5.9.03

LES MAÎTRES DES ROSES

Il n’y a pas un obtenteur professionnel qui n’ait pas enregistré une ou plusieurs variétés d’iris roses. Cela fait partie des points de passage pratiquement obligatoires ! Mais certains ont consacré tout ou partie de leur activité d’hybrideur à obtenir fleurs roses chaque fois plus proches de la perfection, dans la vigueur de la plante, la grâce de la fleur, le charme des teintes.

A commencer par David Hall, qui s’était donné pour but d’améliorer les roses apparus dans les années 20 et 30. Il a commencé son travail dès 1924, mais il n’a rien obtenu de valable avant 1927 et il fallait toute sa persévérance pour continuer dans une voie qui semblait sans issue. De son expérience antérieure d’éleveur de bétail il avait acquis la conviction de l’intérêt de l’endogamie, consistant à rechercher l’amélioration en croisant les plantes avec leurs frères de semis pour éliminer les imperfections des uns et des autres et enrichir leurs qualités.

A vrai dire ce n’est qu’en 1942, après plus de 20000 semis plus ou moins ratés, qu’il a obtenu un premier iris intéressant. Ce fut CHERIE (48) et ce fut un coup de maître puisque cet iris a obtenu la Médaille de Dykes dès 1951 ! Dix-sept ans de tâtonnements étaient enfin royalement récompensés. Après ce succès, d’autres grands iris roses sont apparus dans les cultures de David Hall. Ce fut VANITY FAIR (50), enfant direct de CHERIE, puis HAPPY BIRTHDAY (52), bel iris rose chair ambré aux épaules, puis aussi MAY HALL (52), rose moyen. Citons encore, HEARTBREAKER (64), rose tendre, et FASHION FLING (65), rose orchidée. Toutes ces variétés ont été introduites par le catalogue Cooley dont les illustrations en couleur ont largement contribué à la popularité des iris de D. Hall et des iris roses en général.

Deux autres obtenteurs ont saisi le flambeau tendu par David Hall et ont continué son œuvre. Il s’agit d’Orville Fay et de Tell Muhlestein. L’un et l’autre sont connus pour leur travail dans d’autres domaines, mais ils ont aussi fait accomplir de réels progrès aux iris roses. Fay est le créateur de PINK CAMEO (44) et de son descendant MARY RANDALL (50) qui a obtenu la DM en 54 et se trouve être l’une des variétés les plus utilisées en vue de l’obtention d’iris à barbes mandarine (voir le texte publié à ce sujet l’an dernier). Parmi les roses, les plus intéressants sujets obtenus par Tell Muhlestein sont PARTY DRESS (50), rose tendre, PINK FULFILLMENT (51), PINK ENCHANTMENT (53) et JUNE MEREDITH (53), rose flamant, à la somptueuse descendance (CARO NOME, ONE DESIRE…).

Nate Rudolph s’est intéressé aux iris roses, et il doit à la générosité de Hall et de Fay d’avoir pu disposer très tôt de géniteurs qui ont abouti à des roses aussi célèbres que PINK TAFFETA (68) – DM 75 - , PINK SLEIGH (70), à la nombreuse descendance, ou CARVED CAMEO (72). Plus près de nous, Ben Hager, dont ce n’est cependant pas le seul cheval de bataille, a obtenu des triomphes avec ses roses inoubliables qui ont nom VANITY (75) –DM 82-, BEVERLY SILLS (79) – DM 85 - , ANNA BELLE BABSON (85), DOLCE VITA (88), MAGIC WISH (90), un des rares roses à barbes vraiment bleues, JUMP FOR JOY (97). Glen Corlew fait aussi partie des maîtres des roses. Ses plus belles réussites s’appellent CHERUB CHOIR (68), INFATUATION (77), STORY BOOK (80), AMOUR (85), CHERRY LANE (93) ou DESCANSO (95). Joë Gatty est peut-être à l’origine des roses les plus craquants. Il faut citer de lui PRINCESS (72), BONBON (77), PLAYGIRL (77), CHANTEUSE (80), PARADISE (80), SOFT CARESS (91), COMING UP ROSES (92), l’un des roses les plus vifs, ou HAUTE COUTURE (96). Quelques dames se sont également illustrées dans les roses, comme Opal Brown, qui a obtenu BUFFY (69), ELECTRABRITE (83), MING ROSE (84), SANDY ROSE (88).

Pour terminer, disons quelques mots d’un spécialiste contemporain reconnu des iris roses : Vernon Wood. Tous les hybrideurs, et, bien sûr, tous les collectionneurs connaissent maintenant ces grands roses qui se nomment VISION IN PINK (87), APRIL IN PARIS (92), PINK STARLET (93), sans doute son plus bel iris, ou PINK QUARTZ (96).

Si obtenir un iris rose est aujourd’hui à la portée de tout hybrideur, si des milliers de roses, de tous les tons, fleurissent dans les jardins partout dans le monde, il ne faut pas oublier que le chemin de la réussite fut long à se dessiner et que de David Hall à Vernon Wood, ce n’est que peu à peu qu’il a pris l’allure d’une autoroute.

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