19.2.10











C’EST LE MAÎTRE QUI LE DIT
Ou les définitions de Keith Keppel


Dans son dernier catalogue (2010), que je viens de recevoir, Keith Keppel a consacré une demi-page aux définitions de ce qui constitue son activité principale actuellement : les iris plicatas, luminatas et glaciatas. J’ai trouvé qu’elles étaient tellement claires et précises que j’ai souhaité en faire profiter les amateurs qui lisent ces lignes.

Plicata

Un iris plicata est « une fleur dont le fond est blanc ou de couleur claire, piqueté, pointillé ou lavé d’une couleur plus sombre et contrastante. Oui, mais quel groupe complexe cela constitue ! La couleur du fond peut être blanche, jaune, rose ou orange – avec toutes les teintes intermédiaires et tous les niveaux de saturation. Les dessins sont en bleu, violet, pourpre, orchidée (des couleurs froides), mais peuvent paraître rouges, bruns, ou même verdâtre quand ils recouvrent un fond coloré. Ces dessins partent des épaules et, de là, peuvent (mais pas obligatoirement) gagner les bords de tous les tépales, à moins que des bords ils ne gagnent l’intérieur des tépales. Ils peuvent être très denses (1) ou si discrets qu’ils vous faut aller à la chasse pour les trouver (comme chez ‘Laced Cotton’, où ils apparaissent à peine sur les épaules).

Luminata

Un luminata, en revanche, présente les mêmes dessins plicatas sur les mêmes fonds légèrement colorés. L’application a été faite sur les sépales ( et d’habitude aussi sur les pétales), mais tend à s’éclaircir notablement aux bords. Des veines plus claires apparaissent habituellement dans les parties colorées. Mais ce qui définit le modèle luminata, c’est une zone claire absolument pure de part et d’autre de la barbe. Pas une seule trace de la couleur de couverture. ‘Montmartre’ (Keppel 2008) est un bon exemple de luminata classique.

Luminata-plicata

C’est une fleur qui comporte les deux modèles en même temps, superposés. Les endroits où les plicatas ne sont pas marqués sont typiquement les endroits où les luminatas le sont, et vice versa, ce qui signifie qu’on finit par avoir une fleur presque complètement marquée.

Glaciata

Le terme de « glaciata » s’applique aux iris qui par nature devraient être normalement des plicatas, des luminatas ou des luminatas-plicatas, mais qui, d’une façon ou d’une autre, n’ont aucune sorte de marquage. C’est comme si ils étaient programmés pour le marquage, mais que quelqu’un avait oublié de tourner le robinet du colorant. Ils n’ont pas la moindre trace de couleur de marquage, seulement la couleur de fond, d’une clarté absolue (2). Ils peuvent être blancs et/ou d’une ou plusieurs autres couleurs de fond. C’est la clarté de cette couleur qui les rend remarquables.

Avec un nombre quasi infini de combinaisons de couleurs de dessus, de couleurs de fond, de couleurs de barbes, de répartition des ces couleurs, est-il étonnant que le modèle plicata soit un monde aussi passionnant à explorer ? »

On ne peut qu’avoir le même enthousiasme que Keith Keppel vis à vis de ce monde inépuisable, dont il est un incontestable champion et dont il nous fait partager chaque année de nouvelles facettes.

(1) K. Keppel cite comme exemple ‘Tunnel Vision’ (Keppel 2010) ;
(2) Exemple cité : ‘Sun Shine In’ (Keppel 2010).

Aucun commentaire: