18.9.09







LES DEUX PASSIONS DU PROFESSEUR ESSIG

On peut toujours chercher ! Il n’y a pas d’autres hybrideurs d’iris qui ait obtenu une médaille du gouvernement français ! Le professeur Essig est bien le seul. Cependant ce n’est pas pour son travail avec les iris qu’il a reçu cette distinction, mais plutôt pour ses recherches en entomologie. Car avant de s’intéresser aux iris, ce véritable scientifique était un spécialiste des insectes et en particulier des pucerons. En la matière ses ouvrages ont fait autorité et il est encore connu et reconnu.

Edward Oliver Essig, natif de l’Illinois, a grandi en Californie où il a fait ses études classiques et scientifiques. En 1912 il a obtenu un Master of Science qui lui a ouvert les portes de l’Université de Californie, à Berkeley. Il y a vécu toute une carrière de professeur, avant de prendre sa retraite en 1951. Il s’était fait l’apôtre de l’utilisation comme aliment de certains insectes et il lui arrivait de servir à ses hôtes des sauterelles au chocolat, ce qui n’était pas forcément apprécié !

Quand on est une pointure en matière de pucerons, on ne peut pas ne pas s’intéresser à ce qui concerne le monde végétal, et Edward Essig s’est très tôt passionné pour l’horticulture. Il avait d’ailleurs un jardin splendide, avant même de diriger son regard vers les iris. En Californie, dans les années 20, les iris avaient trouvé leur place. C’est là qu’est née l’AIS, c’est là qu’Edward Essig, alors âgé d’un peu plus de trente ans, a fait la connaissance d’un autre scientifique, Sydney B. Mitchell, déjà considéré comme une sommité en matière d’iris et hybrideur compétent et apprécié. Son mentor lui a appris ce qu’il ne savait pas encore sur la culture et l’hybridation des iris, de sorte que Edward Essig s’est pris de passion pour cette plante. Il s’intéressait déjà au problème de l’adaptation des plantes nécessitant une période de froid pour se développer sous les climats doux ou chauds. Il a fait de ce défi le thème de ses travaux sur les iris. Sans doute peut-on maintenant en cultiver avec succès en Arizona ou Texas en partie grâce à ses recherches, même si le problème n’est pas encore complètement résolu.

Sa carrière d’hybrideur n’a pas été des plus prolifiques, mais bon nombre de ses obtentions ont retenu l’attention des juges de l’époque et ont reçu des récompenses. Deux iris blancs ‘Easter Morn’ (31) et ‘Mount Washington’ (39), et deux bleus ‘Sierra Blue’ (32) et ‘Shining Waters’ (30) ont suffit à sa renommée. En particulier ‘Sierra Blue’ (32) qui a reçu la Dykes Medal en 1935. Cette variété se trouve aussi être le grand parent d’un autre vainqueur de la DM, ‘Blue Rhythm’ (Whiting 45), lequel se trouve à son tour à l’origine de deux autres récipiendaires de la DM : ‘Eleanor’s Pride’ (Watkins 52 – DM 61) et ‘Whole Cloth’ (Cook 57 – DM 62). On peut d’ailleurs continuer la filiation car d’ ‘Eleanor’s Pride’ provient ‘Winter Olympics’ (O. Brown 63 – DM 67). Quant à ‘Whole Cloth’, s’il n’a pas engendré directement de vainqueur de la DM, il est néanmoins au pedigree d’un grand nombre d’iris de grande valeur.

Le Professeur Essig aura laissé une trace dans les deux matières qui ont constitué ses passions : les insectes et les iris. Il s’inscrit donc dans cette tradition qui veut que les créateurs d’iris ont eu souvent un autre métier dans lequel ils ont également excellé.

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