7.12.07







HISTOIRE DES XIII

Ils étaient treize. Choisis après bien des hésitations dans le catalogue Cayeux de 1981. Ils ont constitué le noyau d’une collection qui, au fil des années, s’est développée jusqu’à avoisiner les 400 variétés. En fait, ce sont bien plus de quatre cents iris qui ont été plantés dans mon jardin, car il faut compter ceux qui, pour une raison ou une autre, n’y sont pas restés. Certains ont disparu d’eux-mêmes, d’autres ont été volontairement éliminés, soit qu’ils n’aient pas voulu pousser correctement, soit qu’ils aient du laisser la place à des variétés plus récentes, faute de place pour loger tout le monde. C’est un peu ce qui s’est produit pour les treize variétés d’origine. Qui sont ceux qui ont survécu aux transplantations successives ? Qui sont ceux qui ont disparu, et pourquoi ?

La liste de 82

‘A Propos’ (Babson 64) – un bitone mauve très connu ;
‘Babbling Brook’ (Keppel 69 – DM 72) – le plus joli bleu qui soit, même aujourd’hui ;
‘Chapeau’ (Babson 71) – bicolore, beige et pourpre ;
‘Fashion Fling’ (Hall 65) – un rose orchidée doux, d’un des pères des variétés de cette couleur ;
‘Margarita’ (Schreiner 68) – un amoena blanc et bleu pervenche ;
‘Matinata’ (Schreiner 68) – le bleu outremer façon Schreiner ;
‘Raspberry Ripples’ (Niswonger 69) – magenta vif, à barbes rouges ;
‘Ruby Mine’ (Schreiner 62) – d’un rouge bourgogne bien uni ;
‘Son of Star’ (Plough 69) – un orange des plus vifs, et qui ne passe pas ;
‘Stepping Out’ (Schreiner 64 – DM 68) – Le plus fameux plicata ;
‘Surf Rider’ (Tucker 70) – l’un des premiers amoenas inversés ;
‘Tuxedo’ (Schreiner 65) – toujours majestueux iris en habit noir ;
‘Vitafire’ (Schreiner 68) – est encore l’un des plus beaux “rouges”.

A examiner cette liste, je me dis que, pour ma première commande, j’avais eu la main heureuse et, si c’était à refaire, je crois que je reprendrais les mêmes. Il manque simplement un iris blanc et un iris jaune – mais cette absence s’est trouvée comblée dès la commande suivante qui comportait ‘Bride’s Halo’ et ‘‘Outreach’-.

Les commandes ultérieures n’ont fait qu’agrandir le choix dans ces coloris traditionnels, puis, au fil du temps et de mes exigences de diversification, ont abordé des couleurs plus rares et des mélanges plus audacieux.

Ceux qui ont disparu

‘A Propos’, premier de la liste, a aussi été le premier à quitter la collection. C’est une fin accidentelle, à l’occasion d’un déménagement (depuis 82, la collection a subi quatre déménagements !). Cette variété n’a pas été remplacée parce qu’à sa disparition elle n’était plus au catalogue chez aucun producteur français. Adieu donc ‘A Propos’…
‘Fashion Fling’ n’a pas été replanté lors du dernier transfert. Il fallait choisir entre des variétés aussi intéressantes les une que les autres, faute de place pour loger tout le monde. Il a été retiré en 2002, pour céder sa place à une variété plus moderne (mais pas forcément aussi robuste, hélas).
‘Margarita’, éliminé lors du transfert de 1990 : pour manque d’originalité…
‘Matinata’, a suivi le même sort que ‘Fashion Fling’ lors de la transplantation de 2002. Pour les mêmes raisons.
‘Ruby Mine’ a figuré dans la charrette de 1990. Cette année-là a été celle d’un grand bouleversement de la collection, avec une dizaine de départs et plus de vingt arrivées.
‘Son of Star’ est mort de pourriture en 2001. Il n’a pas été renouvelé.

C’est tout. Les sept autres figurent toujours dans mon jardin.

Ceux qui restent

J’ai eu plusieurs incidents avec ‘Babbling Brook’ qui me semble ne pas aimer les déménagements. Perdu deux fois, il a été aussitôt remplacé parce que je ne conçois pas que la collection puisse se passer de lui. J’adore ses petites fleurs d’un bleu si bleu, avec cette barbe verdoyante qui ajoute de l’acidité au coloris. Depuis son dernier déplacement, il se plait bien là où il est et fleurit abondamment.
‘Chapeau’ est inusable. Il a subi sans broncher tous les tracas que je lui ai causés. Ses fleurs accusent bien leur âge, mais sa belle santé m’incite à le conserver encore quelques années…
Qu’est-ce qui pourrait me faire renoncer à ‘Raspberry Ripples’ ? Rien, apparemment puisqu’il a échappé aux réformes intervenues jusqu’à présent. Lui aussi a des fleurs plutôt petites, mais l’éclat de sa couleur le rend toujours aussi plaisant.
A mon avis il ne peut pas y avoir une collection d’iris digne de ce nom sans ‘Stepping Out’ : c’est un élément incontournable. Il n’y a pas beaucoup de plicatas modernes pour égaler sa robustesse et la netteté du contraste entre le blanc et le violet.
‘Surf Rider’ n’a certes pas l’éclat des amoenas inversés qui pullulent aujourd’hui, mais il a pour lui son antériorité, en quelque sorte c’est un jalon nécessaire, que je voudrais bien conserver, mais il n’a pas fleuri cette année et je ne suis pas sûr qu’il sera encore là au printemps prochain. Aurait-il été « absorbé » par des voisins encombrants ?
‘Tuxedo’ est un fidèle. Il n’a jamais protesté lors de ses déménagements et il n’y a qu’en 2005 qu’il n’a pas fleuri. Je lui conserve toute ma confiance. Et puis c’est le favori de ma femme, alors ! Il faut savoir faire plaisir a une personne qui ne proteste pas quand son jardin se trouve peu à peu envahi par de nouveaux iris qui empiètent dans le domaine des autres plantes.
‘Vitafire’, malgré le poids des ans, reste le plus rouge des rouges. Dans ce coloris un peu bâtard et souvent difficile, je ne lui connais qu’un rival : ‘New Centurion’ (Schreiner 93).

Quand je retrouve mes « vieux » iris, j’éprouve un plaisir qui a pour cause non seulement les qualités intrinsèques de ces plantes, mais aussi toute la nostalgie qui résulte du nombre des années que j’ai passées avec eux, et des souvenirs qu’ils font remonter à la surface de ma mémoire. Depuis les XIII, tant de choses se sont produites !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo !!! Pour votre passion !!!Je viens de découvrir votre blog , je le met en favoris et si un lien sur mon Blog vous dit , et bien pas de soucis ...
Au plaisir

Sylvain Ruaud a dit…

Merci de ces encouragements. Je vais faire un tour sur votre blog.