28.2.03

AU BOUT DU PINCEAU

Il n’est pas nécessaire de s’appeler Monet ou Van Gogh pour peindre des iris. Une multitude d’artistes moins connus ont choisi cette fleur pour exprimer leur art. C’est qu’avec la rose, l’iris est une fleur particulièrement expressive et décorative. Depuis la nuit des temps les artistes l’ont représenté dans leurs œuvres. Aujourd’hui, comme toujours, il fait partie des fleurs les plus peintes ou dessinées, et je voudrais ici rendre hommage à un certain nombre d’artistes dont j’ai pu admirer les œuvres au cours des dernières années.

Du temps où je m’occupais de le revue « Iris & Bulbeuses », j’ai eu le plaisir d’entrer en contact avec quelques uns dont le travail, découvert ici où là, m’avait particulièrement plu. En d’autres circonstances j’ai pu apprécier les œuvres de peintres tout aussi intéressants, mais dont l’éloignement géographique fait qu’ils n’ont pas en France la notoriété qu’ils méritent.

Ma sensibilité personnelle me mène à la fois vers des œuvres qui s’attachent à une représentation précise de leur sujet et des peintures imaginatives, à partir du moment où elles expriment avec grâce et délicatesse ce sur quoi elles portent. Dans cet ordre d’idée j’aine tout particulièrement les aquarelles de Jacqueline Farvacques, que l’on trouve, par exemple, dans l’ouvrage de Richard Cayeux « L’iris, une fleur royale ». Le dessin y est net, méticuleux, la couleur exacte et minutieuse, mais l’image n’est pas guindée, académique. L’interprétation de l’iris dénote une certaine fantaisie, très esthétique.

Le travail de l’artiste belge Diane Bruyninckx s’apparente au précédent par la finesse et la précision du trait : on est là devant une représentation plus scientifique de la plante, mais la touche personnelle de Madame Bruyninckx enlève tout ce qu’il pourrait y avoir de raideur dans une précision excessive.

Deux artistes pourtant fort éloignées l’une de l’autre réalisent des aquarelles évidemment moins « botaniques », mais qui restent proches du sujet. Une vision plus individuelle mais néanmoins très claire. Il s’agit de la Polonaise Barbara Smocszenska et de la Française Jeannine Néri. La première peint très souvent l’iris, mais aussi toute sorte de sujets intimistes ; c’est, depuis plusieurs années, l’illustratrice de calendrier annuel de l’équivalent polonais de l’EDF et ses ouvrages se trouvent par conséquent dans les foyers de bon nombre de ses concitoyens. La seconde expose dans son atelier de Moustier Ste Marie, un pays qui a connu la célébrité aux XVII et XVIIIeme siècle, pour la qualité de ses faïences et la délicatesse de leurs illustrations.

Les œuvres de L. de Lathouwer, artiste flamande, et de l’Américaine Carmel Foret, se situent à mi-chemin entre les deux groupes précédents. Le côté végétal est très présent, mais la liberté d’interprétation est aussi très vaste. Du même côté penchent des aquarellistes comme Clif Hadfield, au dessin riche et touffu, ou sa compatriote Nancy Harkins, dont le trait s’épaissit un peu trop à mon goût.

En France Joan Blondeel a choisi délibérément une interprétation très personnelle de son sujet. Il n’est que de voir celles de ses œuvres présentées dans « L’iris, une fleur royale » pour faire la différence avec la vision de Jacqueline Farvacques dont il a été question plus haut. Christiane Mathieu, une autre amatrice des iris, s’exprime encore différemment. Son but n’est pas de représenter l’iris en tant que plante ou fleur, mais d’en donner une image onirique, poétique, toute en souplesse. Dans leur foisonnement les pastels de Marie Magdeleine Boineau-Chevalier donnent une impression assez similaire, avec une plus grande richesse dans les couleurs.

A l’opposé se situent les iris de Janine Pathé-Lancry. La fleur y retrouve la finesse des peintures italiennes ou flamandes du XVeme siècle, mais la modernité n’est pas absente de ces huiles sur toile, notamment dans la palette des coloris.

Ce n’est là qu’un infime panorama de la représentation de l’iris dans l’art contemporain : je ne suis pas un coureur de galeries d’art, et je ne parle que de ce que j’ai vu. Mais, comme les artistes cités, j’en parle avec mon cœur, et je ne cherche qu’à leur rendre grâce du plaisir que j’ai éprouvé à la contemplation de leur talent. Mon regret est de ne pouvoir, dans le présent « blog », joindre des images qui illustreraient mon propos.

21.2.03

PLICATA JAUNE ?

Il m’arrive d’écrire des bêtises. Pour preuve l’article sur LIGHT BEAM qui a paru l’an dernier. J’ai appris depuis que l’on ne pouvait pas véritablement parler de « plicata jaune ». Pour la bonne raison que, par définition, « plicata » signifie « iris à fond blanc ou colorés de jaune, rose ou orange, avec des motifs pointillés ou rayés bleus, violets ou pourpres ». C’est une communication récente de Keith Keppel, destinée aux membres du groupe de discussion « IRIS TALK » qui a éclairé ma lanterne.

Admettons donc qu’il n’existe pas à proprement parler de plicata jaune, mais alors, comment définir une variété comme LIGHT BEAM (L. Blyth 85) ? Car cet iris se présente bien comme un plicata : les pétales sont vivement colorés, les sépales, centrés de blanc, s’ornent d’un motif pointillé de la même couleur. A part que cette couleur est un joli jaune citron, l’aspect est tout à fait proche de celui, par exemple de GOING MY WAY (Gibson 72) que tout le monde connaît. Cependant son pedigree met en doute son appartenance à la famille des plicatas : ce caractère est en effet récessif et pour qu’il apparaisse dans un nouvel iris, il faut que ses deux parents comportent le gène plicata. BROADWAY, la « mère » de LIGHT BEAM comporte évidemment le caractère plicata, mais ce n’est pas le cas du « père », BEVERLY SILLS. Il faut en déduire, d’après K. Keppel, que l’on serait en présence d’un gène inconnu jusqu’à présent, qui agirait sur l’apparition des pigments caroténoïdes, solubles dans l’huile, qui génèrent la coloration jaune, alors que le gène plicata connu vise les pigments anthocyaniques, solubles dans l’eau, responsables des tons de bleu ou violet.

Il faut prendre cette explication pour une hypothèse car rien n’a été prouvé en ce domaine. Mais elle est très vraisemblable. En effet une autre explication possible, avancée également par K. Keppel, est que l’on aurait affaire à un « plicata fantôme », forme dans laquelle les pigments bleus sont presque complètement inhibés, à partir d’une base de type « JOYCE TERRY », c’est à dire un iris à pétales jaunes et sépales blancs cernés du jaune des pétales. Dans ce cas, d’où proviendrait le second gène plicata puisque a priori BEVERLY SILLS en est dépourvu ?

Il résulte de ce qui précède qu’il y a un mystère LIGHT BEAM. Ce qui me console un peu. LIGHT BEAM n’est peut-être pas un iris plicata traditionnel, mais on peut lui accorder qu’il a tout de même beaucoup de traits propres aux plicatas. Tant qu’on ne lui aura pas enlevé son faux nez, on peut le considérer comme pseudo-plicata, et, de toute façon lui conserver notre admiration.

Mais j’aurai aussi appris autre chose grâce à Keith Keppel, c’est que les iris du type « Joyce Terry », ne sont pas des plicatas, alors que beaucoup les baptisent ainsi (R. Cayeux lui-même, dans son livre « L’Iris une fleur royale », parle de « plicata jaunes à bruns »). Cela étant, dans quelle catégorie ranger des variétés comme DEBBY RAIRDON (Kuntz 64 – DM 71) ou EASTERTIME (Schreiner 80) ?
ORINOCO FLOW

Nos voisins britanniques, dans l’attribution de leur Médaille de Dykes, se montrent beaucoup plus éclectiques que leurs cousins américains. Ils n’hésitent pas à la décerner, à l’occasion, à des iris qui ne sont pas les fameux TB qui trustent pratiquement toutes les Médailles de Dykes américaines. Ainsi en fut-il pour l’iris de Sibérie CAMBRIDGE qui fut couronné en 1971, pour l’iris de Californie NO NAME, vainqueur en 1976, pour l’intermédiaire COTSGOLD en 1978 et, en 1994, pour ORINOCO FLOW (Cy Bartlett 89) qui est un iris de bordure. Oui, dira-t-on, mais entre un iris de bordure et un grand iris, il n’y a qu’une question de taille ! Rappelons qu’un iris de bordure (BB) est structurellement un grand iris qui n’atteint pas la taille réglementaire de 70 cm. Pour le cas présent, ORINOCO FLOW est sensé ne mesurer que 65 cm, mais l’on sait que ces mensurations sont variables en fonction des conditions de culture et de climat. Cet ORINOCO FLOW a donc tendance à faire un peu de nanisme, mais il se situe à la limite, tout comme beaucoup de jolis BB, comme BATIK ou CERDAGNE.

Quoi qu’il en soit, au plan des qualités intrinsèques, ORINOCO FLOW n’est en dessous des limites. C’est même un iris de toute beauté, seulement handicapé par sa taille. Pour le reste, il est à la hauteur ! Il est décrit en ces termes : « Pétales à fond blanc vivement pointillé aux bords de bleu pourpré profond ; styles bleu pourpré profond ; sépales comportant des motifs plicata denses aux épaules et en lisière ; barbes bleu marine. » Un plicata léger, donc, c’est à dire chez qui les pigments anthocyaniques sont assez fortement inhibés. Ce qui le distingue, c’est son cœur sombre, styles et barbes contribuent à lui donner son caractère. Ses parents se nomment BLUE STACCATO, pour la « mère », et RAZIZA pour le « père », tous les deux sont des plicatas bleus. On connaît bien BLUE STACCATO (Gibson 77) qui a figuré dans tous les catalogues français des années 80, mais très peu RAZIZA (Plough 75), son contemporain, qui n’a pas franchi souvent l’Atlantique. Les parents de cet iris sont eux-mêmes parfaitement inconnus chez nous. D’un côté SENTRY (Noyd 70) est un plicata orchidée, qui descend de STEPPING OUT et d’un autre géniteur de choix, TEA APRON (Sass 60), plicata léger bleu ; de l’autre PUNJAB (Plough 71) est un plicata jacinthe, dans la généalogie duquel on retrouve TEA APRON. L’arbre généalogique de BLUE STACCATO comporte toute une série de produits strictement Gibson, INDIGO RIM (74), BOLD OVERTURE (73), NIGHT LINES (66), tous plicatas bleus ou violets. Le père de BOLD OVERTURE est, encore, STEPPING OUT, le père de NIGHT LINES est ROCOCO (Schreiner 59), un autre célèbre plicata. Rien que du plicata, donc, jusqu’à un certain OPENING NIGHT (Gibson 69), un bitone violet remontant à deux ancêtres connus, d’un côté LA NEGRA FLOR (Crosby 58) qui a obtenu le Florin d’or en 59, de l’autre DARK FURY (Gaulter) , uniformément violet, qui descend de BLACK FOREST, considéré comme le fondateur de la lignée des iris noirs.

De TEA APRON et BOLD OVERTURE, en trois ou quatre générations, on s’est progressivement approché de cette sorte de perfection que représente ORINOCO FLOW. Cet iris est un achèvement ; il aurait du atteindre la taille des grands iris, car aucun de ses antécédents n’est de petite taille, mais quelque gène d’iris nain a ressurgi, assurément celui d’I. aphylla qui se trouve dans tant de nos iris actuels. Ne nous plaignons pas en l’occurrence de l’existence de cette catégorie d’iris de bordure, sans elle en effet, à cause de sa taille, ORINOCO FLOW ne serait pas venu sur le marché et nous n’aurions pas pu profiter de son élégance et de son charme.

16.2.03

STERLING SILVER

Vous en connaissez beaucoup, des iris comme STERLING SILVER (Moldovan 61), qui comptent parmi leurs descendants au moins onze Médailles de Dykes, un Florin d’or et un Florin d’Argent ? D’accord, les DM sont essentiellement les DM anglaises, mais tout de même !

Il n’est pas forcément nécessaire d’être soi-même couvert de récompenses pour avoir une destinée exceptionnelle. STERLING SILVER fait partie de ces variétés peu reconnues au moment de leur apparition sur le marché, mais utilisées avec succès par des obtenteurs habiles ou bien inspirés. STERLING SILVER est décrit comme un bitone violet argenté, fils de BROTHER CHARLES (un sibling de CELESTIAL SNOW, un fameux blanc enregistré par Opal Brown en 1957) et de Dr WANLASS. Il a fait un tabac en Grande Bretagne, notamment chez Bryan Dodsworth. Ses descendants, du moins dans les premières générations sont essentiellement des iris dans les tons de bleu ou violet :
· ANNABEL JANE (Dodsworth 74, BDM 77) ;
· BUBBLING OVER (Ghio 82) ;
· KILDONAN (Dodsworth 76, BDM 80) ;
· MARY FRANCES (Gaulter 73, DM 79) ;
· POP’S CONCERT (Waite 81) ;
· PRAISE THE LORD (Boushay 72) ;
· REGENT’S ROW (Denney 79) ;
· ROMAN EMPEROR (Dodsworth 81, BDM 86).
Mais aussi quelques blancs :
· JILL ROSALIND (Dodsworth 76, BDM 81) ;
· JOLIMONT (Baldwin 89, ADM 89) ;
· NUIT BLANCHE (Anfosso 80).

Presque chacune des variétés qui viennent d’être citées ont eu une descendance riche et intéressante. Commençons par ANNABEL JANE, ce bleu britannique a donné naissance à TRENWITH (Nichol 85), un autre britannique, bleu violet, qui s’est distingué à Florence en 1984, où il a obtenu la seconde place du podium. Un autre iris de Bob Nichol est bien connu chez nous. Il s’agit de CAROLINE PENVENON (89), dont Lawrence Ransom a fait usage pour son SAMSARA (96), superbe jaune honoré de la première place au concours Franciris 2000. HIGH PEAK (Dodsworth 87), amoena blanc et lavande, obtint la BDM en 90.

Les descendants de BUBBLING OVER, célèbre pour le bouillonné particulier de ses pétales, sont fort nombreux, mais OLYMPIAD (Ghio 84), « dark top » bien connu, est l’un des meilleurs, avec ELECTRIC SHOCK (Messick 95), blanc aux sépales lavés de bleu sombre, et le tout bleu italien AZZURRA (Bianco 96).

JILL ROSALIND a engendré deux vainqueurs de la BDM, rien de moins : BUCKDEN PIKE (Dodsworth 85, BDM 87) et DARLEYDALE (Dodsworth 98, BDM 2001). De même, KILDONAN a donné WHARFEDALE (Dodsworth 89, BDM 91). ADDED PRAISE, bleu, bien connu en France vient de PRAISE THE LORD ; AARON’S DREAM (Sutton 94), bleu argenté, vient de l’Australien JOLIMONT. Donald Denney a généreusement utilisé REGENT’S ROW, joli bleu glycine, pour la suite de son programme (BUSY BEING BLUES, PACIFIC OVERTURES…). Mais c’est l’illustre MARY FRANCES qui a eu la plus riche descendance.

Retenons parmi toutes les variétés qui en sont issues :
· AFTERNOON DELIGHT (Ernst 85) lui-même utilisé à outrance par Richard Ernst depuis son apparition ;
· ELIZABETH POLDARK (Nichol 90), l’iris britannique sûrement le plus connu actuellement, qui a produit H.C. STETSON (Stetson 2001), beau blanc à barbes rouge Florin d’Or en 2001 ;
· MILL VALLEY (Gaulter 75) qui se trouve dans le pedigree du brillant amoena JAZZED UP (Schreiner 94) ;
· L’Australien PEMCAW (Harding 94) médaille de l’ISA en 93, et son demi-frère PENCHANT (Harding 86), copie conforme de BABBLING BROOK ;
· RUFFLED GODDESS (Tasco 93), bleu lilas à barbes jaunes, poulain d’une écurie qui monte, celle de « Superstition Iris Garden ».

Chaque fois que je me lance dans l’examen de la généalogie ascendante ou descendante d’une variété comme STERLING SILVER, je ne puis m’empêcher de penser que non seulement le monde de l’hybridation est bien petit, mais aussi que les situations surprenantes ou insolites y sont bigrement nombreuses. On ne s’ennuie pas, avec les iris !

10.2.03

COMMENTARY

Qu’y a-t-il de commun entre le gentil mauve à barbes rouges AYGADE (Igor Fédoroff 76), le rose et gracieux DESIRIS (Ransom 94) ou l’étrange SANSEVERINA (Anfosso 81) ? Ils ont pour père ou grand-père COMMENTARY (Babson 63), un iris qui fait partie de la poignée de variétés dont descendent tous nos iris modernes.

COMMENTARY est décrit dans la Check-List des années 60 comme : « Pétales chamois, sépales lavande violacé clair, brun roux aux épaules, barbes lavande pointées bronze. » L’association du brun chamois et de l’indigo clair donne une fleur de teinte pastel, un peu terne peut-être, mais chez qui les hybrideurs ont reconnu une fécondité exceptionnelle et l’aptitude, entre autres, à produire de beaux iris dans les tons de brun, bronze, chamois, chartreuse etc.… Les iris bruns ne sont pas de coloris pur ; ils résultent du mélange visuel du rose et de l’indigo, c’est pourquoi, d’ailleurs ils produisent facilement des plantes bicolores et d’autres où ressortent l’une ou l’autre des couleurs de base. Ce sont les frères Sass qui, les premiers, ont sélectionné des iris bruns, et par la suite Sanford Babson a lancé sa propre ligne de bruns en utilisant notamment le brun roux SAVAGE comme géniteur. Avec COMMENTARY, de même que son enfant CAMBODIA (Babson 66) dans une tonalité plus vive, il a créé une immense descendance où l’on retrouve, par associations avec d’autres origines, toutes les couleurs de la palette des iris, mais avec une propension, bien nette, à produire des tons mêlés caractéristiques.

Ainsi en va-t-il de COSMOPOLITAN (Hamblen 72), qui ressemble beaucoup à son parent, et de CHAPEAU (Babson 71), l’un des bicolores les plus connus et appréciés, que l’on retrouve dans le pedigree d’un autre bicolore, moderne, JAZZ FESTIVAL (Schreiner 90). Qui dit bicolore, dit aussi, bien souvent, variegata, car il est quelquefois difficile de faire la part du jaune et du chamois dans les pétales de ces fleurs. Pas de doute pour ce qui est de TAMBOURINE (Babson 69), ses couleurs sont l’or et le grenat ; il descend bien de COMMENTARY, mais via un cultivar bleu lavande, APROPOS (Babson 64). Et ce TAMBOURINE a des descendants variegatas, certains clairs comme MERRY MADRIGAL (Babson 82) ou SWEDISH MODERN (Babson 76), certains foncés comme SHAMAN (DuBose 80). MERRY MADRIGAL et SHAMAN ont des familles nombreuses. Dans celle de MERRY MADRIGAL on trouve les variegatas EDITH WOLFORD (Hager 86 – DM 93) et THRILLSEEKER (Ernst 93) , les bicolores CHASING RAINBOWS (Hager 98) , POEM OF ECSTASY (Hager 97) et SOTTO VOCE (Hager 2000). Chez SHAMAN, ce sont les petits français ATYS (Anfosso 88), MARCHE TURQUE (Anfosso 91) et SAMARCANDE (Anfosso 92). CAPRICORN DANCER (Blyth 78) fait partie de la branche australienne des descendants de COMMENTARY, c’est un variegata, d’où provient un autre variegata, plus influencé par le brun, LATIN LARK (Blyth 88).

Parmi les descendants bruns, ou chamois, de COMMENTARY figure aussi GHOST STORY (Ghio 75), gris et moutarde. Citons enfin SOAP OPERA (Ghio 82) qui a été abondamment utilisé lui aussi, notamment en France où il a donné, chez L. Ransom, le rose DESIRIS (94) et son enfant SENSUELLE (2000), le bicolore brun/améthyste MENESTREL (95), le bleu lavande THALASSO (2000), et le blanc TITANIUM (2000) et chez Jean Jacques François BUC ARCADES (2000), bicolore lilas/grenat, et BUC VAPOREUX (2000), prune. En Italie Augusto Bianco a également fait usage de SOAP OPERA et obtenu ALDO RATTI (98) amoena inversé bleu violet, PIERO BARGELLINI (98), orange abricot, SUMATRA (non enregistré), beige taché de bleu glycine… Enfin le brun caramel TUCSON (Hager 70) est à l’origine de bruns comme VERISMO (Hager 87) et CHEROKEE TEARS (Hager 90).

COMMENTARY a engendré des iris de bien d’autres couleurs, dont des bleus (APROPOS, CANONERO, ON LINE) et des roses (DOUBLE SCOOP, INHERITANCE). Il n’est pas possible de les passer tous en revue, mais il faut savoir que dans tous nos jardins, sous des aspects souvent très divers, se cache un parent plus ou moins éloigné de COMMENTARY.