19.2.04

MARY DUNN

Ci-dessus, je parlais d’une des grandes dames des iris de la fin du dernier siècle, Opal L. Brown ; aujourd’hui j’évoquerai une autre des ces célèbres obtentrices, dont le nom est connu du monde entier, et dont nos jardins recèlent bien des œuvres. Elle s’appelait Mary Dunn. Elle est décédée en 1997, à 67 ans.

C’est en 1957, après son mariage avec Robert Dunn, qu’elle a commencé à s’adonner à l’hybridation, se faisant rapidement un nom dans le microcosme des iris. Encouragée par Carl Quadros, elle s’est mise à cultiver toutes sortes d’iris, se consacrant en particulier aux grands iris barbus et aux iris de Louisiane. Elle est sans doute plus connue chez nous pour ses TB, mais ce sont les iris de Louisiane qui lui ont apporté les plus belles récompenses. Par deux fois des cultivars issus de ses semis ont enlevé la Debaillon Medal, la plus haute récompense pour ce type de plante : RHETT, l’a emporté en 1991 (et c’est bien qu’un iris faisant allusion au célèbre « Autant en emporte le vent » ait ainsi été mis au premier plan) ; en 1992, ce fut au tour de BAJAZZO d’être pareillement couronné. Du côté des grands iris, c’est le joli CITY LIGHTS (91) qui, en 1997, a tutoyé la Wister Medal : il en faut souvent peu pour qu’une variété rate la plus haute marche d’un podium.

En quarante ans Mary Dunn a donné au monde des iris un grand choix de variétés méritantes, dont un certain nombre de valeureux plicatas. Pour n’en citer que quelques-uns, commercialisés et appréciés chez nous, parlons de HIGH FALUTIN (84), d’un joli lilas rosé, MOMENTUM (86), plicata indigo, fils de SPINNING WHEEL auquel il ressemble, CRUZIN (87), indigo marbré de blanc, ROYALIST (87), bitone violet, descendant de MYSTIQUE, DIVINE (88), lavande et prune, cousin du précédent, PATTERNS (88), superbe plicata prune, OBA-OBA (92), plicata magenta. Pour terminer il faut aussi parler de ZANY (88), blanc barbouillé d’indigo, une autre approche du type « broken colors ».

Mary Dunn, morte bien trop tôt, a laissé un grand vide dans le cœur de ses amis. Mais ceux-ci ne l’ont pas oubliée : en 2002 Joë Ghio a encore enregistré six iris de Louisiane qu’elle avait sélectionné. Par delà la tombe, elle est encore parmi nous.

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