26.7.03

GRANDES ONDES

Tout le monde des iris, et « The World of Irises » en tête, admet que les ondulations qui donnent tant de charme aux iris modernes proviennent du fameux SNOW FLURRY (Rees 39). Celui-ci aurait transmis à ses descendants cette caractéristique qui avait fait l’effet d’une révolution dans les années 40. Il est vrai que les iris d’aujourd’hui sont pour la plupart animés de grandes ondes qui soulèvent plus ou moins les bords des sépales et des pétales. Il est non moins vrai que ces mêmes iris ont dans leur ascendance une ou plusieurs fois (plusieurs est même le cas le plus général) ce sensationnel SNOW FLURRY.

Pour m’en assurer, j’ai pris, ici et là, quelques iris français de ces dernières années, et j’ai remonté leur pedigree jusqu’aux années 40. Il n’y a pas de doute, SNOW FLURRY est partout ! Prenez, pour commencer TITANIUM (Ransom 2000), ce blanc poudré de mandarine sous les barbes, il a pour parents immédiats TIDE’S IN X(SOAP OPERA X OPERA BOUFFE), ce dernier vient de SPIRIT OF MEMPHIS, qui descend de GRAND BAROQUE, lequel est issu de HENRY SHAW, qui vient de CLIFFS OF DOVER, lequel vient de NEW SNOW, enfant de SNOW FLURRY. Même programme, ou presque pour THALASSO (Ransom 2000), qui a également pour père (SOAP OPERA X OPERA BOUFFE). CUMULUS (Cayeux 2000) remonte à SNOW FLURRY par plusieurs voies. Il est issu de SILVERADO, STARINA, SKYWATCH, HENRY SHAW et on vient de voir la suite.

Voyons si dans une autre couleur le même phénomène apparaît. Prenez STARLETTE ROSE (Cayeux 96). Il provient de PLAYGIRL, qui descend de PINK SLEIGH, qui vient de PINK TAFFETA, ARCTIC FLAME, NEW SNOW et… SNOW FLURRY. FLUTE ENCHANTEE (Anfosso 91) est enfant de BEVERLY SILLS, qui est de VANITY, qui est de PINK TAFFETA et, par là, de SNOW FLURRY ! C’est tout pareil avec des bleus. J’ai pris REVOLUTION (Anfosso 89). Via ACTRESS et FOND WISH, il remonte à RIPPLING WATERS (une merveille d’ondulations) et de là à SNOW FLURRY, mais oui ! Son concurrent dans le genre tricolore, VIVE LA FRANCE (Cayeux 91) se décline en CONDOTTIERE, FALBALA, CHRISTMAS TIME, ARCTIC FLAME… SNOW FLURRY ! Aucune surprise chez les « rouges ». Prenez ROUGISSANT (Cayeux 2002) , il est fils de PERSIAN GOWN, puis on remonte à SILVER SHOWER, CHAMPAGNE MUSIC, NEW SNOW et SNOW FLURRY ! Pas de surprise non plus chez les variegatas : FRISOUNETTE (Ségui 98) est de SPACE BLAZER puis de RIPPLING WATERS, et allons-y, SNOW FLURRY est au bout de la chaîne. L’un de mes préférés, SABLES D’ARGENT (Fédoroff 97), subtile association d’abricot et de bois de rose, est un double descendant de SNOW FLURRY, tant par SUMPTUOUS (mère) que par ENTOURAGE (père). Le premier vient de GLENDALE puis ARCTIC FLAME, le second de SAN LEANDRO et CHAMPAGNE MUSIC. On n’en sort pas. Ou presque pas. TRAPEL (Ségui 82), un bleu sombre qui pousse comme un fou, n’a pas l’air d’avoir du sang SNOW FLURRY, encore que l’on ne sache pas grand’ chose des origines de sa « mère » NAVY STRUT, prolifique géniteur.

Le bénéfice du doute doit-il s’appliquer à RINGO (Shoop 79), l’une des variétés aux ondulations les plus amples, et à ses descendants comme nos petits français ANNE-MARIE CHESNAIS (François 98) ou COLETTE THURILLET (Cayeux 89) ? RINGO remonte à LATI N LOVER, mais on n’a pas de grandes précisions sur l’origine de ce dernier, ni même sur celles de ses autres parents, alors…

Il y a même des iris presque sans ondulations qui ont pour lointain ancêtre ce SNOW FLURRY incontournable ? C’est le cas DAMOISELLE (Ransom 97), une variété assez « plate » ou « tailored » comme on dit aux Amériques, qui se rattache à SNOW FLURRY au moins par son ascendant VANITY. Comme quoi, toute règle à son exception. Mais dans ce cas l’exception peut fort bien provenir d’une autre souche. La généalogie des iris est souvent bien complexe.

En tout cas une chose est sûre : les ondulations, que je trouve si gracieuses, proviennent très certainement de SNOW FLURRY. Mais comment et pourquoi celui-là a-t-il soudain montré cet aspect ? Le mystère SNOW FLURRY reste entier.

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