19.2.04

OPAL LOUISE BROWN

Au cours du dernier demi-siècle, qui fut peut-être l’âge d’or de l’hybridation des iris, quelques dames se sont particulièrement distinguées. J’ai déjà parlé de Melba Hamblen, aujourd’hui mon propos ira à Opal Brown, qui nous a quittés à 84 ans, en 1998.

Quand on lui demandait pourquoi elle avait choisi d’hybrider des iris, elle répondait : « J’ai juste voulu essayer ». Et elle avait effectivement essayé dès la fin des années 40, à Marysville, dans l’Etat de Washington où elle s’était installée après son mariage en 1936. Elle y a tellement pris goût qu’elle est allée ouvrir une pépinière d’iris, Sunnyhill Gardens, à Walla-Walla, au cœur des Montagnes Rocheuses, en 1948. Par la suite elle a transféré son exploitation plus au sud, à Milton Freewater, dans l’Etat d’Oregon, où elle s’installa en 1970.

Sa carrière d’obtentrice avait commencé par un coup d’éclat : la première variété qu’elle a enregistrée, ALTAR LIGHT (54) a d’emblée obtenu le Premio Firenze (l’ancêtre du Fiorino d’Oro que nous connaissons aujourd’hui) en 1956 ! Ce fut le point de départ d’une longue et fructueuse carrière d’hybrideur (peut-on dire d’hybridrice ou d’hybrideuse ?) qui s’est prolongée post mortem puisque Paul Black enregistrait encore en 2002 des variétés obtenues par elle. Au delà de ses quatorze Awards of Merit et de ses 90 Honorable Mentions, ses iris ont été plusieurs fois honorés au plus haut niveau. WINTER OLYMPICS (63) a décroché la Dykes Medal en 1967, alors que deux ans plus tôt son iris de bordure BAYADERE (62) avait été récompensé de la Knowlton Medal. Par la suite BLUE LUSTER (73), puis QUEEN OF HEARTS (74) ont été l’un et l’autre à deux doigts de recevoir à leur tour la DM. BLUE LUSTER a reçu des amateurs un accueil chaleureux et s’est tenu pendant vingt ans parmi les cent iris préférés des Américains. Enfin notons que ROSE CARESS (77) a été spécialement apprécié en Grande Bretagne où il a obtenu une récompense de la Royal Horticultural Society et de la British Iris Society.

En France les variétés signées O. Brown les plus appréciées sont peut-être PIPES OF PAN (63), très recherché par les hybrideurs des années 70, BARCELONA (67), brillant bicolore, fils du précédent, BUFFY (69), FAITH AS THIS (70), BOLD ACCENT (78), le jaune BIG DIPPER (81), et le rose MING ROSE (84), tandis que GENIALITY (81), splendide mauve lilas très frisé, a connu une certaine gloire comme géniteur d’iris aux pétales bordés de dentelle.

Il n’est pas donné à tout le monde de se tenir au premier rang pendant une cinquantaine d’années. Cela n’arrive qu’aux meilleurs et on peut dire qu’Opal Brown faisait bien partie de cette élite.

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