14.5.05

VOYAGE IMAGINAIRE AU PAYS DES GRANDS IRIS
I. La Californie

Par le nombre des amateurs d’iris et celui des obtenteurs, la Californie est la terre d’élection des grands iris des jardins. Certes, le paradis est-il un peu plus au Nord, autour de Portland en Oregon, mais il n’est pas une région de Californie où l’on ne trouve des iris et, soit des hybrideurs fameux qui nous accueillent chez eux comme des amis, soit des sites emplis de nostalgie, là où opérèrent d’autres obtenteurs maintenant disparus mais que les amateurs n’oublient pas.

Partant de San Francisco, passé le Golden Gate Bridge, on arrive vite à SANTA ROSA. L’hybrideur local, c’est James Begley, dont on connaît TENNISON RIDGE (89) et PANAMA HATTIE (95). Tout près se situe SEBASTOPOL où résident Edwin et Elyse Hill, et, plus au nord, HEALDSBURG où les héritiers de l’inoubliable Monty Byers ont élu domicile, de même que les étoiles montantes que sont Anna et David Cadd, qui ont raflé en 2004 les deux premiers prix du concours de Florence (FROSTED FANTASY –2000- et MIDNIGHT MINK –2000-) . En revenant vers notre point de départ, il est facile de passer par NAPA et sa vallée célèbre pour ses vignobles, mais qui devrait aussi le devenir pour ses iris puisque John Painter, un nouvel hybrideur, s’y trouve et qu’il a beaucoup de talent (ENDEARING CHARM –2002-). Contournons la baie par l’est et arrêtons-nous à CONCORD, patrie de Carl Boswell. En remontant la vallée de la Walnut Creek, on arrive à WALNUT CREEK, là où habitent deux grands noms de l’iridophilie, Glenn Corlew, un maître des roses, de CHERUB CHOIR (68) à DESCANSO (95), et Virginia Messick dont on admire VOLTAGE (93) ou SWING AND SWAY (94). Il faut traverser la chaîne de San Pablo et descendre vers Oakland ; c’est à vingt kilomètres au sud-est que se trouve CASTRO VALLEY qui était le siège social de Larry Gaulter et le lieu où il a créé ses incontournables MARY FRANCES (73 – DM 79), PERSIAN BERRY (77) ou TIBURON (71). Puis vient HAYWARD, résidence, jadis, de Walter Luihn dont les variétés comme CALIENTE (68), SONG OF NORWAY (79 DM 86) ou BLACKOUT (86) ont fait la renommée. Traversons l’extrémité nord de la Diablo Range et retrouvons-nous dans l’immense dépression de la vallée de San Joaquin, à STOCKTON.

Pour l’amateur d’iris, STOCKTON c’est un peu comme Lourdes pour les catholiques ou La Mecque pour les musulmans. Trois des plus grands hybrideurs y ont laissé leur marque. Songez à Ben Hager, ses mythiques Melrose Gardens et ses centaines d’iris de rêve ! Trois Médailles de Dykes : VANITY (75 – DM 82), BEVERLY SILLS (79 – DM 85) et EDITH WOLFORD (86 – DM 93) ! N’oublions pas non plus Jim McWhirter à qui nos devons TEQUILA SUNRISE (78), WINTERSCAPE (84) et BRANDY (81). Enfin songeons que Keith Keppel avant de gagner les terres plus australes de l’Oregon, a vécu et travaillé ici, de même que Joë Gatty, l’homme des iris roses, à qui l’on est redevable de PLAYGIRL (77), FEMME FATALE (88) ou COMING UP ROSES (92).

Vers le nord, il n’y a qu’une cinquantaine de kilomètres avant d’arriver à SACRAMENTO, capitale de l’Etat de Californie et résidence de plusieurs hybrideurs comme Wayland Rudkin dont on entendra parler dans les années à venir ; dans la banlieue se trouve NORTH HIGHLANDS, connue depuis longtemps parce que les Dunn y ont produit leurs variétés bien appréciées comme PAGAN (73) ou CITY LIGHTS (91), mais qui est aussi le lieu de séjour de Frederick Kerr et de Joyce Ragle. Au premier on doit l’adorable QUEEN’S CIRCLE (99), à l’autre SWEET AMBROSIA (95). En se dirigeant vers les avant-postes de la Sierra Nevada, on parvient à PLACERVILLE, cher à Lloyd Austin, l’un des pères des iris à éperons. De retour à Stockton, on se dirigera vers WILTON, un peu au sud-est, où l’on découvrira le jardin de Larry Lauer, récent vainqueur de la D. M. avec STAIRWAY TO HEAVEN (93 – DM 2000) et qui n’a pas fini de faire parler de lui puisque c’est un des plus prolifiques et des plus talentueux hybrideurs d’aujourd’hui. En reprenant la route toute droite qui irrigue le centre de la vallée de San Joaquin, on passe nécessairement par Modesto puis MERCED, où demeure David Headrick (encore un nouveau venu), et où l’on bifurque vers les contreforts de la Sierra Nevada pour aller à CATHEY’S VALLEY. C’est là que se trouve un des plus beaux jardins d’iris de la région, c’est le domaine de Richard Tasco et de Roger Duncan, deux mousquetaires de l’hybridation (vous savez : « un pour tous et tous pour un »), qui nous gâtent avec SPLASHACATA (97), GOLDEN PANTHER (2000) ou HOLLYWOOD NIGHTS (2000). FRESNO n’est plus très loin ; John Weiler est installé là-bas ; nous lui devons entre autres FRESNO CALYPSO (78) et NAVAJO JEWEL (84). Cap au sud-est encore et cinquante kilomètres plus loin c’est HANFORD où officiait Carl Quadros (MADEIRA BELLE - 80), puis VISALIA dont Sanford Babson était le champion ( CHAPEAU -71 – SHIPSHAPE –69 DM 74). Un court arrêt s’impose à TULARE à la pépinière de Ed Matheny.

La visite à PORTERVILLE, tout près, sera plus longue car c’est là que Jim Gibson a produit ses fameux plicatas comme KILT LILT (70 – DM 76), LORNA LEE (66 – FO 65) ou QUEEN IN CALICO (80), et que W. B. Schortman ses grands « rouges » (CARDINAL IN FLIGHT -79). Aujourd’hui c’est le pays de George Sutton, l’auteur de plein de jolis iris comme BLUE FIN (97), BYE BYE BLUES (96) et DEVONSHIRE CREAM (99).

Finissons de remonter la vallée pour arriver à WASCO avec une pensée pour Neva Sexton et ses D.M. NEW MOON (68 – DM 73) et PACIFIC PANORAMA (60 – DM 65). LOS ANGELES n’est plus très loin, où vivait Lura Roach (SONG OF ERIN -71), mais il faut franchir la Tejon Pass avant de descendre vers la mégapole. En obliquant franchement vers l’est on se dirige vers la montagne de San Bernardino et REDLANDS où vivait S. Woodside (POP O’SHA -66 – WINGS OF DREAMS -74). Un peu plus au sud il faut faire un pèlerinage à PERRIS,pour se souvenir de Bernard Hamner et de ses obtentions mémorables comme AVALON BAY (74), CROWD PLEASER (83) et surtout WILD JASMINE (83). Ensuite, la route de San Diego passe par ESCONDIDO, le point le plus au sud de notre voyage et où flotte le souvenir de Tom Craig (BANG -55 – TABASCO -51).

Il faut maintenant revenir vers le nord, traverser de nouveau de part en part Los Angeles et prendre, au pied de Beverly Hills, la route de la côte qui nous permet de visiter Santa Monica et d’autres lieux célèbres comme Santa Barbara et San Luis Obispo avant de rattraper la côte pour un parcours exceptionnel via Big Sur, Carmel et Monterey (Ah ! Zorro !) Avant de rejoindre SALINAS et ZIGGY (97), l’étrange produit de Virginia Keyser. En continuant vers le nord on passe par FREEDOM où réside Bill Maryott, un obtenteur doué et prolifique à qui l’on doit ALMADEN (90), DEBRENEE (95), G’D MATE (87) ou LEMON FEVER (88). Au-delà ce sera l’escale obligée à SANTA CRUZ.

Comment ne pas s’arrêter chez Joseph Ghio, l’un des plus grands maîtres de l’hybridation, le champion des pedigrees compliqués et des fleurs parmi les plus élaborées. Avec plus de 300 variétés de grands iris enregistrées, et une multitude d’autres, il n’est pas facile de faire un choix et de n’évoquer que quelques-unes unes de ses réalisations. Pour faire court, en voici dix : BUBBLING OVER (82), DAWNING (95), DIALOGUE (73 – FO 75), ENTOURAGE (77 – FO 80), LADY FRIEND (81), MYSTIQUE (75 – DM 80), ROMANTIC EVENING (96), SOAP OPERA (82), STARRING (99) et WEDDING VOW (72). Chacun dans leur genre ils atteignent la perfection que seuls des très grands peuvent obtenir.

Traversons la chaîne de Santa Cruz et plongeons vers la région de San José qui n’est que l’extrémité sud de la conurbation de San Francisco. Là, passons à LOS GATOS et ayons une pensée pour Lily Gartman. Puis vient SARATOGA, séjour de John et Irene Nelson. A côté se situe CAMPBELL qui fut la ville de Maynard Knopf et reste celle de Bryce Williamson dont personne n’oublie qu’il a obtenu deux fois le Premio Firenze ( CHAMBER MUSIC (73 – FO 77) et PRINCE CHARMING –88 - FO 91) et une D.M. (JESSE’S SONG – 83 – DM 90)). Toujours plus au nord, c’est SUNNYVALE, là où demeure Manley Osborne. Celui-ci, ce n’est pas un stakhanoviste des brucelles, mais il a apporté aux amateurs d’iris des variétés à succès comme BATTLE STAR (79), GLADYS AUSTIN (85) et avant tout SKY HOOKS (80).

Désormais il n’y a plus qu’à longer l’immense baie de San Francisco et notre premier tour du pays des grands iris pourra se terminer, avec plus de souvenirs que notre tête ne peut en contenir et de quoi rêver bien au-delà des 12 heures d’avion qui nous séparent encore de Paris.

N.B. L’auteur précise qu’il n’a jamais effectué ce voyage autrement que sur la carte !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis la fils de David Headrick, et en cherchant son nom en google, j'ai trouve votre blog.

Maintenant mes parents n'ont pas leur jardin d'iris, mais ils ont faits des hybrides tres populaires ici aux etats-unis.

perdonnez moi pour le francais terrible!

Merci pour votre website tres interesant sur les irises.