20.10.08







EN AVANT, CALME ET DROIT

Cette devise de cavalier a été choisie comme titre d’un de ses livres par l’écrivain François Nourissier. Même si les éperons dont il va être question sont plutôt ceux des antiques nefs guerrières que ceux destinés à aiguillonner les chevaux, c’est cette phrase qui m’est venue à l’esprit quand il s’est agi de donner un titre à une nouvelle chronique sur les iris à éperons.

Dans la précédente, publiée ici fin juillet dernier, une certaine confusion avait été notée à propos du rôle des hybrideurs français dans l’historique des iris rostratas. D’ailleurs Lawrence Ransom, puis Jean Peyrard, tous deux artisans des rostratas à la française, m’en ont fait la remarque. Je vais essayer aujourd’hui de faire le point sur la façon dont nos compatriotes ont abordé le sujet.

Le premier Français à s’être intéressé aux iris à éperons semble avoir été, en effet, Jean Peyrard. Son ‘Ostrogoth’ est apparu en 1993. C’est un croisement Sky Hooks x Golden Encore. Avec de petits éperons blancs à l’extrémité des barbes orange, plus apparents sur les fleurs du haut de la tige que sur le reste. En 2000, ‘Messire Benoit’ renouvelle l’expérience. C’est un iris issu de ‘Horned Flare’ (Austin 63), via ‘Flag of Truce’ (Rowlan 86). La même année, l’IB ‘Messire Florian’, avec ses éperons bleus, rappelle son « père » ‘Sky Hooks’.

Lawrence Ransom, de son côté, s’est lancé dans les éperons dès l’enregistrement de ‘Psy’ (94), qui cumule les originalités : c’est un Iris de Table (MTB) et il présente un soupçon d’éperons ! Par la suite c’est surtout sur ses SDB que les éperons apparaissent, plus ou moins volumineux, notamment grâce à l’apport d’un semis de J. Peyrard, (Planet Iris X I. pumila) qui a transmis à ses descendants les appendices qu’il a lui-même reçus de ‘Spooned Blaze’ (Austin 64). Quant au TB ‘Jet-Setter’ (2004), il fait partie de la lignée lancée par Monty Byers, par ‘Rockstar’ (Byers 91).

Dans la famille Anfosso, à Hyères, il faut choisir la fille, Laure, pour ouvrir une autre page de l’histoire qui nous intéresse aujourd’hui. Car elle a enregistré, entre 90 et 94, quatre variétés à éperons, issues de ‘Sky Hooks’ : ‘Luciole’ (90), ‘Antigua Soleil’ (90), ‘Flûte Enchantée’ (91) puis ‘Papillon d’Automne’ (94).

Pour respecter la chronologie, c’est mon ami Bernard Laporte qui s’est ensuite lancé dans cette expérience, avec la passion qu’on lui connaît. Il a enregistré au moins cinq variétés à éperons, dont ‘Messire Lancelot’ (2004), qui est un bel exemple de son travail, mais qui descend de ‘Snow Spoon’ (Hager 82) alors que les autres proviennent de ‘Sky Hooks’.

D’autres hybrideurs français ont suivi le chemin : Christian Lanthelme, Michèle Bersillon, puis, plus récemment, Jean-Claude Jacob ou Linda Vasquez-Poupin. Luc Bourdillon est également sur les rangs, mais ses obtentions n’ont pas été enregistrées, ce qui est bien dommage.

Quant à Richard Cayeux, longtemps hésitant, il s’est mis lui aussi aux rostratas avec, à l’heure actuelle, au moins cinq réalisations enregistrées, toutes descendantes de ‘Conjuration’, via un croisement exceptionnel : Chevalier de Malte X Conjuration.

J’espère n’avoir oublié personne dans ce tableau. Car les hybrideurs français n’hésitent plus à faire enregistrer leurs cultivars et le nombre des nouveautés peu laisser la place à une omission. En tout cas, comme on dit d’habitude, si oubli il y a, il serait tout à fait involontaire !

En avant, les obtenteurs français y vont, calme et droit, aussi, car ils ont compris l’intérêt des ces iris, et les réticences constatées il y a vingt ans sont maintenant dépassées.

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