30.12.09







L’article suivant sort du cadre habituel des chroniques d’Irisenligne. Il y a quelques semaines que je l’ai rédigé dans le but initial de le publier dans « Iris & Bulbeuses », le bulletin annuel de la SFIB. Mais des étudiants ayant posé la question « Comment ça marche ?» sur le forum du site de la SFIB, et ayant exprimé le besoin de disposer rapidement de l’information, j’ai modifié mes priorités.

COMMENT ÇA MARCHE
La reproduction des iris

Au printemps dernier, lorsque je tenais la permanence de la SFIB au jardin d’iris de TECOMAH, plusieurs visiteurs m’ont posé la question suivante : « Mais comment ça marche, l’hybridation des iris ? » Les explications que j’ai données sont restées simplistes, c’est pourquoi, aujourd’hui, je vais essayer d’être plus précis, sans tomber dans le discours scientifique cependant. Je vais m’appuyer sur un article de Don Spoon, publié dans le n° 329 du bulletin de l’AIS.

Chaque fleur d’iris porte à la fois les éléments des deux sexes. La partie femelle est le pistil, composé du stigmate, du style et de l’ovaire. La partie mâle, c’est l’étamine avec son filament qui porte l’anthère et les quatre sacs polliniques. Lorsqu’ils seront bien secs, ces sacs s’ouvriront et libèreront les grains de pollen prêts à partir vers une autre fleur, soit sur le dos d’un bombyle, soit au bout des brucelles d’un hybrideur. Le stigmate fabrique une sécrétion poisseuse dans laquelle se collent les grains de pollen, lesquels y trouvent aussi les ingrédients chimiques qui permettent leur germination et le développement de leur tube pollinique qui va pénétrer dans le tissu du style pour progresser vers l’ovaire. L’ovaire contient les ovules, dans une atmosphère humide propice à la fécondation. Ces ovules sont alignés en rangs et alimentés par un cordon, un peu comme les fœtus d’un mammifère.

Quand on dépose du pollen sur la lèvre collante du stigmate, commence une véritable course entre les grains pour étendre leur tube jusqu’à l’ovule. Le voyage est long et plein d’embûches. Les noyaux de sperme (ils sont au nombre de deux) glissent à l’intérieur du tube et descendent vers l’ovule où ils vont pénétrer par un minuscule orifice et accomplir leur œuvre de vie. Un grain de pollen féconde un ovule et un seul. Il met environ huit heures pour se développer et parvenir au contact de l’ovule. Les grains de pollen peuvent n’être déposés que sur une seule des trois lèvres stigmatiques ; ils féconderont néanmoins l’ensemble des ovules, dans les trois compartiments de l’ovaire. Néanmoins il est plus prudent de déposer du pollen sur les trois stigmates.

Dès qu’ils sont fécondés les ovules (il peut y en avoir jusqu’à une centaine dans une capsule) commencent à se développer : ils grossissent et la capsule qui les contient prend du ventre. Elle mettra environ deux mois pour atteindre la maturité. Quand les graines seront mûres, la capsule va jaunir, se dessécher et s’ouvrir par le haut. Dans la nature l’éclatement de la capsule aboutira à laisser tomber au sol les graines qui s’en échappent. Certaines, un jour, germeront et donneront naissance à une nouvelle plante. Mais les hybrideurs que nous sommes guettent l’ouverture des capsules et s’empressent de recueillir les graines avant qu’elles ne tombent.

La suite, c’est une autre histoire…






CECI EST LE DERNIÈRE LIVRAISON D'IRISENLIGNE POUR L'ANNÉE 2009. BONNE ANNÉE 2010 À TOUS LES LECTEURS DE CE BLOG CONSACRÉ EXCLUSIVEMENT AUX IRIS.

Aucun commentaire: