29.12.06




TRICOLORES À L’AMÉRICAINE

Il faut bien reconnaître que les iris tricolores (bleu, blanc, rouge) sont d’abord apparus en France. La tribu Anfosso c’est un peu précipitée pour présenter, en 1989, REVOLUTION, qui fut qualifié d’iris bleu, blanc, rouge, alors qu’il ne s’agit que d’un neglecta à barbe minium. Mais Richard Cayeux s’est fait, lui, une spécialité des véritables bleu, blanc, rouge. Il en a même enregistré une telle quantité qu’on s’est un peu demandé s’il ne savait plus faire autre chose !

Les hybrideurs américains ont été piqués au vif par ce succès français. L’émulation est une bonne chose quand elle permet le progrès.

C’est George Shoop qui s’est lancé le premier dans l’aventure. Il avait déjà plusieurs arguments : les barbes rouges, le petit DELPHI (79), à l’origine de la série française de Richard Cayeux. Procédant un peu comme ce dernier, Shoop croisa DELPHI et CONDOTTIERE (Cayeux J. 78) et obtint un iris vaguement tricolore, mais bien terne, qu’il baptisa fort à propos FRENCH CONNECTION (87). Mais chez Cayeux on avait une longueur d’avance et celle-ci s’est concrétisée par l’apparition de BAL MASQUÉ et de VIVE LA FRANCE en 91. Shoop a eu beau poursuivre sur sa lancée, son PARISIAN FLIGHT de 93 n’est pas beaucoup plus contrasté que son prédécesseur FRENCH CONNECTION.

Pendant que les Américains faisaient tous leurs efforts, le petit Français accumulait les réussites : MARBRE BLEU (93), PARISIEN (94), RUBAN BLEU (97). Ce n’est qu’en 1998 que Dona Fort, à l’extrême nord-ouest des Etats-Unis, obtenait PATRIOTIC BANNER, un iris vraiment tricolore, comme le drapeau national auquel son nom fait allusion.

Il faut cependant attendre 2005 pour découvrir un succès complet dans la recherche du bleu, blanc, rouge. Et qui est l’heureux gagnant ? Keith Keppel, naturellement, lui qui fait ce qu’il veut en matière d’hybridation. Son GYPSY LORD (voir photo) est magnifique. Il provient de PARISIAN FLIGHT, via LAST LAUGH (Shoop 2000) et la bonne sauce keppel qui y a mis son piment (Bragadoccio X Romantic Evening). En 2006, c’est la grande maison Schreiner qui ne veut pas être en reste et qui propose quelque chose d’apparemment excitant et qui se nomme MAJOR LEAGUE (voir photo). Des pétales absolument blancs, des sépales en dégradé de bleu, profond au bord, drainé de blanc sous les barbes, lesquelles sont volumineuses et d’un beau rouge vermillon. Chez Cayeux, en 2005, l’apparition de CERCLE BLEU semble signer la fin d’une impressionnante série car REUSSITE est, dans le genre, à mon avis, moins intéressant.

Que peut-on attendre maintenant de la série des tricolores ? Sans doute plus grand chose. Mais c’est l’avenir qui nous le dira !

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