30.1.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

LES SAISONS

Parmi les cinq noms de variétés ci-dessous, il en est un qui ne fait pas allusion à la même chose que les quatre autres. Lequel ?

· AUTUMN LEAVES
· FALL OF EAGLES
· SPRING TIDINGS
· SUMMER SUNSHINE
· WINTERSCAPE

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

BELLE DE NUIT est une obtention de Richard Cayeux. Les autres sont des iris de la maison Anfosso.




LES « DARK TOP » À LA FRANÇAISE

Dans la recherche d’iris amoenas inversés, en américain « dark top », les obtenteurs français ne sont pas en reste. Keith Keppel l’a bien dit : il y a beaucoup de progrès à faire en matière d’iris aux pétales foncés et aux sépales clairs, voire blancs, dans tous les mélanges de couleurs possibles. Lui-même s’est attelé à la tâche avec l’acharnement qu’on lui connaît, et il a proposé ces dernières années de superbes « dark top » (WISHFUL THINKING, FOGBOUND, CROWNED HEADS, ALPENVIEW…). Le mouvement qu’il a lancé et l’émulation qu’il a créée ont des répercussions jusque chez nous. Il faut s’en réjouir parce que cette recherche maintient notre pays à son rang dans le domaine de l’hybridation et nous procure des plantes spécialement intéressantes, qui devraient être rapidement disponibles dans le commerce.

C’est Michèle Bersillon qui, dans son petit jardin du Loiret, a croisé EDGE OF WINTER (Schreiner 83) et PLEDGE ALLEGIANCE (Schreiner 84). Elle a eu le bonheur d’obtenir deux variétés prometteuses, LUNE BLEUE (99) et CŒUR D’HIVER (2000). Le premier est décrit comme ayant des pétales lavande et des sépales blancs légèrement teintés lavande, tandis que le second se présente avec des pétales bleu lavande de clair à moyen, des veines plus sombres, et des sépales blancs touchés de bleu de part et d’autre des barbes.

Plus au sud, en Ardèche, Bernard Laporte a croisé HONKY TONK BLUES (Schreiner 88) et SPECIAL MOZART (Anfosso 91). Il a obtenu IRIADE (2003) qui a été spécialement remarqué ce printemps aux Jardins de Brocéliande à Bréal sous Montfort (35) lors des Iriades 2003. C’est un iris aux pétales bleu glycine s’assombrissant vers la base, et aux sépales d’un blanc crayeux à peine bleuté aux épaules.

En dehors du fait que ces trois variétés soient des plantes fort belles, il m’a paru intéressant de chercher à savoir si, malgré les apparences, elles avaient des ancêtres qui les rapprocheraient.

Pour LUNE BLEUE et CŒUR D’HIVER le caractère amoena inversé est apporté par EDGE OF WINTER qui se présente avec des pétales bleu lavande tendre et des sépales blancs à peine influencés de bleu, et des barbes blanches. On ne sait pas grand’ chose des ascendants d’EDGE OF WINTER car la firme Schreiner n’a pas jugé bon de donner le détail de ses origines au moment de son enregistrement. Tout au plus sait-on qu’il provient de BLUE FANTASY (Branch 58), un blanc bleuté issu de AIRY CHARM (Branch 54) et de WIDE WORLD (Cook 53), qui est une amorce d’amoena inversé avec des pétales bleu glycine clair et des sépales blanc bleuté. C’est à ce WIDE WORLD et à ses origines dans l’espèce I. imbricata qu’on doit l’aspect inversé d’EDGE OF WINTER. L’autre parent, PLEDGE ALLEGIANCE, a fourni le bleu plus intense et, surtout, la fleur richement ondulée qu’il doit lui-même à ses ancêtres NEPTUNE’S POOL (Moldovan 69) et REGAL RUFFLING (Reckamp 61) dans lequel sont réunis SNOW FLURRY (Rees 39), le père des iris ondulés, et CELESTIAL BLUE (Reckamp 52), descendant du bleu ciel de base, CAHOKIA (Faught 46).

IRIADE réunit deux variétés remarquables : HONKY TONK BLUES (Schreiner 88 – DM 95) et SPECIAL MOZART (Anfosso 91). C’est de ce côté, avant tout qu’il faut chercher le caractère amoena inversé puisque ce cultivar, sans être un « dark top » très typé, offre tout de même des pétales glycine plus sombres que les sépales. Il tient ces traits de SEA VENTURE (Jones 72), un véritable « dark top » aux pétales tendrement bleus et aux sépales qui, s’ils n’ont pas « la blancheur sanglotante des lys » comme disait Mallarmé, n’en sont pas moins plus clairs que les pétales. C’est normal : il est fils de AVIS (Varner 63) tenu pour l’un des points de départ des amoenas inversés. Du côté féminin, SPECIAL MOZART rassemble les gènes de MYSTIQUE (Ghio 75 – DM 80) et de FLAIR (Gatty 76), l’un bitone bleu vif, l’autre bleu clair. Il serait trop long de rebâtir l’arbre généalogique complexe de ces deux iris. Contentons-nous de dire qu’on y trouve le gratin des anciens : REHOBETH, NEW SNOW, SNOW FLURRY, CHIVALRY, CAHOKIA, SPANISH PEAKS, WHOLE CLOTH… Tous y sont et, notamment les incontournables CAHOKIA et SNOW FLURRY. HONKY TONK BLUES se situe à un extrémité d’une lignée de bleus qui comprend ADMIRAL BLUE (Schreiner 72), SAILOR’S DANCE (Schreiner 73), un frère de semis de ROYAL REGENCY (Schreiner 77) et …NEPTUNE’S POOL (Moldovan 69) ! Voilà le lien entre les deux familles ! Au demeurant cette variété n’est en rien un amoena inversé puisqu’elle se présente en bleu-violet uniforme, assez banal, mais la fleur est joliment ondulée.

Pour le reste il faut donc remonter assez loin dans les arbres respectifs de IRIADE et des deux variétés Bersillon pour trouver d’autres ancêtres communs. A vrai dire ces ancêtres là sont communs à la plupart des iris d’aujourd’hui et leur présence n’est pas significative.

Par des voies visiblement différentes, IRIADE, LUNE BLEUE et CŒUR D’HIVER sont parvenus à un résultat identique. L’hybridation offre encore des surprises. Maintenant il serait peut-être intéressant de tenter de réunir les deux approches par un mariage de IRIADE et de la lignée Bersillon. Déjà à eu lieu un croisement de CŒUR D’HIVER et de CROWNED HEADS dont Michèle Bersillon attend impatiemment le résultat. Ce CROWNED HEADS (Keppel 97) est déjà le fruit de IN REVERSE x HONKY TONK BLUES, et sous IN REVERSE (Gatty 93) il y a EDGE OF WINTER ! Il manque encore le rapprochement de l’origine ‘AVIS’ et de l’origine ‘I. imbricata’. Rien ne dit que ce rapprochement aboutirait à une nouvelle amélioration de l’effet « dark top », mais on peut l’espérer. En tout cas nous devrions avoir tout plein de jolis amoenas inversés français dans les années à venir.

23.1.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

IL ÉTAIT UNE NUIT

Les caractéristiques d’une de ces cinq variétés ne correspondent pas à celles des quatre autres. Laquelle ?

· BAR DE NUIT
· BELLE DE NUIT
· NUIT BLANCHE
· NUIT DE CHINE
· NUIT FAUVE

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

DANS LES VOILES

WAR SAILS est un iris brun-rouge ; les autres sont dans les tons de bleu.




SOCIAL GRACES

SOCIAL GRACES est une obtention récente – 2000 - de l’infatigable Keith Keppel. De ce fait elle n’est pas encore très connue en France, mais elle ne peut pas faire autrement que de le devenir, car c’est l’un des plus jolis iris que j’ai jamais vu. Imaginez une fleur lilas mauve rosé, à peine teintée d’abricot aux épaules, à peine plus pâle sous les barbes qui sont discrètes et corail clair. Pour la forme, c’est une perfection : pétales turbinés et bien dressés, sépales bien horizontaux grâce à une base très large, le tout largement ondulé et dentelé, mais sans excès. Une fleur tout de grâce et de tendresse dont on ne peut pas ne pas tomber amoureux.

Pour arriver à une réussite aussi exemplaire, il a fallu près de cinquante ans de travail. Un travail essentiellement basé sur l’ « inbreeding », en français endogamie, ou croisement dans la même lignée. J’en veux pour preuve le fait qu’à la sixième génération d’ancêtres on ne trouve que douze variétés identifiées, sur les 64 qui se situent à ce niveau. PINK TAFFETA (Rudolph 68 – DM 75) apparaît huit fois, RIPPLING WATERS (Fay 61 – DM – 66) sept, de même que RUFFLED VALENTINE (Brizendine 61) !

SOCIAL GRACES est le fruit du croisement d’un semis rose issu de FEMME FATALE (Gatty 88) et de SOCIAL EVENT (Keppel 91). Le premier est un aboutissement, dans les roses dragée, de la quête du rose de Joseph Gatty. Le second, dans les tons de rose corail clair, se trouve au bout d’un autre chemin parsemé de roses, à chaque génération améliorés. Mais à l’origine de l’un et l’autre il y a les mêmes variétés de base, le blanc à barbes rouges RUFFLED VALENTINE, le mauve RIPPLING WATERS, les roses PINK TAFFETA, PINK ANGEL, PINK SLEIGH… L’arbre généalogique démarre avec quelques variétés, s’amplifie et se ramifie, pour revenir à une seule. En effet FEMME FATALE provient d’un iris célèbre, PARADISE (Gatty 80), rose tendre et frisé à barbes minium, et de PRETTY LADY (Gatty 82), rose pâle à grosse barbes rouges. Dès lors on passe en revue les meilleurs roses de Joë Gatty : PLAYGIRL (Gatty 80), BONBON (Gatty 77), LIZ (Gatty 72), PRINCESS (Gatty 72), ainsi que le blanc RISQUE (Gatty 74) et le rose orchidée de Shoop MAY DANCER (67). Dans la même branche on trouve aussi NEFERTITI (Gatty 81), bitone rose et mauve à barbes blanches, et ses parents LOUISE WATTS (Blocher 71), bicolore caramel et mauve, et LOUDOUN CHARMER (Crossman 73), bicolore crème et violet, ainsi que PRESENCE (Gatty 87), rose dragée à barbes corail clair, et SIMPLY PRETTY (Gatty 86), rose orangé. Du côté de SOCIAL EVENT, on note la présence de MARASCHINO (Keppel 79), chamois à barbes rouges, THELMA RUDOLPH (Rudolph 72), lilas à barbes roses, un frère de semis de SATIN SIREN (Gatty 87) derrière lequel se cache la kyrielle des roses PRETTY LADY, BONBON, PLAYGIRL etc.

Si l’on se demande pourquoi SOCIAL GRACES, issu essentiellement d’iris roses, présente cette couleur lilacée qui fait toute son originalité, il suffit de se rappeler qu’il a parmi ses ancêtres plusieurs variétés mauves, voire violettes comme NEFERTITI et ses parents, mais aussi comme RIPPLING WATERS, mauve, PRETTY CAROL (Hamblen 56), franchement violet, ou AMETHYST FLAME (Schreiner 57 – DM 63), mauve améthyste. Quoi qu’il en soit, SOCIAL GRACES, que l’on peut qualifier de « rose de chez rose », est un iris dont on parlera dans les années à venir, parce que parmi tous les jolis cultivars qu’obtient Keith Keppel, celui-là mérite tous les superlatifs.

17.1.04

PS :
Dans ma chronique d'hier sur Keith Keppel, j'ai omis de préciser que ce texte était la traduction d'une page publiée sur le web par la Canadian Iris Society, et qu'il était édité avec l'autorisation de cet organisme.

16.1.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

DANS LES VOILES

Les caractéristiques d’une de ces cinq variétés ne correspondent pas à celles des quatre autres. Laquelle ?

· ARMADA
· FIVE STAR ADMIRAL
· SAILOR’S DANCE
· TALL SHIP
· WAR SAILS

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

STORMY WEATHER est un iris variegata ambre/violet. Les autres sont tous dans les tons de bleu nuit ou de noir.



CHINESE NEW YEAR

Nous entrons dans l’année du singe. Comme, de plus en plus, nous célébrons le nouvel an chinois, les amateurs d’iris peuvent s’inscrire dans le mouvement en évoquant la variété CHINESE NEW YEAR enregistrée par Joë Ghio en 96 et mise sur le marché en 97. La description qui en est donnée est simple et sobre : « Pétales chamois ; sépales mêlés de rose, fuchsia, vin et ocre brun ; barbes rouges. » Est-elle exacte ? Pour ma part je vois les pétales beige rosé, veinés de plus sombre, les sépales d’un pourpre profond à peine éclairci sous les barbes qui sont plus minium que rouge et qui s’abritent sous des styles rose doré. La fleur, légèrement dentelée, est amplement animée de gracieuses ondulations. Les sépales sont exceptionnellement larges à la base, ce qui donne à l’ensemble une tenue parfaite. CHINESE NEW YEAR est un bicolore superbe et majestueux.

Remonter aux origines de cette fleur n’est pas une mince affaire, enfin du côté paternel essentiellement car du côté maternel les choses sont beaucoup plus simples.

La maman s’appelle JUNGLE PRINCESS (Aitken 89) et CHINESE NEW YEAR ressemble beaucoup à sa maman. Mais s’en est une manifeste amélioration : les pétales de JUNGLE PRINCESS sont plus clairs, les sépales plus ternes ; la barbe est bronze. L’ensemble de la fleur manque un peu de souplesse. A mon avis ce n’est pas une grande réussite, d’autant moins qu’elle descend directement d’un chef d’œuvre, l’inoubliable MYSTIQUE (Ghio 75 – DM 80). JUNGLE PRINCESS a pour parent femelle le beau rouge bourgogne SPARTAN (Schreiner 73) qui descend d’une lignée d’iris brun-rouge. Quant à MYSTIQUE, son « père », c’est un cocktail de blancs, bleus et noirs, typique de la fameuse cuisine dans laquelle se complait Joë Ghio.

Le papa, c’est BATTLE ROYAL (Ghio 94), un iris grenat-cerise sur fond d’abricot, plus clair sous les barbes dorées. Cette variété a le pedigree le plus compliqué qu’on puisse concevoir : pas moins de six parenthèses figurent dans l’énumération qui en est donnée par Joë Ghio, ce qui veut dire qu’aux moins six générations ont été nécessaires pour arriver à ce résultat et que l’on y trouve à peu près tous les ingrédients dont l’obtenteur se sert pour son travail au moins aussi complexe que celui d’un grand parfumeur. Vingt et un noms différents y apparaissent jusqu’à trois fois dans un enchevêtrement de croisements où l’on rencontre du brun (MALAYSIA), du « rouge » (LADY FRIEND), du rose (ENTOURAGE), du jaune (PEACE OFFERING, PRALINE) ou de l’orangé (HOMECOMING QUEEN, BALLET IN ORANGE)…

En fait CHINESE NEW YEAR ajoute les teintes maternelles à l’éclat rutilant du coloris paternel. C’est la recette pour obtenir une amélioration d’ un modèle qui recèle des potentialités pas encore toutes mises en œuvre. A ce jeu, Joë Ghio est imbattable. Ses succès, depuis quarante ans qu’il progresse, sont au moins aussi nombreux que les années écoulées à marier et remarier des variétés dont il tire à chaque fois le maximum.

A partir de CHINESE NEW YEAR, il a continué son travail de perfectionnement. C’est ainsi que le croisement CHINESE NEW YEAR x ROMANTIC EVENING a donné deux « siblings » qui développent, chacun dans son genre les qualités de leur « mère ». IDOL (Ghio 98) allie des pétales abricot, des sépales grenat et des barbes rouge minium proéminentes. OCELOT (Ghio 98) insiste sur le côté bicolore et accentue les teintes maternelles : les pétales sont pêche clair et les sépales acajou sombre ; les barbes, mandarine, tranchent vigoureusement sur la teinte foncée des sépales. C’est un pas de plus vers le blanc et noir qui est un des buts actuels recherchés par Joë Ghio, un but qui a été pratiquement atteint avec STARRING (Ghio 99), qui se trouve être aussi un enfant de ROMANTIC EVENING, ce superbe bleu-noir à barbes rouges.
KEITH KEPPEL

Cette fois, ce n’est pas une personnalité décédée qui fait l’objet de la présente biographie, mais un hybrideur du plus haut rang, à qui un hommage est ainsi rendu.

Keith Keppel a commencé à s’intéresser aux iris en 1953 quand il en a découvert une plantation dans un jardin du voisinage. Peu après il a commencé à en cultiver dans son jardin, avec SNOW FLURRY (Rees 39) parmi ses premières acquisitions. En 1957, dans une publicité publiée dans un magazine de jardinage, il fit la connaissance de l’American Iris Society. Il a rapidement envoyé un bulletin d’adhésion avec une question : « Comment faire pour devenir juge ? » En peu de temps il a fait son apprentissage et est très vite devenu l’un des experts les plus avertis en ce domaine.

Diplômé de l’Institut Polytechnique de Californie – à San Luis Obispo – en Horticulture Ornementale avec mention en hybridation, Keith Keppel a connu le succès très rapidement quand l’une de ses premières introductions, BABBLING BROOK, a obtenu la Médaille de Dykes en 1972. Il fut le premier rédacteur de la rubrique « Flight Lines » quand celle-ci est apparue dans le bulletin de l’ AIS, et il a exercé la fonction de vice-président de la Median Iris Society pendant une mandature. Il a pris une grande part dans la rédaction de « The World of Irises », et nombreux sont les articles qu’il a fournis pour le Bulletin de l’AIS. Il a fait partie du Bureau des Directeurs de l’AIS de 1976 à 1980. En 1982 il est devenu le rédacteur en chef du Bulletin, fonction qu’il a exercée pendant cinq ans, fournissant quelques unes des publications les plus intéressantes.

Avec un penchant pour les documents probants et les diagrammes de pedigrees, Keith Keppel a fait partie du Comité d’Enregistrement, assistant Kay Nelson dans sa tâche de « Registrar » et de contrôleur des Publicités. Après leur mariage, en 1992, le service a déménagé du Nebraska en Californie puis en Oregon. Mais Kay est décédée prématurément en 1994 et Keith a repris à son compte le travail d’enregistrement des variétés pour le monde entier. Il l’est demeuré jusqu’à ces derniers mois, responsable de surcroît, de la préparation et de la publication du fascicule annuel des Enregistrements et Introductions, et, en fin de décade, de la « Checklist ».

En dehors de la Médaille de Dykes, Keith Keppel a reçu de nombreux signes de reconnaissance y compris la Foster Memorial Plaque, la plus haute distinction décernée par la Britsh Iris Society, la Distinguished Service Medal et la Hybridizer’s Medal des l’AIS. Ses trophées, tant américains qu’étrangers sont trop nombreux pour être tous cités, et maintenant, tout à fait opportunément, la Médaille d’Or de l’AIS lui a été attribuée.
Pas de chronique la semaine dernière pour cause de panne d'ordinateur. Pour compenser, cette semaine, il y en aura deux !

2.1.04

L’ENIGME DE LA SEMAINE

L’ORAGE

Les caractéristiques d’une de ces cinq variétés ne correspondent pas à celles des quatre autres. Laquelle ?

· AFTER THE STORM
· BEFORE THE STORM
· STORM CENTER
· STORMY NIGHT
· STORMY WEATHER

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

ANGEL’S TOUCH est un iris rose. Les autres sont blancs.
.


VERS DE NOUVEAUX COLORIS ?
IV. Les dernières combinaisons



Le sujet des nouveautés n’a pas encore été totalement épuisé. Finissons aujourd’hui le tour d’horizon entamé il y a déjà plus d’un mois.

De plus en plus d’obtenteurs proposent maintenant des iris « maculosa » ou, autrement dit, « broken color ». Pendant des années ces variétés sont restées au rang de curiosités et il n’y a pas si longtemps, leur promoteur Alan Ensminger n’osait même pas les enregistrer ! Mais maintenant que le pas est franchi, il a de nombreux imitateurs. Brad Kasperek a été l’un des premiers et il améliore continuellement ses produits qui sont désormais pris en considération pour les récompenses officielles. BEWILDERBEAST (95), GNU (94), TIGER HONEY (94) et plusieurs autres ont atteint le niveau des AM. Des variétés comme MILLENIUM FALCON (Kasperek 98) ou ZIGGY (Keyser 97) apportent la preuve que la netteté des couleurs s’améliore et que la fleur devient plus raffinée.

On ne peut plus parler de nouveauté quand on veut traiter des iris « space age », que j’appelle aussi « rostrata ». Ils ont maintenant leurs fervents défenseurs et Monty Byers doit être fier d’en avoir été l’un des grands promoteurs. Plus personne n’ose en dire du mal et Richard Cayeux lui-même, qui a fait longtemps la fine bouche, s’est lancé à en produire : son croisement de CHEVALIER DE MALTE X CONJURATION, est à l’origine d’AURELIE (2002) et CERF VOLANT (2002), deux iris à éperons, encore timides, mais démonstratifs d’un changement d’opinion. L’évolution du modèle va dans le sens de MESMERIZER (Byers 91 – DM 2002), c’est à dire vers des fleurs doubles, chez qui les pétaloïdes développés à l’extrémité des barbes vont venir doubler les pétales situés juste au-dessus et tendre vers des iris « flore pleno » à l’instar des roses, des pivoines ou de bien d’autres fleurs. Cela va changer sérieusement l’aspect des iris. En bien ? Oui si les pétaloïdes restent discrets et joliment développés, non s’ils prennent des formes disgracieuses ou gigantesques, ou si le reste de la fleur, les sépales en particulier, résistent mal à la charge que constituerait un pétaloïde trop lourd pour eux, et prenaient des formes tordues, effondrées. Les spécialistes américains des iris à éperons sont sans doute George Sutton et Jim Hedgecock, et chez eux on trouve le pire et le meilleur. BYE BYE BLUES (Sutton 96), WINGS OF PEACE (Sutton 97) et surtout AMERICAN EAGLE (Sutton 98) vont dans le bon sens, de même que GALACTIC WARRIOR (Hedgecock 99) ou ANNOUNCEMENT (P. Black 2002). En revanche on est à la limite avec IN A HEARTBEAT (Christopherson 2001), et le mauvais exemple est donné par HONEY SCOOP (Sutton 97) dont les sépales sont pliés et les éperons assez laids. En France, les bons « space agers » s’appellent DERVICHE (Bersillon 2000) ou LIBELLULE BLEUE (Lanthelme 2001).

La couleur des barbes fait partie des domaines de recherche activement parcourus par les hybrideurs actuels. C’est encore Keith Keppel qui est en tête du mouvement. NIGHT GAMES (96) a lancé le processus des iris sombres, voire noirs avec des barbes rouges. WILD WINGS (99) et FIERY TEMPER (2001) ont suivi. Quant à FANCY DRESS (98), il lance la mode des barbes blanches sur des fleurs sombres ; mode que Schreiner va suivre en proposant prochainement un iris vraiment noir avec des barbes vraiment blanches. Du côté des barbes rouges sur des fleurs sombres, TOM JOHNSON (P. Black 2003) apporte un approfondissement remarquable de l’opposition des couleurs. Les barbes très sombres sur des fleurs claires sont aussi très en faveur. Il y a longtemps que le début en est puisque EVENING ECHO (Hamblen 77) présente cette particularité, mais aujourd’hui le mouvement s’accélère et MYTHOLOGY (P. Black 2003) en est une preuve : c’est un iris façon HONKY TONK BLUES, doté de barbes noires, d’un effet saisissant. Les barbes bleues excitent l’intérêt des amateurs, mais à condition, maintenant, qu’elles se trouvent sur des fleurs roses ou jaunes. Du côté des roses on n’a pas fait mieux que MAGIC WISH (Hager 90), il y a donc encore des progrès à faire. Du côté des jaunes, la difficulté est réelle mais une variété comme BLUE-EYED SUSAN (Lauer 98) démontre qu’on peut y arriver.

Les années 2000 nous réservent plein de nouveautés. Non seulement dans les coloris ou modèles dont il vient d’être longuement question, mais encore dans des découvertes que les progrès de l’hybridation nous offriront sans que l’on sache exactement ce qui nous attend.