9.6.06


DAVID O. NISWONGER

C’est à la fin de 1799 que la famille Niswonger, originaire de Suisse, prit à travers les Etats-Unis la route qui menait vers l’Ouest. Elle s’est arrêtée peu après avoir franchi le Mississipi gelé, le jour de l’an de 1800, dans l’Etat du Missouri, c’est à dire en plein cœur des USA. C’est là qu’est né, dans les années trente, David Niswonger. Son père était pasteur méthodiste itinérant et la famille a parcouru tout le sud du Missouri. Le point d’ancrage du jeune Dave était la ferme de ses grands-parents, et c’est dans cet environnement rural qu’il s’est pris de goût pour l’agriculture. Il a d’abord été attiré par l’arboriculture et s’est fixé pour objectif d’améliorer par greffage les arbres fruitiers. Il s’est d’abord essayé sur les cerisiers, mais a obtenu ses premiers succès avec les noyers. Le désir de créer était déjà en lui ; il avait les capacités pour réussir dans l’hybridation des iris : patience et méticulosité.

C’est dès le début des années 50 qu’il s’est intéressé aux iris, et en 1952 il est devenu membre de l’AIS. Mais ce n’est qu’en 66 qu’il se risqua à enregistrer sa première obtention : SAPPHIRE FUZZ, un joli TB bleu clair qui fut d’emblée remarqué par les juges puisqu’il obtint une Honorable Mention (HM) en 1968. La machine était enclenchée et en presque quarante ans de travail, Dave Niswonger a enregistré près de 300 variétés, dans toutes les catégories.

Dave Niswonger est un homme qui sait partager. Tout ce que le petit monde des iris compte comme passionnés défile chaque année dans ses terres de Cape Girardeau, au bord du Mississipi. Au gré des allées gazonnées, on peut y voir les dernières nouveautés du maître et les milliers de variétés qu’il cultive en vue de ses hybridations. Parallèlement il donne une part importante de son temps à la cause des iris, dans les instances dirigeantes de l’AIS dont il fut le Président pour un mandat de trois ans entre 96 et 99.

Dans son imposante production il faut retenir entre autres ses deux séries fétiches :
les iris corail/blanc parmi lesquels je citerai CORAL STRAND (76), CORAL CHALICE (83), CLOUDLESS SUNRISE (84), CHAMPAGNE ELEGANCE (87) et LEAPS AND BOUNDS (2001).
Les iris à halo, dans un large spectre de coloris, HALO IN PINK (89), HALO IN ROSEWOOD (93), HALO IN PEACH (98).
Mais beaucoup d’autres variétés sont bien connues et appréciées chez nous, comme RASPBERRY RIPPLES (69), amarante à barbes rouges, LILAC TREAT (70), charmante fleur lilas à barbes minium, DREAMIN’ BLUE (74), beau bleu moyen, (voir photo), MIDNIGHT FIRE (83), bleu sombre à barbes rouges, SUNSHINE SONG (85), élégant jaune et blanc, ORANGE SLICES (87) qui obtint le deuxième prix à Florence en 90, le petit RUBY LOCKET (87),pourpre à barbes bleues, UPSIDE DOWN (94), contribution à la famille des amoenas bleus inversés, HALFWAY TO HEAVEN (96), remarquable rose indien. Cependant son triomphe fut celui d’un inattendu plicata bleu, EVERYTHING PLUS (84), qui obtint la Dykes Medal en 1991.

Toujours sur la brèche dès que le printemps se présente, cet homme rond et jovial ne reste pas inactif l’hiver : il se consacre à sa seconde passion, la généalogie. C’est ainsi qu’en l’an 2000 il a réussi à réunir dans sa ville de Cape Girardeau une « cousinade » de plus de cent descendants américains des pionniers des années 1800, pour célébrer deux cents ans de présence sur le sol des Etats-Unis.

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