26.9.03

L’ENIGME DE LA SEMAINE

LES OISEAUX

Parmi ces cinq variétés de grands iris, où se situe l’intrus ?

· BLACK SWAN
· HEATHER HAWK
· NIGHT OWL
· OISEAU LYRE
· THORNBIRD


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

STRAWBERRY SWIRL. Les autres sont des « selfs » celui-ci est bicolore.

LES COMPÉTITIONS EUROPÉENNES

En matière de compétitions d’iris, l’Europe n’est pas près de rivaliser avec les Etats-Unis. Du fait de son éclatement en États indépendants, et aussi de la multiplicité des langues qui y sont parlées, qui compliquent les échanges, elle ne propose que des compétitions ayant un côté un peu artisanale et même confidentiel si l’on prend en compte le nombre des juges et celui des spectateurs.

Ce jugement doit être tempéré pour ce qui concerne le Concours de Florence, en Italie, qui a acquis une réputation internationale méritée. Les variétés qui y ont été distinguées ont toujours été des iris de grande qualité, dont le seul défaut, quand il ne s’agit pas de variétés venant de chez un grand hybrideur, est d’avoir connu une diffusion commerciale restreinte. Il est souvent difficile, voire impossible, de se procurer les iris couronnés à Florence.

Les autres compétitions ont un caractère national ou régional qui en limite la portée. J’en compte cinq ou six seulement.

La Grande Bretagne s’enorgueillit de délivrer une Médaille de Dykes. Pour obtenir cette récompense, la lutte est sévère et les choix sérieux. Les juges n’hésitent pas à ne pas délivrer de médaille les années où les compétiteurs ne leur ont pas paru assez méritants. Ils n’hésitent pas non plus à récompenser un iris qui ne soit pas forcément un TB. Néanmoins leur choix est relativement limité car les obtentions britanniques, toutes catégories confondues, ne dépassent guère la dizaine chaque année.

En Allemagne il existe aussi un concours, ouvert à tous ceux qui veulent y participer, qui se déroulait jusqu’à présent au Palmengarten de Frankfurt, mais qui a été déplacé à München et n’a pas encore eu lieu dans sa nouvelle affectation compte tenu du délai de culture nécessaire. Les compétiteurs sont avant tout allemands, mais depuis quelques années les hybrideurs d’Europe de l’Est y sont présent, de même que les Français et les Italiens.

En Europe de l’Est, justement, il y a aussi une compétition. C’est la MEIS (Middle European Iris Society) qui l’organise. Du fait du caractère régional de la Société, qui regroupe les iridophiles de République Tchèque, de Slovaquie et de Pologne, elle se déroule chaque fois dans un pays différent. Elle se décompose en fait en deux parties l’une destinée aux iris issus des Etats membres et l’autre qui est ouverte à qui veut y envoyer des compétiteurs, et on y rencontre à peu près les mêmes participants qu’en Allemagne, les Américains et les Russes en plus.

E France enfin, il y a maintenant deux compétitions. Il n’y a pas si longtemps il n’y en avait aucune et il a fallu l’élan donné par Franciris 2000 pour que les choses évoluent. La compétition Franciris est maintenant un concours international sur le modèle italien, Iriade en revanche reste sur le créneau franco-français. Je ne suis pas convaincu que cette dualité soit une nécessité. Le modèle italien dictait une autre procédure : un grand prix international et, entre autres, une médaille destinée à un national. Cette solution me semblerait meilleure et situerait mieux le niveau des iris français par rapport à leurs concurrents étrangers, mais sans doute y a-t-il une certaine rivalité entre les organisateurs de l’une et l’autre manifestation !

19.9.03

BOTTLED SUNSHINE

Les iris du type « Joyce Terry » sont tellement nombreux qu’ont aurait pu penser que les amateurs en avaient les yeux remplis. Hé bien non ! A preuve, le succès rencontré par BOTTLED SUNSHINE (H. Nichols 94). C’est cette variété qui a enlevé cette année la Sass Medal, la récompense suprême pour les iris intermédiaires (IB).

Il s’agit d’un iris aux pétales jaunes et aux sépales blancs cerclés de jaune vif, la même couleur se retrouvant de chaque côté de la barbe, qui est jaune d’or. Cette apparence est voisine de celle de JOYCE TERRY et il ne faut chercher bien loin pour savoir pourquoi puisque c’est ce même JOYCE TERRY qui est son « père ». Le côté maternel est occupé par le SDB HIGHBORN KINSMAN (Nichols 82), qui est un petit iris jaune à signal foncé.

La généalogie maternelle de BOTTLED SUNSHINE est essentiellement constituée de variétés naines, et, comme c’est souvent le cas chez les SDB, on remonte très vite dans le temps puisque HIGHBORN KINSMAN est issu d’un côté d’un frère de semis de CAPTURED SPIRIT (Nichols 80), et de l’autre d’un semis non enregistré de OLIVER (Nichols 71) et de MARINKA (Dennis 63). OLIVER, de couleur crème avec un spot foncé, est un enfant de BRASSIE (Warburton 57), un SDB très connu et recherché en hybridation, descendant lui-même de PINK CAMEO (Fay 44) et d’un iris pumila jaune. MARINKA, de couleur jaune verdâtre, provient du vieux LOVELACE et d’un semis des années 50 de Walter Welch. Avec CAPTURED SPIRIT ont remonte aussitôt aux années 60 puis au célèbre SDB KNOTTY PINE (Goett 59), petit SDB brun issu de MINNIE COLQUITT.

JOYCE TERRY (Muhlestein 74) fait partie de ces variétés qui se trouvent un peu partout dans le monde tant elle a eu de succès commercial. C’est un produit de CHARMAINE (Hamblen 66) un iris abricot très connu, par LAUNCHING PAD (Knopf 66), un jaune soufre largement centré de blanc sur les sépales. A la génération précédente se situent quatre noms qui sont familiers des amateurs : CORABAND (Hamblen 63), blanc liseré corail, MAY MELODY (Hamblen 64), pétales jaunes sépales blancs liserés de jaune, VALIMAR (Hamblen 56), orangé, et DENVER MINT (Knopf 62) jaune soufré.

Cette généalogie démontre que cela peut être avec des ingrédients éprouvés qu’on réussit des produits modernes et attrayants. Elle apporte aussi la preuve qu’il n’est pas forcément nécessaire d’utiliser des variétés récentes pour réussir un nouvel iris de qualité. Avec les anciennes, surtout lorsqu’il s’agit de « must », on obtient des variétés sûrement plus résistantes, qui peuvent apporter un plus à un travail où les effets de la consanguinité sont souvent préjudiciables à la robustesse.
ABÉCÉDAIRE (corrigé de l’épreuve)

1) AMOENA
· CHAMPAGNE FROST
· GAY PARASOL
· PARISIEN


2) BLANC
· ARCTIC EXPRESS
· NORDICA
· ZURICH


3) BLEU
· MER DU SUD
· OURAGAN
· YAQUINA BLUE


4) BRUN-ROUGE
· FORT APACHE
· UNFORGETTABLE FIRE
· WINE MASTER

5) JAUNE
· KENTUCKY DERBY
· SAMSARA
· TUT’S GOLD

6) PLICATA
· DAREDEVIL
· QUEEN IN CALICO
· RONDO

7) ROSE
· ERLEEN RICHESON
· HEARTBREAKER
· IN THE MOOD


8) VARIEGATA
· BALADIN
· JURASSIC PARK
· VANDAL SPIRIT

9) L’INTRUS
· LEGATO (Orange)

14.9.03

L’ENIGME DE LA SEMAINE

LES FRUITS ROUGES

Les caractéristiques d’une de ces cinq variétés ne correspondent pas à celles des quatre autres. Laquelle ?

· CHERRY SMOKE
· CRANBERRY ICE
· STRAWBERRY SWIRL
· RASPBERRY RIPPLES
· FRAMBOISE


RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

SONG OF ERIN. Cette variété a été obtenue par Lura Roach et introduite en 1971.
ABÉCÉDAIRE

Voici 25 variétés de grands iris classées en ordre alphabétique. A vous de les reclasser par couleur ou modèle, sachant qu’il y a un nombre égal de variétés de chaque, et UNE exception. Toutes les variétés citées sont présentes dans l’un ou l’autre des catalogues des producteurs français (Bourdillon, Cayeux, Iris au Trescols, Iris de Thau, Iris en Provence) de 2002. Retrouvez donc qui est :
AMOENA
BLANC
BLEU
BRUN-ROUGE
JAUNE
PLICATA
ROSE
VARIEGATA.

Liste des variétés :
· ARCTIC EXPRESS
· BALADIN
· CHAMPAGNE FROST
· DAREDEVIL
· ERLEEN RICHESON
· FORT APACHE
· GAY PARASOL
· HEARTBREAKER
· IN THE MOOD
· JURASSIC PARK
· KENTUCKY DARBY
· LEGATO
· MER DU SUD
· NORDICA
· OURAGAN
· PARISIEN
· QUEEN IN CALICO
· RONDO
· SAMSARA
· TUT’S GOLD
· UNFORGETTABLE FIRE
· VANDAL SPIRIT
· WINE MASTER
·
· YAQUINA BLUE
· ZURICH
IRMA MELROSE X TEA APRON

Keith Keppel partage avec Joë Ghio la particularité de sélectionner des variétés dont le pedigree est souvent compliqué et difficile à analyser. Il y ajoute celle de décrire le coloris de ces variétés avec un vocabulaire, sans doute très précis, mais fort délicat à rendre dans notre langue, mais ce n’est pas mon propos d’aujourd’hui. Restons-en au pedigree. Chez Keppel, les variétés qui constituent le point de départ de ses sélections, en quelque sorte le noyau dur d’une partie de son travail d’hybrideur, s’appellent IRMA MELROSE et TEA APRON.

IRMA MELROSE est la plus ancienne des deux. C’est un iris enregistré par Fred DeForest en 1955, décrit comme étant de couleur jaune citron avec un fin poudrage acajou sous les barbes, qui atteste de son origine plicata, en quelque sorte l’équivalent en jaune du blanc de Lloyd Zurbrigg LIGHTLY SEASONED. Ses parents sont d’une part CAROLINE JANE (DeForest 51) et de l’autre RODEO (DeForest circa 45) deux piliers du travail de leur obtenteur sur les iris plicatas. TEA APRON est un produit des frères Sass, enregistré en 1960 par leurs successeurs (après que la pépinière ait été dispersée, ce qui fait que l’on ne connaît pas précisément ses origines). C’est le point d’achèvement d’une lignée dont les éléments de base se nomment BLUE SHIMMER et MINNIE COLQUITT. Le caractère plicata y est concentré sur le haut des sépales.

Le couple IRMA MELROSE X TEA APRON se rencontre dans les origines d’une bonne part des iris Keppel, soit à la première génération, soit, évidemment, chez les descendants de celle-ci. Pour n’en citer que quelques-uns, prenons, dans l’ordre chronologique :
· GENEROSITY (79), jaune crème avec auréoles citron sous les barbes ;
· MISTRESS (80), plicata rose dragée saupoudré de rose plus vif ;
· BROADWAY (81), brillant variégata-plicata ;
· GODDESS (81), crème rosé aux épaules plus sombres ;
· THEATRE (81), modèle de plicata bleu marqué d’indigo, du type SPINNING WHEEL ;
· PINK FROTH (85), joli plicata rose orchidée ;
· DAREDEVIL (88), le tout premier plicata pervenche à barbes minium ;
· FLIGHTS OF FANCY (93), iris luminata typique ;
· MIND READER et SPIRIT WORLD (94), frères de semis, autres exemples du type luminata ;
· FANCY WOOMAN (95), enfin, également luminata, qui pourrait bien rafler la Médaille de Dykes en 2004.

Les petits enfants du couple sont fort nombreux car les iris cités ci-dessus, pour ne parler que d’eux, ont eu une descendance impressionnante, notamment en ce qui concerne BROADWAY et GODDESS. C’est à ce croisement mythique que l’on doit, aujourd’hui, la multiplication des iris luminatas, et des plicatas à barbes rouges. Rien qu’à ces titres, il méritait bien ce petit hommage que je lui rends maintenant.

5.9.03

L’ENIGME DE LA SEMAINE

CONQUETE DE L’OUEST

Dans la liste ci-dessous, un nom de variété n’est pas de même nature que les quatre autres. Lequel ?

· APACHE DANCER (Burns 54)
· CHIPPEWA BRAVE (Rogers 88)
· COMANCHE WARRIOR (Quadros 87)
· MESCALERO CHIEF (Hedgecock 93)
· NAVAJO BLANKET (Schreiner 78)

RÉPONSE À L’ÉNIGME DE LA SEMAINE DERNIÈRE

PINK STARLET (Vernon WOOD 93) ne fait pas partie, et pour cause, des ascendants de BEVERLY SILLS.
LES MAÎTRES DES ROSES

Il n’y a pas un obtenteur professionnel qui n’ait pas enregistré une ou plusieurs variétés d’iris roses. Cela fait partie des points de passage pratiquement obligatoires ! Mais certains ont consacré tout ou partie de leur activité d’hybrideur à obtenir fleurs roses chaque fois plus proches de la perfection, dans la vigueur de la plante, la grâce de la fleur, le charme des teintes.

A commencer par David Hall, qui s’était donné pour but d’améliorer les roses apparus dans les années 20 et 30. Il a commencé son travail dès 1924, mais il n’a rien obtenu de valable avant 1927 et il fallait toute sa persévérance pour continuer dans une voie qui semblait sans issue. De son expérience antérieure d’éleveur de bétail il avait acquis la conviction de l’intérêt de l’endogamie, consistant à rechercher l’amélioration en croisant les plantes avec leurs frères de semis pour éliminer les imperfections des uns et des autres et enrichir leurs qualités.

A vrai dire ce n’est qu’en 1942, après plus de 20000 semis plus ou moins ratés, qu’il a obtenu un premier iris intéressant. Ce fut CHERIE (48) et ce fut un coup de maître puisque cet iris a obtenu la Médaille de Dykes dès 1951 ! Dix-sept ans de tâtonnements étaient enfin royalement récompensés. Après ce succès, d’autres grands iris roses sont apparus dans les cultures de David Hall. Ce fut VANITY FAIR (50), enfant direct de CHERIE, puis HAPPY BIRTHDAY (52), bel iris rose chair ambré aux épaules, puis aussi MAY HALL (52), rose moyen. Citons encore, HEARTBREAKER (64), rose tendre, et FASHION FLING (65), rose orchidée. Toutes ces variétés ont été introduites par le catalogue Cooley dont les illustrations en couleur ont largement contribué à la popularité des iris de D. Hall et des iris roses en général.

Deux autres obtenteurs ont saisi le flambeau tendu par David Hall et ont continué son œuvre. Il s’agit d’Orville Fay et de Tell Muhlestein. L’un et l’autre sont connus pour leur travail dans d’autres domaines, mais ils ont aussi fait accomplir de réels progrès aux iris roses. Fay est le créateur de PINK CAMEO (44) et de son descendant MARY RANDALL (50) qui a obtenu la DM en 54 et se trouve être l’une des variétés les plus utilisées en vue de l’obtention d’iris à barbes mandarine (voir le texte publié à ce sujet l’an dernier). Parmi les roses, les plus intéressants sujets obtenus par Tell Muhlestein sont PARTY DRESS (50), rose tendre, PINK FULFILLMENT (51), PINK ENCHANTMENT (53) et JUNE MEREDITH (53), rose flamant, à la somptueuse descendance (CARO NOME, ONE DESIRE…).

Nate Rudolph s’est intéressé aux iris roses, et il doit à la générosité de Hall et de Fay d’avoir pu disposer très tôt de géniteurs qui ont abouti à des roses aussi célèbres que PINK TAFFETA (68) – DM 75 - , PINK SLEIGH (70), à la nombreuse descendance, ou CARVED CAMEO (72). Plus près de nous, Ben Hager, dont ce n’est cependant pas le seul cheval de bataille, a obtenu des triomphes avec ses roses inoubliables qui ont nom VANITY (75) –DM 82-, BEVERLY SILLS (79) – DM 85 - , ANNA BELLE BABSON (85), DOLCE VITA (88), MAGIC WISH (90), un des rares roses à barbes vraiment bleues, JUMP FOR JOY (97). Glen Corlew fait aussi partie des maîtres des roses. Ses plus belles réussites s’appellent CHERUB CHOIR (68), INFATUATION (77), STORY BOOK (80), AMOUR (85), CHERRY LANE (93) ou DESCANSO (95). Joë Gatty est peut-être à l’origine des roses les plus craquants. Il faut citer de lui PRINCESS (72), BONBON (77), PLAYGIRL (77), CHANTEUSE (80), PARADISE (80), SOFT CARESS (91), COMING UP ROSES (92), l’un des roses les plus vifs, ou HAUTE COUTURE (96). Quelques dames se sont également illustrées dans les roses, comme Opal Brown, qui a obtenu BUFFY (69), ELECTRABRITE (83), MING ROSE (84), SANDY ROSE (88).

Pour terminer, disons quelques mots d’un spécialiste contemporain reconnu des iris roses : Vernon Wood. Tous les hybrideurs, et, bien sûr, tous les collectionneurs connaissent maintenant ces grands roses qui se nomment VISION IN PINK (87), APRIL IN PARIS (92), PINK STARLET (93), sans doute son plus bel iris, ou PINK QUARTZ (96).

Si obtenir un iris rose est aujourd’hui à la portée de tout hybrideur, si des milliers de roses, de tous les tons, fleurissent dans les jardins partout dans le monde, il ne faut pas oublier que le chemin de la réussite fut long à se dessiner et que de David Hall à Vernon Wood, ce n’est que peu à peu qu’il a pris l’allure d’une autoroute.