4.2.05

A DEUX, C’EST MIEUX
II. Les belles équipes

Dans le petit monde des iris il y a toujours eu des couples qui se sont passionnés ensemble pour leur plante favorite et ont laissé leurs deux noms dans les annales. « Irisenligne » s’est intéressé aux ménages d’hybrideurs, des années 50 à nos jours. Pour être complet, il nous faut parler maintenant des couples d’amis ou de frères.

Précisément, parlons pour commencer des frères Watkins. Pendant les années 50, Edward et Arthur Watkins ont géré à deux la pépinière Fairmount Gardens, en Nouvelle Angleterre. Arthur était le bras de son frère Edward, handicapé. C’est cette complémentarité exemplaire qui leur a permis de produire des iris de qualité.

Entre Ben Hager et Sidney DuBose, c’était comme entre Montaigne et La Boëtie. La plupart des variétés obtenues dans les jardins de cette paire de compagnons indéfectible sont enregistrées au nom de Ben Hager, mais auraient-elles pu être produites et soignées sans l’intervention discrète de Sid DuBose ? L’amitié est une vraiment belle chose quand elle parvient à ce point de symbiose dans la recherche de la perfection.

C’est dans un autre registre que se situe la relation entre Joë Gatty et Keith Keppel. Une autre complémentarité aussi. Gatty était un génial hybrideur, amoureux des fleurs amples et romantiques, mais en faire commerce n’était pas son domaine. Keppel, en plus d’être un hybrideur d’exception et une sommité en matière de génétique des iris, ne néglige pas le côté matériel du métier. Chaque année le catalogue Keppel s’est ouvert aux productions de Joë Gatty. Les variétés de l’un et de l’autre étaient complémentaires, et leurs travaux s’appuyaient sur une utilisation partagée du potentiel génétique de leurs iris. Derrière les discrets amoenas jaunes que sont CHAMPAGNE FROST (Keppel 96) et SMILING FACES (Keppel 98), frères de semis, il y a PRECIOUS MOMENTS (Gatty 87) ; le côté maternel de l’adorable SOCIAL GRACES (Keppel 2000) est constitué de variétés Gatty : (Femme Fatale x ((Nefertiti x Playgirl) x Presence)) ; et le délicieux rose tendre KITTY KAY, tout ébouriffé, (Keppel 2002), a pour maman COMING UP ROSES (92), le dernier rose de Gatty. En sens inverse il y a du VILLAIN (Keppel 81) dans les deux variegatas de Gatty SMART ALECK (87) et HIGH DRAMA (91).

Une collaboration un peu différente s’est établie entre Abram Feuerstein et Jim McWhirter. Comme les deux précédentes elle ne s’est achevée que lors de la disparition de l’un des deux membres de l’équipe.

A la génération suivante, celle qui monte aujourd’hui, on découvre deux belles équipes. D’une part Paul Black et Tom Johnson, de l’autre Richard Tasco et Roger Duncan. Paul Black, jadis installé à Oklahoma City, en Oklahoma, a du abandonner sa pépinière ravagée par les maladies ; il a rejoint Tom Johnson à Salem dans l’Oregon, le paradis des iris. Conjuguant leurs talents, ils produisent l’un et l’autre des iris qui font désormais partie de l’élite, comme le grand bicolore NAPLES (Johnson T. 2000) ou le bleu nuit à barbes rouges PAUL BLACK (Johnson T. 2002), DUDE RANCH (Black P. 2000), Florin d’Or en 2002, ou TOM JOHNSON (Black P. 96), bitone bleu foncé à barbes orange, en course pour la D.M. de 2005. Le Californien Richard Tasco a commencé sa carrière en 1992, avec RUFFLED GODDESS, un violet améthyste impressionnant. Douze ans plus tard il collectionne les récompenses avec GOLDEN PANTHER (2000), President’s Cup 2004, et SPLASHACATA (97), Wister Medal 2004 et bien placé pour la D.M. 2005. Quant a Roger Duncan, il a débuté en 95 avec SHAKEDOWN, un très classique variegata-plicata, mais son deuxième iris, HOLLYWOOD NIGHTS (2000) est déjà considéré comme le meilleur « noir » de ce début de siècle.

Des associations comme celles qui viennent d’être évoquées devraient à l’avenir prospérer et se multiplier. En effet dans une région où les terrains sont chers, il est intéressant de réunir ses forces pour posséder les surfaces nécessaires au développement de nouvelles pépinières. Par ailleurs faire catalogue commun est une source non négligeable d’économies. Alors, quand l’amitié s’ajoute aux intérêts bien compris, quand le talent est affermi par l’émulation, on ne peut qu’obtenir des résultats flatteurs. Ce ne sont pas les amateurs d’iris qui s’en plaindront.

L’ENIGME DE LA SEMAINE

Descriptions

Irisenligne a parlé récemment de trois iris français, proches cousins : BASTILLE, RUÉE VERS L’OR et LOUIS D’OR. En voici les descriptions telles qu’elles apparaissent dans les « Check-Lists » de l’AIS.
Attribuez à chaque description le nom de variété qui va avec.

1) Jaune indien, sépales avec des raies brunes ; barbes plus foncées que jaune indien ; ondulé, frisé.
2) Jaune d’or brillant, proche du jaune cadmium, sépales avec des lignes brun clair autour des barbes jaunes.
3) Jaune brillant avec des lignes brunes autour des barbes mandarines.


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Qu’est-ce que c’est ?

Le texte en question est la traduction en Espéranto de la définition de trois iris enregistrés en 2003 par Richard Cayeux :
FANFRELUCHE
MYSTERIEUX
ROUCOULADE.
Voici la traduction des abréviations :
AA = (Alta Arista) = Grand Barbu (ou TB en anglais).
MT = (Mez-tarda) = Mi-tardif
MS = (Mez-sezona) = Mi-saison
MF = (Mez-frua) = Hâtif moyen
Sem. = (semado) = semis (ou seedling en anglais)

Les mots qui ne se traduisent pas spontanément :
Hel-flavaj ( au singulier hel-flava) = Jaune clair
Siringaj ( du substantif siringo) = Lilas
Or-flavaj ( au singulier or-flava) = Jaune d’or
Aristoj (au singulier aristo) = Barbes
Wultroj ( au singulier wultro) = Epaules
Miniaj ( du substantif minio) = Minium.
Le « j » est la marque du pluriel.

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