4.10.08
















SALADE LOUISIANAISE

Dans le bulletin n° 350 (July 2008) de l’AIS, j’ai trouvé un article signé Robert Treadway (vice-président de l’AIS pour l’Arkansas) qui fait le point sur les origines des iris de Louisiane. Le présent article est largement inspiré de ce texte.

En matière d’iris, la salade louisianaise se compose de cinq ingrédients :
I. I. hexagona – Walter 1788
II. I. fulva – Ker-Gawler 1812
III. I. giganticaerulea – Small 1929
IV. I. brevicaulis- Rafinesque 1817
V. I. nelsonii – Randolf 1966
Ils constituent la série HEXAGONAE de la section Limniris, du genre IRIS selon la classification Rodionenko.

Ils sont classés ci-dessus dans l’ordre de leur découverte en milieu naturel.

Iris hexagona, a été décrit par Walter dès 1788. Il présente des fleurs allant du bleu pâle au rose, voire pourpre, rarement blanches. Les sépales retombants s’étalent largement. A noter, le signal jaune, très visible. Les pétales, redressés, sont plus petits et plus étroits que les sépales. Les fleurs s’élèvent au-dessus du feuillage, persistant. Les touffes deviennent rapidement volumineuses. Elles poussent dans les prairies humides ou les marécages, spécialement en Louisiane, mais aussi dans tout le sud des USA, remontant vers le nord le long des cours d’eau. C’est la plante emblématique du Sud, c’est pourquoi cet iris est surnommé « Dixie Iris ».

Iris fulva a été décrit en 1812. Avec ses délicates fleurs d’un brun-rouge cuivré, rarement jaunes, c’est lui aussi une espèce originaire du sud des Etats-Unis que l’on trouve dans les parties humides, tout du long de la vallée du Mississipi et de ses affluents jusqu’aux portes de Chicago, dans l’Illinois. Ses larges sépales arqués vers le bas, sont marqués d’un signal jaune, tandis que ses pétales, également incurvés, sont un peu plus étroits que les sépales. Il n’y a guère plus de deux fleurs par tige. Elles s’élèvent au-dessus d’un feuillage falciforme qui provient de touffes généralement volumineuses.

Iris brevicaulis est plus discret, mais il pousse dans une aire très vaste allant du Golfe de Mexique à la frontière du Canada. On le surnomme « Zigzag iris » en raison de ses tiges qui ne se dressent pas mais se courbent à 45° pour laisser de l’espace aux fleurs qui naissent à chaque aisselle. Il se distingue des autres iris de la série par des sortes de fausses barbes jaunes sur les sépales. C’est l’espèce naine des HEXAGONAE : il ne dépasse pas 50cm de haut. Dans la description des fleurs qu’il en donne dans le n° 132 d’Iris & Bulbeuses, Jean Louis Latil écrit : « largement ouvertes, à pétales étalés et sépales retombant, diamètre 6 - 10 cm, de couleur variable allant du bleu-pourpre au bleu-violet pâle. Les fleurs sont généralement à l'intérieur du feuillage. »

Iris giganticaerulea, comme son nom le laisse à penser, est le plus grand des iris de Louisiane. C’est aussi l’espèce la plus commune. Il peut dépasser 1 mètre de hauteur et les feuilles elles-mêmes atteignent plus de 90cm de longueur. Il se trouve en abondance le long du Golfe du Mexique, tout autour de New Orleans. Même si chaque tige ne porte qu’une ou deux fleurs, il arrive à former une vaste étendue bleue là où il s’étale, dans un milieu humide et dans un climat doux. Ses larges sépales, ses pétales dressés vers le ciel, en font une des merveilles des bayous de Louisiane.


Iris nelsonii est la dernière espèce à avoir été découverte, dans le marais de la paroisse (c’est ainsi qu’en Louisiane on appelle ce qui ailleurs aux USA est dénommé un comté) de Vermilion, près de la petite ville d’Abbeville (d’où le surnom de « rouge d’Abbeville »). Mais s’agit-il vraiment d’une espèce ? Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un ménage à trois entre I. fulva, I. brevicaulis, et I. giganticaerulea. Peut-être un hybride, donc, mais un hybride stabilisé à qui on peut attribuer le statut d’espèce. C’est L.E. Randolph, qui en a fait la description précise en 1966, et l’a baptisée du nom de Iris nelsonii, en hommage à Ira S. Nelson, un universitaire qui, à partir de 1941, a développé l’hybridation des iris de Louisiane. Il constitue de vigoureuses touffes d’un feuillage étroit, très vert, couronné au moment de la floraison par de jolies fleurs dans les tons de rouge vineux.

La recette de la salade louisianaise s’est élaborée à partir des quatre premières espèces, la cinquième est venue plus tard l’enrichir et lui apporter le coloris rouge qui n’existait pas au début. Peu à peu s’est constituée la catégorie des iris hybrides de Louisiane, ou Louisianas, qui est devenue la plus populaire et la plus riche après celle des grands iris (TB). C’est même la catégorie majoritaire en Australie. C’est une belle aventure qui mérite d’être contée, mais, comme dit Rudyard Kipling, « ceci est une autre histoire ».

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonne idée que ce post sur les iris de louisiane : je suis en débat avec ' Jardin du Morvan" à propos de leur " giganticooerulea" résistant au gel ! et qui ressemble plutot à brevicaulis ou à un hybride !