7.5.10











UNE TROISIÈME RÉVOLUTION ?

Dans une chronique précédente, la genèse des plicatas sur fond de « carotène-amoenas » a été présentée telle que Keith Keppel l’a décrit dans un article paru dans le numéro 2010/1 du Bulletin de l’AIS. L’article se poursuit avec l’analyse de la répartition des couleurs sur les iris plicatas. Puis vient l’application du principe précédent aux « carotène-amoenas », c’est à dire aux fleurs dont les pétales sont blancs et les sépales colorés par des pigments caroténoïdes (jaune, orange, rose…).

Keppel commence par définir les iris plicatas, puis il fait de même pour les « carotène-amoenas », et il termine en donnant la liste des combinaisons possibles entre tous ces caractères. Cela donne le tableau suivant :

« Trois sortes de plicatas :

A. Plicata ordinaire : pétales plus ou moins marqués, sépales marqués seulement sur le bord ;
B. Plicata classique : pétales et sépales marqués sur les bords ;
C. Amoena Plicata : les marques sont effacées sur les pétales, elles n’apparaissent que sur le bord des sépales.

Trois sortes de « carotène-amoenas » :

X. « Carotène-amoena » proprement dit : Pétales blancs, sépales pleinement colorés ;
Y. « Carotène-amoena » à bords clairs : pétales blancs, sépales colorés, mais s’éclaircissant, voire devenant blanc, vers le bord ;
Z. « Carotène-amoena » à bords colorés : pétales blancs, sépales blancs avec bandes colorée au bord.

Combinaisons des caractères précédents (considérant, à titre d’exemple que le dessin plicata est bleu et que le fond « carotène-amoena » est orange, ce qui doit aboutir à un ton de brun là où les colorations se superposent) :

A+X. Pétales bleus, sépales orange avec bords bruns ;
A+Y. Pétales bleus, sépales orange avec bords bleus ;
A+Z. Pétales bleus, sépales blancs bordés de brun ;

B+X. Pétales blancs cernés de bleu, sépales orange bordés de brun ;
B+Y. Pétales blancs cernés de bleu, sépales orange bordés de bleu ;
B+Z. Pétales blancs cernés de bleu, sépales blancs bordés de brun ;

C+X. Pétales blancs, sépales orange bordés de brun ;
C+Y. Pétales blancs, sépales orange bordés de bleu ;
C+Z. Pétales blancs, sépales blancs bordés de brun. »

Evidemment la combinaison des caractères suivra le même principe quelle que soit les colorations en présence, celles, anthocyaniques, de l’élément plicata (bleu, violet, pourpre…), et celles, caroténoïdes, du « fond » (jaune, orange, rose…).

Si vous ajoutez à cela les différentes teintes que peuvent prendre ces couleurs selon le degré de saturation ou l’influence visuelle des pigments les uns sur les autres, ou encore selon la largeur des bords, colorés ou non, vous imaginez le nombre pratiquement infini des colorations obtenues.

L’apparition d’un modèle nouveau comme celui du semis R41-4 de Barry Blyth ouvre donc l’avenir vers des iris dans des mélanges de couleurs comme on n’en a pas encore vu. On est bien en présence d’une nouvelle révolution dans le monde des iris comme celui-ci en a connu avec l’intrusion de la tétraploïdie ou avec l’apparition de la couleur rose.

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