17.6.05

Orville FAY

Avec Orville Fay, on aborde l’un des quatre ou cinq plus importants personnages du monde des iris. Les faits sont là pour confirmer cette affirmation. Trois de ses variétés n’ont-elles pas obtenu la Médaille de Dykes ? Et des variétés comme MARY RANDALL (50) ou RIPPLING WATERS (61) ne sont-elles pas à l’origine d’une infinité d’iris de valeur ? Ce n’est pas que cet homme discret ait enregistré un grand nombre de variétés, mais son travail, qui s’étend sur près de 40 ans, est essentiel dans l’histoire de l’hybridation et chacun des iris qu’il a introduit ont apporté quelque chose de neuf et d’important. Il aura fait mentir le principe selon lequel un bon hybrideur ne peut pas s’intéresser à tout puisque l’on trouve des variétés Fay incontournables dans presque tous les coloris, et qu’il a hybridé plusieurs autres sortes de plantes et en particulier les narcisses, les pivoines et, surtout, les hémérocalles. Toujours aimable et accueillant envers les jeunes venant prendre conseil auprès de lui, Orville Fay fait partie de ces gentlemen qui méritent à tous points de vue l’admiration dont il a fait l’objet.

On ne peut pas, évidemment citer toutes ses variétés, même si presque toutes ont été récompensées au moins d’une H.M., mais il y en a beaucoup dont il faut se rappeler.

Dans les blancs, ce sera NEW SNOW (46), enfant de SNOW FLURRY dont il a été l’un des premiers à prendre conscience des qualités exceptionnelles, CLIFFS OF DOVER (52), autre enfant de SNOW FLURRY, IRISH LINEN (54), fils du précédent, moins connu mais tout aussi beau. Ajoutons une barbe rouge et l’on aura le célèbre ARCTIC FLAME (57), qui résulte d’un croisement de SNOW FLURRY et de semis roses à barbe mandarine, qu’il considérait comme son chef d’œuvre avant qu’il n’obtienne ses grands noms que sont MARY RANDALL et RIPPLING WATERS.

Si l’on se tourne vers les jaunes, on aura le choix entre DESERT SONG (42), jaune doux, ZANTHA (49), qui est certainement la variété la plus répandue à travers le monde puisqu’on la trouve toujours par milliers dans les jardins de ville, TRULY YOURS (49), qui a obtenu la Médaille de Dykes en 53, et KINGDOM (63), qui est à l’origine du français FEU FOLLET(Cayeux 78), et des jaunes de Schreiner GOLDEN PROMENADE (75) ou WARM GOLD (72).

Les iris que l’on dit noirs n’ont pas fait peur à Orville Fay qui, dans ce coloris, nous a donné GULF STREAM (46) dont la couleur s’est trouvée enrichie par l’apport de l’espèce I. aphylla, BLACK HILLS (50) petit-fils du précédent, TOTAL ECLIPSE (52) et BLACK SWAN (60), l’un des tout premiers véritables noirs.

Dans les bleus, O. Fay n’est pas en reste. On lui doit BLUEBIRD BLUE (52) et surtout GALILEE (55), père de l’inusable BABBLING BROOK (Keppel 69 – DM 72). Dans les tons de lilas apparaît le « roi des rois », RIPPLING WATERS (61 – DM 66) : à un niveau ou à un autre, les descendants de celui-ci se comptent par centaines, avec des réussites comme DREAM LOVER (Tams 71 – DM 77), ou les Florins d’Or SPACE BLAZER (Gibson 76 – FO 78) et IKAR (Volfovitch-Moler 92 – FO 95).

Le rose fut sans doute la couleur dans laquelle Orville Fay s’est le plus impliqué, et dans laquelle aussi il a obtenu ses plus belles récompenses. Cela a commencé avec NEW HORIZON (46), très souvent utilisé par les hybrideurs suivants, puis vint MARY RANDALL (50 – DM 54) à l’origine de tout un tas de roses et de jaunes comme GRACIE PFOST (Smith E. 58), et le très foncé OVATION (Tompkins 69), et en jaune GOLDEN DELIGHT (Smith E. 59), RAINBOW GOLD (Plough 59) ou CATALYST (Keppel 79). NATIVE DANCER (53), FLEETA (56), tous deux très estimés des hybrideurs, et ESTHER FAY (61) figurent aussi parmi les beaux roses de Fay.

Il est jusqu’à l’orange qu’Orville Fay a abordé sur le tard. ORANGE CHARIOT (62), RADIANT LIGHT (63) et FLAMING DRAGON (66), superbe descendant de CHINESE CORAL (62), un autre orange, mais tirant sur le rose, avec une grosse barbe minium.

Ces exemples sont suffisants pour apporter la preuve qu’Orville Fay fut bien un seigneur de l’hybridation, et que son nom doit être connu et même révéré par tous ceux qui aiment les iris et s’intéressent à leur évolution.

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