guère qu’Allan Ensminger qui s’y intéressait et encore le faisait-il assez discrètement, proposant à la vente des fleurs non enregistrées, offertes par lots, comme une sorte de bonus original et même fantaisiste. Peu a peu il s’est enhardi et a enregistré celles de ses obtentions qui lui paraissaient le plus digne d’intérêt. Dès 1973, on trouve ‘Dominocus’, en blanc marbré de bleu-violet, ou ‘Oohs and Ahs’ en bleu de lin taché de violet. Mais il faut attendre 1977 pour découvrir ‘Doodle Strudle’, toujours en bleu clair et bleu foncé, puis 1978 pour ‘Inty Greyshun’, violet améthyste barbouillé de blanc, qui marque vraiment le début de la ligne des « broken color » d’Ensminger.

Mes deux premiers maculosas ont été ‘Pandora’s Purple’ (Ensminger, 1981) et ‘Purple Streaker’ (Ensminger, 1981). Je les ai plantés en 1992. Ils sont arrivés en Touraine à l’occasion d’un échange, mais je ne me souviens plus d’où ils provenaient : soit de chez Igor Fédoroff, soit de chez Noël Guillou, avec qui j’échangeais beaucoup de plantes à cette époque. Le premier n’est pas vraiment un maculosa comme on les imagine, mais le second fait furieusement penser à une variété beaucoup plus célèbre : ‘Batik’ (Ensminger, 1981) qui se trouve être son descendant direct. Nos deux héros du jour proviennent en droite ligne de cet ‘Inty Greyshun’ dont il est question plus haut.

Je me suis ensuite procuré le fameux ‘Maria Tormena’ (Ensminger, 1987). Cela n’a pas été sans mal ! Ne sachant ni où ni comment l’acheter, j’étais sur le point de me payer le culot d’écrire à sa dédicataire, la signora Tormena dont j’avais découvert l’adresse en Italie, quand j’ai appris qu’il était en vente en Belgique, chez Koen Engelen, près d’Anvers. ‘Maria Tormena’ figure toujours dans ma collection.

Il a été rejoint quelques années plus tard par ‘Brindled Beauty’ (Ensminger, 1994), un descendant de ‘Maria Tormena’ très élégant, sans ce côté vulgaire que prennent souvent les B.C.

Depuis, d’autres « broken color » sont venus compléter ma collection. Mais à l’équipe de base j’accorde une valeur sentimentale qui lui vaut de faire l’objet de la présente chronique.

1 commentaire:

jibe a dit…

Dans les iris de Ensminger (hormis batik)celui que j'ai cultivé et qui a retenu le plus mon attention c'est PEACH JAM. Bien sur c'est un broken color mais en plus il est remontant, les deux ou trois ans ou je l'ai cultivé il a systématiquement TOUJOURS refleuri. C'est un des iris que je regrette le plus de ne plus avoir en culture et comme je l'avais acheté aux USA et que je ne l'ai jamais vu disponible en Europe... C'est un iris dont je n'arrive pas à faire le ''deuil'' !!! Sans doute un jour je l'aurai de nouveau !
Je l'ai aussi utilisé en hybridation et je conserve encore 3 de ses rejetons précieusement, pour un futur hypothétique sans doute !!